J'écoutais Tate McRae ce matin en me disant que la pop avait quelque chose de très libérateur en ce moment. On vient souvent nous demander maintenant pourquoi des trentenaires dans notre genre écoutons autant de pop et je crois vraiment que la plupart des personnes, et surtout les hommes, ne prennent pas la mesure du bordel dans lequel on nous a foutu pendant des années. A quel point on nous a précisément privé de ça: nous donner à voir quelque chose de très libérateur. Pendant des années, l'industrie du divertissement nous a enfermé dans nos corps, dans nos insécurités. L'autre n'était plus qu'un avatar de nos désirs les plus dégueulasses sans prendre conscience que non, ce n'était pas qu'une carcasse ambulante qu'on se devait de bouffer. Avec du recul, je n'ai jamais vraiment vu les autres femmes comme une compétition. Non. Ca s'est décanté de manière très pernicieuse, dans un silence rampant. Je sentais les regards qui se posaient, m'obligeant à répliquer, sans que je comprenne vraiment pourquoi. C'est quoi, son problème? J'étais le sien, elle se devait donc de devenir le mien. Règle du jeu qui s'amplifiait à mesure que la télévision et les magazines de mode donnaient le la. Non, vraiment, je pense pas qu'on mesure la chance d'avoir des jeunes femmes qui ont réussi à s'émenciper de ça. A nous parler de leur merde intérieure et qu'on y trouve des réponses, aujourd'hui, le tout en body à paillettes (parce qu'on va pas se mentir, on a toutes voulu partir un jour au collège dans une putain de robe à sequins et des santiags, avec une écharpe Miss Loseuse).
Qu'on écoute autant qu'on peut Tate McRae. Et qu'on missionne Taylor Swift pour écrire un disque à Britney Spears. Elle aussi, elle mérite sa revanche sur la vie.
Qu'on écoute autant qu'on peut Tate McRae. Et qu'on missionne Taylor Swift pour écrire un disque à Britney Spears. Elle aussi, elle mérite sa revanche sur la vie.
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