Je me suis réveillée à 6h du matin avec l'envie d'ouvrir une librairie féministe où on y vendrait des donuts et de la bière. Faut savoir rêver en grand, effet technicolor. Ca m'a quand même refaite, très contente de démarrer de la sorte, même si la nuit a été particulièrement courte. Je me demande si je vais pas aller à Amiens aujourd'hui juste pour acheter mon donut préféré, le blueberry cheesecake.
Je vous écris cette note en regardant par la fenêtre de ma chambre. Ciel bleu, les oiseaux chantent. Elle donne sur le jardin, je peux entendre la rivière et les quelques canards qui gueulent. C'est apaisant. Quand j'étais môme, je ne voulais que ça, quitter ma province de merde, sans réaliser tout le bien qu'elle avait à m'offrir, tout ce qu'elle m'avait déjà offert. J'avais d'ailleurs écrit à ce sujet, il y a longtemps, pour feu Vice. Grandir, c'est réaliser sa connerie.
J'ai commencé Pauvre Folle, de Chloé Delaume. Ca m'attriste un peu, je n'arrive pas à rentrer dans le bouquin. D'habitude, j'aime beaucoup cette autrice, mais là, ça me passe presque au-dessus. Peut-être parce que j'ai un peu l'esprit ailleurs, je pense que je vais laisser reposer et le reprendre plus tard. Il faudrait aussi que je démarre le dernier Ann Scott, Les Insolents. On m'en a dit beaucoup de bien et je n'en doute pas une seule seconde. Rien que cette phrase " À quarante-cinq ans, installée au milieu de nulle part, elle va devoir se réinventer. Qu’importe, elle réalise enfin son rêve de vivre ailleurs et seule". J'ai pas besoin de plus pour être conquise. Je reste quand même dans l'ensemble une lectrice facile (tant que ça ne parle pas d'un type obsédé par des adolescentes anorexiques trash ou de femmes qui décident de quitter leur mec médiocre pour aller faire du yoga à dos de chèvre à l'autre bout du monde, je prends). Non, je préfère les histoires différentes, les histoires d'outsiders, de gens qui zigzaguent dans leur propre itinéraire de vie. Partir sans carte, avec trois dollars en poche, vous saisissez l'idée. Juste pour se foutre des murges et bouffer, ou juste pour ne rien faire, ou juste pour qu'on arrête de les faire chier. Un récit libérateur, en somme. On ne glorifie plus la chute voulue, la chute assumée. Si tenté que ce soit vraiment une chute, quand on y pense. On peut aussi n'en avoir plus rien à foutre, couper les ponts, faire l'autruche. On devrait arrêter de glorifier la bagarre, le besoin viscéral de sortir la tête de l'eau. Vivre heureux, débile et dans le déni. On devrait tous et toutes avoir le droit à cette chance.
En mangeant des donuts et en buvant de la bière.
Etre un peu plus Homer Simpson et moins Lisa.
C'est tout ce que je nous souhaite.
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