red wine supernova


Je me suis achetée un nouveau carnet. Je commence à avoir beaucoup trop de carnets. C'est assez idiot, car depuis quelques temps, j'écris beaucoup plus en ligne que dans un journal. Je ne sais pas si c'est pour le côté pratique de la chose. J'écris mal et vite, en fait, j'en arrive parfois à ne plus pouvoir me relire correctement. Mais un carnet, ça me fait toujours un truc. J'aime me dire que j'en ai à disposition, si jamais j'en venais à décider à vivre comme une femme des cavernes, sans internet. J'y pense. Couper la vie url. Se contenter de lire Vie Pratique et aller au cinéma, sans savoir ce qui doit être vu. Rentrer chez un disquaire, flâner dans les allées, et juste écouter un cd parce que la pochette nous attire. C'est dans ces moments que je me dis que c'est vachement important, de conserver un lien avec le format papier. Nous rattacher à un objet, quand notre génération finira totalement par péter les plombs. On a été dans l'entre-deux, on connait les codes des deux côtés de la route. Mais c'est vrai que je suis nostalgique de ce passé où on a pu connaitre les heures creuses, s'emmerder dehors, sans foutre notre gueule sur un téléphone. C'est donc ça, devenir une vieille conne.



Je reviens de la séance de La Belle de Gaza et même si je me doutais que j'allais être bouleversée, je ne pensais pas que ça allait être à ce point. La beauté de ces femmes, au sens propre comme au sens figuré, bravant tout pour être ce qu'elles sont. Je viens de lire que la réalisatrice voulait, avec ce documentaire, que nous les percevions comme des déésses, et c'est exactement ce que j'ai pensé pendant le visionnage. L'une d'entre elles parlait, je crois, de soldat de Dieu, parce qu'elle se voyait ainsi. Mais durant le film, je me disais "non, t'es tellement, mais tellement plus que ça". On ne peut pas avoir les mots face à ça. Face à ce monde imposé, s'engoufrant toujours un peu plus dans la nuit noire, perdue entre deux mondes qui les refusent. Entre la Palestine et Israel, elles évoluent dans une espèce de zone tampon, où la conservation prime. Une lutte pour leur vie, sans cesse menacée, que ce soit par leur famille ou de vulgaires inconnus. Se battre sans cesse pour seulement exister, alors qu'on leur refuse ce droit le plus élémentaire. Mais malgré ça, elles restaient toujours lumineuses, s'accrochant aux lendemains qu'elles méritent de vivre, enfin. J'espère naivement que ce film appelera à une prise de conscience de cette brutalité du quotidien envers des personnes qui demandent juste à se qu'on les accepte et qu'on les laisse, enfin vivre leurs espoirs et leurs rêves. TALLEEN ABU HANNA, ISRAELA, NADINE, DANIELLE, NATHALIE, et toutes les autres, vous êtes des merveilles.

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