he knows you're alone


En vieillissant, j'ai fini par admettre que j'aimais la solitude pour de mauvaises raisons. Je pensais que le choix de rester seule était comme un acte d'indépendance, un pied de nez face aux attentes des autres. Plus on allait vers moi plus je me coupais du reste du monde. J'avais l'impression que m'isoler m'offrait une forme de puissance, une liberté inattaquable. 

M'enfermer dans mon cocon me semblait une meilleure option. Quelque chose de plus simple, de plus confortable. Je me souviens de ce qu'il me disait tout le temps "ta peur de paraitre vulnérable finira par te faire crever". Je pouvais pas lui dire qu'il avait tort, de toute façon, il savait. Il savait toujours tout. C'était exaspérant. 

J'ai toujours eu un sérieux problème avec les failles.



J'ai repensé à ça en écoutant les Smiths. Sing me to sleep. Il avait l'habitude de me la chanter pour m'apaiser. Je regrette quand je lui ai dit que j'en avais absolument rien à foutre. J'ai toujours eu cette facheuse tendance à l'agressivité quand ça se rapprochait de trop près. C'est con, mais j'ai jamais su faire dans la mesure. Faire mal avant d'avoir mal, vous saisissez l'idée. Je suis très immature à ce jeu-là.

Donc, je suis là, à écouter les Smiths, dans la pénombre de mon petit cocon de merde. A faire mon éternelle auto-critique sans changer la moindre fréquence. Je me flagelle pour des mots prononcés, des mots sur lesquels je n'ai plus aucune prise. Donner le change, histoire de me dire que j'ai peut-être un peu grandi, de ce côté. Mais je ne change pas. Je reste désespèrement la même.

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