emotional faders

 

J'ai grandi avec le même compliment, celui de bien écrire. Je le sais, c'est un talent indéniable (je vais pas jouer à la fausse modeste, c'est une réalité, la vie est trop courte, assumez vos putains de points forts). Mais je n'écris pas bien ici. Je n'écris pas bien dans vos pages de magazines ou sur vos sites internet. Non, je ne veux pas "bien écrire", je n'ai jamais voulu "bien écrire". J'ai toujours trouvé ça trop réducteur, trop fin de route. Comme si j'avais franchi la ligne d'arrivée avant même d'avoir démarré. Je veux sonner, résonner. C'est mon ambition à la con. Sonner, résonner. C'est là où je situe la barre. Donc quand cet après-midi, on m'a encore dit, au détour d'un couloir, que j'écrivais bien, j'ai esquissé un sourire pincé. Comme si quelque chose me manquait. 

Depuis quelque temps, ça tape dangereusement fort au fond de mon crâne. Cette voix que je n'arrive pas à faire taire. Je ne sais même plus pourquoi je veux la faire taire. Sans doute un sale coup de la part d'un de mes biais cognitifs. Un de ceux qui croit qu'éviter la merde est un bon plan. Ca te pousse généralement à attendre sagement que les choses se passent parce que si les choses se passent un peu trop, ça peut amener plein d'autres trucs, souvent pourris. Vous le sentez, l'esprit warrior?

Donc je préfère que ça continue de taper et laisser la petite voix mener sa petite mission de sape car comme je dis toujours, on change pas une équipe qui perd.

Bordel, j'ai vraiment besoin de sommeil et que mes règles s'arrêtent.

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