
J'ai enfin vu The Sweet East et c'était : SUPER. Déjà parce que je suis une grande fan des voyages initiatiques à la Candide, mais encore plus quand ça a pour fond une Amérique qui part en couilles (on me souffle dans l'oreillette que l'Amérique est toujours partie en couilles DONC encore plus qu'à l'habitude). Non, vraiment, ce côté Alice aux pays des merveilles des rednecks, je m'attendais pas à voir ça. Et rien à foutre si c'était attendu sur le papier. A l'écran, ça m'a débloqué un truc enfoui, un truc oublié. Ma vie rêvée d'adolescente qui défilait sous mes yeux. Tout ce fantasme d'Amérique de la part d'une gamine qui se mettait sur pause quand la vie devenait trop chiante. J'avais besoin de revoir un peu de ce trash foutraque à l'écran. Ce trash convenu d'une petite conne qui se croyait profonde mais qui ne faisait qu'effleurer la surface des choses.


J'étais comme ça. Moi aussi je rêvais de pas remonter dans le bus quand on s'arrêtait pour pisser sur l'autoroute. Aller me cacher dans un restaurant de seconde zone, entre un camioneur slovaque et une famille de touristes immatriculée Pays-Bas. Je serais partie me cacher dans le coffre d'une voiture qui m'aurait amenée je ne sais où. Pas de décision prise à l'avance, seulement de l'aveugle et des rencontres qui n'ont aucun sens. J'aurais nourri les pigeons sur un banc avec Micheline, j'aurais volé des crêpes à la confiture pour les manger à l'abri dans un squat, j'aurais fait la manche en échange d'une lecture de tarots (tous mes clients potentiels auraient connu un amour incroyable avant de vivre une mort atroce, il aurait fallu se méfier du chiffre trois et éviter de tomber sur tous les frigos dont la marque commence par un m). Ma nouvelle vie aurait été remplie de ratages en tout genre. J'aurais été une catastrophe ambulante. Ma propre catastrophe ambulante. J'aurais été bien. J'aurais été sereine. J'aurais pris mon destin en main, comme la dernière des nazes.
Au lieu de ça, j'étais première de mon lycée en sciences physiques et j'avais aucune Micheline avec qui nourir les pigeons. J'allais à des concerts de punk, je buvais des bières dégueulasses. J'étais pas médiocre. J'étais uncool et c'était beaucoup trop cool. Je me faisais chier, j'étais le prototype d'une réussite hybride. J'aimais pas la pression qui se tramait, j'aimais pas cette image là mais j'avais pas le choix. Je me faisais chier (oui je sais, je l'ai déjà dit, mais je le répète, je crois que je commence à piger quelque chose) mais ça a toujours été mon moteur. L'ennui, le rien, la bière dégueulasse.
Je sais pas pourquoi mais d'un coup, j'ai envie d'écouter Superbus. Je comprends pas pourquoi personne n'a pensé à faire un road trip adolescent qui part de Rennes jusqu'à Plan-de-Cuques à bord d'une Renault 14 avec Radio Song en bande-son.
Je crois que je vais me le noter en idée de livre. La daronne en jaguar. Me demandez pas pourquoi ce titre, j'en suis à mon huitième jour de négociations syndicales. J'ai l'esprit d'un crackhead et je sais pas mais je suis intimement convaincue que je sens la merguez.
Heureusement c'est le week end, je vais pouvoir dormir, me gratter les fesses et foutre des sheet masks à l'algue en toute quiétude.
Je sais pas pourquoi mais d'un coup, j'ai envie d'écouter Superbus. Je comprends pas pourquoi personne n'a pensé à faire un road trip adolescent qui part de Rennes jusqu'à Plan-de-Cuques à bord d'une Renault 14 avec Radio Song en bande-son.
Je crois que je vais me le noter en idée de livre. La daronne en jaguar. Me demandez pas pourquoi ce titre, j'en suis à mon huitième jour de négociations syndicales. J'ai l'esprit d'un crackhead et je sais pas mais je suis intimement convaincue que je sens la merguez.
Heureusement c'est le week end, je vais pouvoir dormir, me gratter les fesses et foutre des sheet masks à l'algue en toute quiétude.
Et updater, oui, updater, bien évidemment.
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