the strokes fucking suck



Find people who think like you and stick with them. Make only music you are passionate about. Work only with people you like and trust. Don't sign anything.

Putain, ça fait chier.

Je ne pensais pas que ça me toucherait autant. Peut-être parce que c'est quelque chose que je ne pouvais pas concevoir. Il y a de ces gens, ils vous accompagnent depuis toujours. Ils font partis de votre vie, de vos murs. Ils vous entourent dans les pires moments. Quand vous crevez, ils vous donnent envie de renaitre. Ils sont la raison qui font ce que vous êtes, au plus profond de vos tripes. Sans eux, vous ne seriez que l'ombre de vous mêmes. Une version un peu pourrie de ce que vous a refourgué à la naissance. Ils vous accompagnent. Ils vous sculptent. Dans le pire des matériaux, peut-être, mais c'est votre gueule, et grâce à eux, elle n'appartient qu'à vous.

Ca n'a rien à voir avec un ami, ça n'a rien à voir avec la famille. Non, c'est autre chose. Ca se situe ailleurs. Je ne sais pas. Je ne saurais pas dire. La mort de Steve Albini, vraiment, je ne m'y fais pas. C'est comme si on m'avait arraché quelque chose, pas vraiment palpable, mais qui pourtant, me suit à chacun de mes pas depuis bien trop longtemps pour que je puisse rééllement m'en souvenir. Il était là, il a toujours été là et il se devait d'être toujours là, à jamais. Je pense que je le croyais immortel, mais quelque part, je me demande si ça pouvait en être autrement. C'est con, très con.

Il était unique en son genre, pour le coup. Sans compromis, brut. Une vision artistique qui n'a jamais cherché la reconnaissance facile. Il était passionné, mais passionné comme on ne fait plus. Ou alors juste comme un adolescent qui a décidé qu'il ne grandirait plus, le dégoût de perdre ce qui l'animait. Je crois que j'ai toujours aimé Albini pour ça. Il était mon alternative, celle qui me faisait dire qu'il est possible de garder ce feu en soi, même en prenant du bide et des rides. L'harmonie dans le chaos. C'était son truc, et grâce à lui, c'est un peu devenu le mien.

La musique, c'était la musique. Rien à foutre si t'était un grand ou un débutant. Rien à foutre si t'allais vendre des millions de disque ou si c'est juste ta grand-mère qui écoulerait le stock. Rien à foutre si ça n'allait être qu'éphèmére ou si ça resterait à vie. C'était le même dévouement, la même intégrité. Pourvoyeur de l'indépendance artistique, emmerdant brillamment les majors et encourageant les musiciens à rester maîtres de leur propre destin, quitte à ce que ça nage à contre-courant.

J'ai surpassé le maître. Je me suis même pas saoulée à apprendre à nager.

Je ne citerai même pas l'héritage musical parce qu'il faudrait plusieurs vies pour épiloguer sur le sujet. L'intégrité dont il faisait preuve. Le respect. C'est ce qu'il faut retenir. Faire sans réfléchir, aussi. Y aller à l'instinct, toujours. Primal, viscéral. T'y connais rien? Vas-y quand même, si tu le sens comme ça. Y a pas d'erreur, y a jamais d'erreur.

Putain, ça fait chier. Il n'était donc pas immortel. Ou peut-être qu'il se préparait seulement à le devenir. Je crois qu'il a réussi.

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