it's funny how a single day could drag and drag while entire years just fly by in a flash



J'aime les histoires d'amour en cavale. De celles qui se terminent en général plutôt mal. Ca n'est pas pour rien si mon film favoris est La balade sauvage. Bien évidemment que ça ne se situe pas sur l'idée du couple idéal, mais la férocité des sentiments, que rien n'arrête, jusqu'à la mort... Je ne peux m'empêcher de trouver l'ensemble poétique. Je viens de finir River of Grass, de Kelly Reichardt. Le film m'attirait pour cette image de Lisa Bowman, marchant comme un funembule sur le bord d'une route qui ne la mène nulle part. Le personnage de Cozy, qu'elle interprête, a quelque chose de terriblement douloureux. Femme mariée coincée dans un mariage sans passion et une vie de famille qui l'ennuie profondément, elle se rêve danseuse et acrobate. Une nuit, dans un bar, elle rencontre Lee, un loser du même acabit qu'elle, sans emploi, et qui vient de récupérer un flingue. Par accident, ils tirent sur quelqu'un et pensent l'avoir tué. Commence alors pour ces deux ratés une cavalcade loupée, en grande partie par le manque flagrant de détermination de ses deux protagonnistes. Leur fuite est comme un road trip sans route, absurde et brouillon, reflétant les opportunités fumées de leurs existences respectives, embourbées dans leur propre stagnation. Un rêve américain sans rêve, en somme. Forcément que ça ne pouvait que me parler. Dommage que Lisa Bowman n'ai pas fait carrière après ce film...

Je réalise également que je ne me suis jamais vraiment penché sur la filmographie de Reichardt et qu'il serait temps que je regarde Wendy and Lucy, avec Michelle Williams (un road trip canin vers l'Alaska pour une vie meilleure) et puis aussi Certain women, gros quator composé de Michelle Williams (oui, encore elle, je l'adore), Kristen Stewart, Lily Gladstone et Laura Dern, paumées dans une petite ville du Montana (j'aime les petites villes du Montana, ça me rappelle les petites villes de là où j'ai grandi, sans le talent de Kelly Reichardt derrière la caméra) (entre vous et moi, valait mieux que je filme rien du tout).Et puis, je respecte beaucoup trop le genre indé. C'est vrai qu'il est souvent difficile de le définir, mais je crois que chez moi, il se traduit surtout par le besoin de se sentir un peu chez soi. Avec les mêmes doutes, les mêmes peurs, les mêmes rêves que les personnages qu'on y rencontre. Je pense que c'est la raison pour laquelle je suis autant attachée à cet imaginaire carte postale avec tons pastels. Il est doux et rassurant, et profondément humain, dans son éternelle déroute.

On se laisse avec le gros coup de coeur de la saison: le dernier Soccer Mommy, avec Driver en intraveineuse.

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