you, me and the beat



Soleil radieux. J'ai falli me faire piquer par un frelon en ouvrant la fenêtre. C'est toujours mon problème. Quand les choses se passent bien, il faut qu'elles se passent mal. J'attends avec impatience l'arrivée de ce bouquin sur Carolyn et John John. Des lustres que je voulais le lire. J'ai toujours été fascinée par Carolyn. Elle m'évoque les années 90 que j'aime. Ce côté cool, nonchalant. Le monde puait et les avions se crashaient un peu trop souvent mais on avait nos jouets Mcdo et nos petits hauts de chez Gap. La saison des beaux jours arrive, ça me plonge dans une espèce de nostalgie. Lire au bord de la mer, me balader en montagne. Manger un Happy Meal avec Ronald. Envie de trucs simples. Après, ça n'a rien d'étonnant. On est dimanche.

spur the wound



A chaque fois que je vois un nouveau shooting de Petra Collins avec une actrice que j'adore, je sais d'avance que je vais passer une très bonne semaine. Sans doute la raison pour laquelle j'ai décidé d'updater aujourd'hui et de me tenir à une certaine régularité dans l'action. Là, par exemple, j'ai envie de vous dire que je suis très fière de moi, déjà parce que j'ai rouvert ce blog, mais aussi parce que mon week end pascal a été particulièrement prolifique (la dernière fois que j'ai autant "créé", je pense que j'étais en première section de maternelle). J'ai réalisé non pas un mais deux tableaux, et surtout, gros roulement de tambours, je me suis enfin décidée à poster le premier numéro de mon fanzine dans un esprit très punk, très cheap, très rempli de fautes et d'approximations car je fuis tout ce qui ressemble de près ou de loin à du pro (et puis je pense que c'est ce qui fait qu'on me suive, ce goût d'à peu près et de gratos). Donc voilà, si vous avez envie de le lire, le regarder, l'imprimer et le brûler, c'est par ici. Ca s'appelle Spur et j'attends juin pour poster le deuxième numéro (parce que oui, il y aura un deuxième numéro). Sur ce, je repars à l'écriture de ma seconde nouvelle (oui, j'écris aussi des nouvelles maintenant, voyez comme on ne m'arrête plus).


anarchy in the uk



L'exposition de Dennis Morris à la MEP était très bien. Pas forcément envie de rentrer dans les détails parce que je ne suis jamais objective quand il s'agit de photographes de musiciens. J'aurais adoré vivre auprès de ces grandes figures, les suivre à travers le monde. Je dis pas que c'est forcément moins intéressant avec nos artistes actuels, mais c'est trop inaccessible, trop out of my ligue, vous voyez l'idée? Je me demande si un photographe suit Charli XCX, Julia Fox et Gabbriette.

PS: J'ai appris qu'Agnès Varda était une connasse, ça a brisé mon coeur en mille morceaux. 

yesterday, i heard god say, "it's in your blood"


Je suis dans un mood où j'ai besoin d'un album de Lana Del Rey feat. Trent Reznor.

J'ai mes règles.

Il me faut aussi de la glace au yahourt avec de la chantilly.

Il était temps que ce week end arrive.

f*** the red swimsuit

 

Il y a quelque chose de très punk, en effet, dans la façon dont Pamela Anderson écrit. Pas le punk tape-à-l’œil des crêtes iroquoises et des jeans déchirés, non. Le vrai punk, celui qui consiste à rester intacte malgré les coups, à danser sur les ruines d’une image publique fracassée, à écrire des poèmes entre deux unes de Playboy et à planter des arbres quand on vous attend au tournant avec un soutien-gorge en guise d’étendard.

Pamela, c’est l’histoire d’une femme qui a compris très tôt que son corps serait un champ de bataille. Alors elle a décidé d’en faire aussi un jardin. Elle y cultive des roses et des orties, des métaphores florales et des fuck you bien sentis. Dans Love, Pamela, elle parle de ses seins comme d’autres parlent de leurs blessures d’enfance, avec une tendresse mélancolique, un peu lasse, mais sans regret. Ils ont leur propre histoire, au final. Et c’est vrai. Ses seins sont des personnages à part entière, des héros malgré eux, ballotés entre le désir des hommes et les sarcasmes des femmes.

Car Pamela Anderson a toujours su qu’elle était une marchandise. La différence, c’est qu’elle a tenté de négocier le contrat. Pas toujours gagnant, souvent perdante, mais jamais dupe. Elle a joué le jeu en sachant que c’était pipé, et c’est ça, la vraie subversion. Pas de grand discours, pas de posture, juste une femme qui assume ses contradictions avec une grâce déglinguée. 
"They wanted a bimbo, a villain, a goddess. I gave them a human instead."

Et puis, il y a sa voix. Cette façon de raconter les choses horribles avec une légèreté qui fait mal. Les maris violents, les bandes-annonces volées, les cassettes sexuelles piratées, le harcèlement, la moquerie, la réduction au statut de walking sex-toy... Tout ça, elle le balance comme on égrène des perles sur un plateau en argent. Regardez comme c’est joli, regardez comme ça brille. Maintenant, avalez.

Pamela Anderson est une illusionniste. Elle a passé sa vie à faire croire qu’elle était stupide pour mieux dissimuler son intelligence, à jouer la bimbo pour mieux planquer ses livres de poésie sous le Baywatch, à sourire sur les photos alors qu’elle se prenait des remarques dégueulasses par ces producteurs aux dents jaunes.

Aujourd’hui, elle s’en fout. Elle court sur les plages de l’île de Vancouver, pieds nus, les cheveux emmêlés par le vent, sans maquillage. Elle lit Rilke, écrit des haïkus, défend les animaux comme si leur souffrance était la sienne (et c’est le cas). Elle rit encore, souvent, d’un rire un peu rauque, un peu cassé, très rock’n’roll.

Pamela Anderson est une survivante. Une vraie. Pas une miraculée, pas une icône recrachée par la machine Hollywood après une cure de désintox médiatique. Non, une survivante au sens propre : quelqu’un qui a traversé l’enfer sans se brûler les ailes. Juste quelques plumes en moins, et cette étrange lumière dans le regard—celle des gens qui ont compris que la beauté n’est pas une arme, mais un accident. Un cadeau empoisonné.

Et c’est peut-être ça, la leçon de Love, Pamela: on peut être un sex-symbol et une mystique, un objet de désir et un sujet politique, une femme-enfant et une mère-terre. On peut être tout ça en même temps, même si le monde vous somme de choisir.

Pamela Anderson n’a jamais choisi.

Et c’est pour ça qu’elle gagnera toujours, quoi qu'il arrive.

i don't want your love i just wanna fight



Aujourd'hui j'avais posé mon vendredi après-midi, très bonne idée de ma part puisque ça m'a permis de profiter du beau temps et d'un bubble tea litchi cerise tout en écoutant le dernier Wet Leg. J'en ai profité aussi pour acheter un nouvau bouquin, Aliène, de Phoebe Hadjimarkos Clarke. C'est un peu mon rituel quand je vais chez ma mère, zoner à la maison de la presse. Dans les trous paumés, y a pas de librairie du style coussins en velours et bougies parfumées "Thé matcha et anxiété existentielle" (je parle pas du combo étagères qui grincent et libraire qui vous regarde avec méfiance quand vous touchez la couverture des livres). Non, il y a les maisons de la presse, où tu trouves absolument tout et n'importe quoi, et parfois, oui, des fulgurances. C’est là que je suis tombée sur "Aliène", de Phoebe Hadjimarkos Clarke. Le titre m’a intriguée – soit c’était un roman sur une extraterrestre déprimée, soit une autofiction sur quelqu’un qui se sent toujours un peu à côté de la plaque. Les deux me parlaient. Je l’ai donc acheté sans hésiter, comme on achète un paquet de chips en se disant "Bon, allez, une dernière folie". Pour info, ça ne parle ni d'une extraterrestre déprimée, ni d'une autofiction sur un loser. Ca parle d'un chien cloné (vous l'aviez pas vu venir, celle-là).

Je me suis installée dans un coffee shop – parce que c’est ce qu’on fait, maintenant, on ne lit plus dans son canapé comme des êtres humains normaux, non, il faut absolument payer 7€ un latte dans un endroit où la musique est trop forte et où les chaises sont conçues pour vous donner mal au dos après vingt minutes. J’ai ouvert le livre, lu les premières pages. C’était pas mal. Vraiment pas mal, même. 

Après un début de scoliose, j'en ai quand même tiré la conclusion que j'en avais un peu marre de zoner dans des coffee shops pour boire des latte de mes couilles et des thés blanc à la con. Parce qu'il faut le dire clairement, ça fait bander personne un cold brew infusé 48h en bouteille de verre soufflé à la main. Servez-moi du stupre et de la fureur, servez-moi un café cramé dans ce troquet tenu par Simone depuis 25 ans. D'ailleurs, le bordel s'appelerait Chez Simone et on y servirait des trucs de gens civilisés du style de la bière et des diabolos grenadine. Il y aurait un juke box qui cracherait du Tenue de soirée et Michel au pied bot au comptoir qui fredonnerait du Dalida (il a vraiment existé, un des héros de mon enfance) (j'allais pas chez Chez Simone, j'allais Chez Paulette mais vous comprenez l'idée). Chez Simone, il n'y aurait donc pas de concept, pas d'expérience client. Juste la vaisselle qui s'amoncelle dans l'arrière boutique et des chiottes à la turque.

Alors oui, aujourd’hui, j’ai bu un bubble tea. J’ai écouté du Wet Leg. J’ai acheté un livre cool. Mais demain ?

Demain, je vais chez Simone.

Je commanderai une bière. Ou un diabolo grenadine, pour le plaisir coupable. Je lirai mon bouquin sans me soucier de savoir si la déco est instagrammable. Et si quelqu’un me demande si je veux un "avocado toast avec graines de chia", je répondrai :

"Non. Donnez-moi des cacahuètes. Et fermez-la."

Parce que parfois, le progrès, c’est juste savoir revenir en arrière.

(Et sinon, le livre est vraiment bien.)

PS : Si jamais vous cherchez Simone, elle est en train de fumer une clope devant son café en maugréant contre 
"ces jeunes avec leurs téléphones". Respectez Simone. Simone, c’est l’avenir.