Il y a quelque chose de très punk, en effet, dans la façon dont Pamela Anderson écrit. Pas le punk tape-à-l’œil des crêtes iroquoises et des jeans déchirés, non. Le vrai punk, celui qui consiste à rester intacte malgré les coups, à danser sur les ruines d’une image publique fracassée, à écrire des poèmes entre deux unes de Playboy et à planter des arbres quand on vous attend au tournant avec un soutien-gorge en guise d’étendard.
Pamela, c’est l’histoire d’une femme qui a compris très tôt que son corps serait un champ de bataille. Alors elle a décidé d’en faire aussi un jardin. Elle y cultive des roses et des orties, des métaphores florales et des fuck you bien sentis. Dans Love, Pamela, elle parle de ses seins comme d’autres parlent de leurs blessures d’enfance, avec une tendresse mélancolique, un peu lasse, mais sans regret. Ils ont leur propre histoire, au final. Et c’est vrai. Ses seins sont des personnages à part entière, des héros malgré eux, ballotés entre le désir des hommes et les sarcasmes des femmes.
Car Pamela Anderson a toujours su qu’elle était une marchandise. La différence, c’est qu’elle a tenté de négocier le contrat. Pas toujours gagnant, souvent perdante, mais jamais dupe. Elle a joué le jeu en sachant que c’était pipé, et c’est ça, la vraie subversion. Pas de grand discours, pas de posture, juste une femme qui assume ses contradictions avec une grâce déglinguée. "They wanted a bimbo, a villain, a goddess. I gave them a human instead."
Et puis, il y a sa voix. Cette façon de raconter les choses horribles avec une légèreté qui fait mal. Les maris violents, les bandes-annonces volées, les cassettes sexuelles piratées, le harcèlement, la moquerie, la réduction au statut de walking sex-toy... Tout ça, elle le balance comme on égrène des perles sur un plateau en argent. Regardez comme c’est joli, regardez comme ça brille. Maintenant, avalez.
Pamela Anderson est une illusionniste. Elle a passé sa vie à faire croire qu’elle était stupide pour mieux dissimuler son intelligence, à jouer la bimbo pour mieux planquer ses livres de poésie sous le Baywatch, à sourire sur les photos alors qu’elle se prenait des remarques dégueulasses par ces producteurs aux dents jaunes.
Aujourd’hui, elle s’en fout. Elle court sur les plages de l’île de Vancouver, pieds nus, les cheveux emmêlés par le vent, sans maquillage. Elle lit Rilke, écrit des haïkus, défend les animaux comme si leur souffrance était la sienne (et c’est le cas). Elle rit encore, souvent, d’un rire un peu rauque, un peu cassé, très rock’n’roll.
Pamela Anderson est une survivante. Une vraie. Pas une miraculée, pas une icône recrachée par la machine Hollywood après une cure de désintox médiatique. Non, une survivante au sens propre : quelqu’un qui a traversé l’enfer sans se brûler les ailes. Juste quelques plumes en moins, et cette étrange lumière dans le regard—celle des gens qui ont compris que la beauté n’est pas une arme, mais un accident. Un cadeau empoisonné.
Et c’est peut-être ça, la leçon de Love, Pamela: on peut être un sex-symbol et une mystique, un objet de désir et un sujet politique, une femme-enfant et une mère-terre. On peut être tout ça en même temps, même si le monde vous somme de choisir.
Pamela Anderson n’a jamais choisi.
Et c’est pour ça qu’elle gagnera toujours, quoi qu'il arrive.
Pamela, c’est l’histoire d’une femme qui a compris très tôt que son corps serait un champ de bataille. Alors elle a décidé d’en faire aussi un jardin. Elle y cultive des roses et des orties, des métaphores florales et des fuck you bien sentis. Dans Love, Pamela, elle parle de ses seins comme d’autres parlent de leurs blessures d’enfance, avec une tendresse mélancolique, un peu lasse, mais sans regret. Ils ont leur propre histoire, au final. Et c’est vrai. Ses seins sont des personnages à part entière, des héros malgré eux, ballotés entre le désir des hommes et les sarcasmes des femmes.
Car Pamela Anderson a toujours su qu’elle était une marchandise. La différence, c’est qu’elle a tenté de négocier le contrat. Pas toujours gagnant, souvent perdante, mais jamais dupe. Elle a joué le jeu en sachant que c’était pipé, et c’est ça, la vraie subversion. Pas de grand discours, pas de posture, juste une femme qui assume ses contradictions avec une grâce déglinguée. "They wanted a bimbo, a villain, a goddess. I gave them a human instead."
Et puis, il y a sa voix. Cette façon de raconter les choses horribles avec une légèreté qui fait mal. Les maris violents, les bandes-annonces volées, les cassettes sexuelles piratées, le harcèlement, la moquerie, la réduction au statut de walking sex-toy... Tout ça, elle le balance comme on égrène des perles sur un plateau en argent. Regardez comme c’est joli, regardez comme ça brille. Maintenant, avalez.
Pamela Anderson est une illusionniste. Elle a passé sa vie à faire croire qu’elle était stupide pour mieux dissimuler son intelligence, à jouer la bimbo pour mieux planquer ses livres de poésie sous le Baywatch, à sourire sur les photos alors qu’elle se prenait des remarques dégueulasses par ces producteurs aux dents jaunes.
Aujourd’hui, elle s’en fout. Elle court sur les plages de l’île de Vancouver, pieds nus, les cheveux emmêlés par le vent, sans maquillage. Elle lit Rilke, écrit des haïkus, défend les animaux comme si leur souffrance était la sienne (et c’est le cas). Elle rit encore, souvent, d’un rire un peu rauque, un peu cassé, très rock’n’roll.
Pamela Anderson est une survivante. Une vraie. Pas une miraculée, pas une icône recrachée par la machine Hollywood après une cure de désintox médiatique. Non, une survivante au sens propre : quelqu’un qui a traversé l’enfer sans se brûler les ailes. Juste quelques plumes en moins, et cette étrange lumière dans le regard—celle des gens qui ont compris que la beauté n’est pas une arme, mais un accident. Un cadeau empoisonné.
Et c’est peut-être ça, la leçon de Love, Pamela: on peut être un sex-symbol et une mystique, un objet de désir et un sujet politique, une femme-enfant et une mère-terre. On peut être tout ça en même temps, même si le monde vous somme de choisir.
Pamela Anderson n’a jamais choisi.
Et c’est pour ça qu’elle gagnera toujours, quoi qu'il arrive.
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