fuck my heart


Bien évidemment que j'ai envie de vivre dans le dernier clip de Sabrina Carpenter. Elle est un peu la petite soeur de Lana Del Rey qui considère clairement que l'aînée devrait suivre une thérapie. On va se dire les choses, je trouve ça plutôt reposant. Mais je pense que c'est parce que le summertime sadness commence sérieusement à me faire chier. Reprendre un peu de légèreté dans ce monde pourri, voilà notre ambition pour la semaine. On ne peut pas sans arrêt être animée par la colère et la tristesse alors qu'il existe la country, les chips et les micro shorts en jean.


Voilà, enfin une femme heureuse de faire des choix de merde.

Sabrina, elle boit un milkshake à la fraise en souriant comme si rien n’était grave, parce que franchement, tout l’est, alors autant choisir le goût sucré. Elle a quand même le mérite de me donner envie de foutre au placard mes trenchs beige et d'effacer mes moodboards "marcher sous une pluie de novembre pour se sentir légitime dans son spleen" (je ne le ferai pas, les couleurs vives ne me vont pas, je suis née pour être terne comme l'aînée Sheffield, Maggie, c'est désespérant).

Après, la petite Carpenter, elle a saisi quelque chose d’essentiel, quelque chose qui m’échappe encore, mais que je rêve d’apprivoiser un jour: la mélancolie peut aussi se danser en cowgirl pailletée avec des bottes blanches et une manucure impeccable. Je sais pas si un jour j'y arriverai, j'aime beaucoup trop lancer des couteaux. Mais ce n’est pas moins profond, c’est juste mieux coiffé.


Lana, elle chante la tragédie comme on porte un manteau en fausse fourrure dans une station-service abandonnée. C’était beau, c’était stylé, mais au bout d’un moment, ça pèse. On n’a plus envie de s’enrouler dans des draps humides en pensant à un ex qui nous a ghostée entre deux crises existentielles. Ce qu'on mérite, c'est d'être les héroïnes d’un soap texan revisité, où les traumas sont là, mais filtrés en rose Barbie et racontés avec second degré. La vulnérabilité ne s’oppose pas à la légèreté.

Peut-être que la vraie rébellion aujourd’hui, c’est d’avoir encore envie de rire. De se faire des playlists pour aller au Franprix comme si c’était Coachella, de manger trop salé sans demander pardon à notre foie, de dire i’m so into myself lately sans ironie. On a trop pleuré sur nos journaux intimes pour ne pas mériter un peu de bubblegum revenge. Pour une fois que le marketing fait quelque chose de bien.

Alors oui, j’ai envie de vivre dans le clip de Sabrina Carpenter. Parce que c’est agréable comme un samedi matin de juillet. Parce que je veux danser sur des ruines en bottines blanches. Parce que la douleur peut se sublimer dans une robe bustier pastel. Et que franchement, on a assez donné pour mériter de se marrer un peu.

Et si ça agace, bah tant mieux. La joie assumée est peut-être l’acte le plus politique de notre époque.





That's all, folks.

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