everybody knows i'm sad



Les visites chez les médecins s'enfilent. J'en ai tellement en ce moment que j'avais oublié celui d'hier. Même pas fatiguée, juste robotique. J'écoute le dernier album de Marina. J'aime détester ce disque. Je suis debout depuis 7h du matin, un peu l'envie de tout et de rien. Journée chargée mais j'évite de trop y penser. J'ai préparé une liste exprès hier, parce que je savais que ça allait être compliqué. Le fait de cocher un truc dès qu'il est réglé est le meilleur sentiment au monde qui soit (après la glace banane chantilly et une session tir au pistolet) (je voulais mettre le lancer de hache mais je ne maitrise pas encore assez).

Je me rends compte que vivre, parfois, c’est juste survivre à sa to-do. Et tant pis si je coche « acheter du dentifrice » avec la fierté de quelqu’un qui a escaladé le Kilimandjaro. C’est une montagne comme une autre.

Je regarde mon reflet dans le miroir de la chambre. J’ai des cernes qui racontent une saga nordique, mais je me trouve pas si mal. Un peu floue, un peu pixelisée, mais fonctionnelle. Comme une appli mal codée qui fait quand même le job.

Marina continue de chanter des choses mi-révélatrices, mi-embarrassantes. Je me demande si elle est consciente de son propre paradoxe ou si c’est juste moi qui projette. Peut-être que c’est ça que j’aime, au fond: détester quelque chose qui me ressemble un peu trop.

Je prends le métro en diagonale, façon automatique. J’ai mis des bottes qui me donnent l’air déterminé. Je ne le suis pas, mais c’est l’intention qui compte. Il faudrait inventer une médaille pour celles et ceux qui avancent malgré l’absurde.

Demain, un autre rendez-vous. Ou deux. J’en sais rien. Je laisse mon agenda décider, moi je me contente de suivre le script.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire