Semaine plutôt bonne dans l’ensemble, ce qui est presque suspect. J’ai attendu la mauvaise nouvelle comme on attend un colis chronopost: fébrilement, et avec la certitude que ça finira par arriver. Elle est venue sous la forme d’un épisode caniculaire (mais maintenant, est-ce qu’on peut vraiment appeler ça un “épisode”? C’est juste la nouvelle saison de Black Mirror. L’été comme un four ouvert, la sueur comme second parfum. On n’est plus dans un film catastrophe, juste dans la suite logique. On va crever lentement, en transpirant. Voilà.
Heureusement, j’ai été au cinéma. Life of Chuck, adaptation d’une nouvelle de Stephen King, et contre toute attente: c’était doux. Très doux, même. Je ne sais pas ce que j’attendais exactement (la mort? un clown qui sort d’un évier?) mais pas cette mélancolie-là. Ce film m’a fait l’effet d’une couverture légère un soir d’orage. Pas assez pour se protéger, mais juste assez pour s’émouvoir.
Et, je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a donné envie de relire du Stephen King. Peut-être parce que c’est un auteur qui me suivait toujours en juillet. Le genre de souvenir étrange qui remonte comme une chanson entendue en supermarché. Il y a quelque chose de très “été” dans ses romans. Les vélos, les routes américaines trop larges, les nuits moites, les gamins qui ne dorment pas, les chiens qui grognent dans l’ombre. Des histoires qui sentent le plastique fondu et la citronnade éventée.
Je crois que j’aimais ça, justement: ce mélange d’angoisse sourde et de normalité en short. Peut-être que c’est ça, lire du King en 2025: une forme de préparation mentale. Une acclimatation douce à la fin des temps. En tout cas, ça me rassure plus qu’un plan canicule gouvernemental.
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