the lazy song



Je me demande si j'ai pas loupé le coche de ma carrière sur internet. Peut-être que c'est influenceuse branleuse que j'aurais du faire. Me prendre en photo, en pyjama, allongée sur le canapé, à moitié goguenarde, la bave aux lèvres. Promouvoir la flemme, être une icône de l'anti-contenu: ne rien proposer, à part le vide intersidéral de l'existence. Aller à Cannes? Porter des robes somptueuses? Vendre des shampoings qui te refilent des allergies? Nan, bouffer ce qui reste dans le frigo même si ce yaourt commence à avoir un goût de gastro. La course à la possession me fait chier. Parfois, c'est bien aussi de n'avoir envie de rien. De ne ressembler à rien. Je rigole à moitié quand je dis que je rêve qu'on fasse un shooting de moi au Red Lobster, le bavoir autour du cou, entrain de m'enfiler un homard. C'est mon personal branding, l'image que je veux renvoyer. J'ai l'ambition de la loose. Je coûte rien, pas la peine d'investir sur ma tronche. 

go with the flow



J'ai décidé d'apprendre à manger avec des baguettes. J'ai 36 ans, il est temps que je me challenge un peu. Donc j'ai décidé d'apprendre à manger avec des baguettes. Pour le moment c'est pas concluant mais j'y crois. J'y vais doucement, je place ma force de vaincre dans des décisions pas ultra décisives non plus. Si ça rate, je m'en relève. Je mise sur de l'échec acceptable, histoire de me remettre un peu en selle. C'est le problème, quand on reste pendant trop longtemps dans l'immobilisme. Le moindre mouvement est terrifiant. La peur de s'écraser la gueule au sol. La peur de l'échec mais surtout sa douleur. J'ai compris beaucoup de choses, depuis quelques mois. Sorte de psychanalyse cheap à coups de comptes Tiktok (envie de miser sur moi mais dans le raisonnable, je préfère m'acheter des pizzas). Je sais pas si c'est une bonne décision, sans aucun doute que je fais mal le truc, mais le peu que j'en tire, je prends. Et ça me convient. Faut savoir se parler, s'écouter, trouver son équilibre. 

Je poste beaucoup de photos de Florence Pugh en ce moment mais j'aime beaucoup son attitude. J'ai un dossier complet avec elle. Florence mange une glace, Florence fait une grimace, Florence emmerde Olivia Wilde. J'aime beaucoup les gens dans cette vibe là. Florence Pugh, Maisie Williams. J'ai besoin d'être entourée par des gens drôles, qui ne se prennent pas au sérieux, qui ont de la gueule. C'est peut-être une démarche superficielle, mais c'est presque viscéral. Peut-être parce que j'ai une tendance facile à la déprime. J'ai pas (plus) besoin qu'on soit là pour moi, en fait. Je suis une amie très smooth. Tu me fais rire, je te fais rire. Aussi simple que ça. Tu me tiens uniquement en faisant une blague de merde. Je suis très primaire. Et puis parle moi des dernières sorties musique, ciné et bouquin et là, je peux juste vouloir t'emmener avec moi dans tous les salons de thé de la capitale (je suis pas une meuf de bar, en vrai, je suis trop petite et trop blonde pour être prise au sérieux là-bas, même avec mes tshirts de groupe de punk, je suis juste vue comme une starlette des années 2000 en goguette) (tu peux pas me vendre comme une badass, même si je jure comme un charretier, trop corporate).

Tout ça pour dire que pour ces prochains jours, je vais bouffer n'importe quoi avec des baguettes, poster des photos de Miss Flo et rire gras à mes propres conneries. Apprenons à mieux profiter de la vie.

eat, pray, love



J'ai un truc avec les photos de célébrités qui bouffent. Je sais pas d'où ça me vient, sans doute que ça me rassure sur le fait qu'elles ne vivent pas uniquement de cocaine et de paparazzi. Les voir manger, vraiment, ça me les rend humains, ou plutôt rééls. J'ai de plus en plus de mal avec le côté clinquant de la célébrité. Les voir faire la fête, se beurrer au Chateau Marmont, rien à foutre. J'aime les voir quand elles ne font rien, à part déambuler sur Beverly Hills dans un jogging trop grand, l'air agacé parce qu'elles n'ont pas réussi à se garer correctement. Filmez-les quand elles ouvrent la vitre et qu'elles crient "SALE FILS DE CHIEN" au mec qui essaient de les doubler. J'aime les voir dans leur quotidien car ça me permet, quelque part, de trouver une raison à leur art. Je me rappelle de mes profs qui m'engueulaient toujours quand, dans mes rédacs, je mettais un peu trop de la vie des auteurs qu'on étudiait. Mais ça part de là, en fait. Tout ce qu'ils font, sans sombrer dans de la psychologie de comptoir. Tu peux donner le change, faire comme si ça n'avait aucune espèce d'importance. Mais c'est pas là où ça se joue. Donc oui, quand je les vois bouffer, c'est comme si je rentrais dans une intimité qui m'est nécessaire pour les comprendre, même si c'est juste qu'un burger à la con.

Journée calme, hâte d'être à samedi. J'adore le samedi, même s'il ne vaut pas le mardi soir (j'ai toujours adoré le mardi soir, j'ai toujours au creux du ventre le sentiment de légéreté que j'éprouvais étant môme parce qu'on avait pas école le mercredi). J'ai lancé Influence(s), une série qui suit l'agence de Diego, le frère de Kenza (oui, la blogueuse mode, moi aussi je l'avais oublié). Vraiment très dubitative devant ces agences de pub qui représentent des encarts publicitaires. Du fric pour du fric. Je veux pas faire ma gaucho de merde, mais à un moment, est-ce que tout vaut la peine d'être vendu? Je vous laisse méditer là-dessus.

that girls out way ahead of the game



Est-ce qu'on se lassera un jour de Kate Moss? Elle a l'image d'une increvable et j'aime terriblement ça chez elle. Je suis très fâchée car je n'arrive pas à retrouver sa biographie écrite par Françoise-Marie Santucci. Je sais qu'elle traîne quelque part chez moi mais pas foutue de remettre la main dessus. Ca m'apprendra à vivre dans le bordel. En attendant, je vais acheter ce numéro d'Harper Bazaar. Il me le faut, cherchez pas à comprendre.

Vraiment, son era me manque. Enfin, quand je parle d'era, je parle de celle que je préfère (cette femme a vécu cent vies, c'est crevant rien qu'à y penser). Sa période trouble avec Pete Doherty a été fantastique, au dessus de tout. Son désir immuable de vouloir être une rock star sans réaliser qu'elle en était déjà une. Avec du recul, elle a tellement fait preuve de candeur sur ce coup (même si elle était très mauvaise sur scène, j'ai vécu, je souhaite ça à personne).

Soirée tranquille, j'ai lancé Babyshambles. Quand je vous disais que je me vautre dans la nostalgie. Visiblement, ses concerts à nous faire poireauter pendant des heures (DES HEURES), c'est carrément oublié. On en a fait de ces conneries pour ses beaux yeux à arpenter tout Paris. Sale connard, mais sale connard de mon coeur.

Et rien à voir, mais lisez Odyssée des filles de l'est d'Elitza Gueorguieva je viens enfin de terminer. C'est très drôle et très bien. Si vous avez besoin de plus, et bien tant pis pour vous.

Peut-être une troisième note ce soir. Sinon, ce sera demain.

i follow rivers


Si vous saviez à quel point j'en ai rien à branler. C'est la réflexion que je me suis faite devant mon caramelised macadamia oat latte de chez Starbucks. Je suis dans une phase où tout me passe au-dessus. C'est bien, je ne porte plus rien sur les épaules. Je sais pas si c'est à cause de ce vieux qui m'a fait remarquer que de toute manière, les cimetières sont remplis de gens indispensables. C'est fou comme ça m'ambiance l'idée qu'au final, je vais finir par crever et pourrir. Vraiment, une libération hors du commun. Alors vraiment, Micheline de la compta, de ce point de vue, ta crise de la cinquantaine, passe-là sur ton mari qui a arrêté de bander, j'ai des trucs industriels qui te refilent le cancer à bouffer et des séries de merde sur lesquelles je dois impérativement comater. Ca te rend léger, tout ça. J'aime beaucoup ce sentiment. C'est à cultiver. Je vous conseille.

J'ai passé ma journée à taffer avec l'album de Laetitia Sadier dans les oreilles. Je recommande vivement. L'un de mes disques favoris de l'année et rien à foutre si on est que février. C'est mon top, c'est moi qui décide.

portrait of a dead girl


Comme si j'allais laisser crever le blog. J'ai une politique étrange: je sens que Canalblog va niquer mes archives (une sombre histoire de changement d'hébergeur, je revis mes pires heures de 20six à l'instant où je vous parle) donc au lieu de me lamenter, j'en ouvre un autre. C'est une idée de Polly (que vous pouvez donc lire ici), qui a ressurgi dans ma vie parce qu'on est comme ça, on est connecté dans le fiasco. En soi, c'était plutôt bien vu. J'avais pas écrit depuis genre deux jours, je commençais sérieusement à tourner en rond (oui, ma vie est passionnante). 

Après, le bazar est hyper moche, je peux pas faire les décos que je veux, j'inspire, j'expire, la vie est une salope de chienne et je suis beaucoup trop vieille pour ces conneries. Mais c'est vraiment très pénible cette histoire, s'il vous plait, compatissez. C'est comme dans le réél. Vous savez. J'ai besoin d'un endroit propre, beau, cosy. Je ne sais écrire la hargne que dans le confort. Ca n'a strictement aucun sens. Pour le mythe, j'aurais pu au moins faire un effort et vous raconter que j'ai griffoné sur pellicule crâmée ces quelques mots dans un squat, entourée de rats et de junkies, perdue au fin fond de Berlin, mais non. C'est de mon cul que je vous parle, confortablement installé sur son canapé qui vaut un rein, à siroter une tisane à quinze balles chopée chez Merci. On ne se refait pas. Mais samedi je vais chez le coiffeur. Me faire une frange. Ca faisait longtemps que j'avais pas senti le danger sous mes pieds comme ça.

J'ai Nothing Matters de The Last Dinner Party en boucle. Abigail Morris est magnifique. J'aurais été gamine, j'aurais adoré lui ressembler. Elle a cette aura des rockstars d'antant, tout dans le drama. Je trouve ça dommage, ces gens pas nés à la bonne époque, c'est presque du gachis. Elle aurait été très bien sur un duo avec David Bowie. Je sais pas pourquoi. On a manqué un truc. Vous la sentez, la frustration? 

Je crois que je vais me resservir une tasse de cette putain de tisane à quinze balles.