so american



Je le répète, Julia Fox est une icône.

Parenthèses fermées, je lis cet article sur ce type qui a fait 500 bornes pour revoir un amour de jeunesse. Une promesse de 20 ans, un rendez-vous lancé comme une bouteille à la mer. Lui n'a pas oublié, elle, visiblement, si (spoiler alert, elle n'est pas venue). L'anti romantique que je suis n'est pas allée jusqu'à rire mais à me mettre à la place de la femme: déjà que j'arrive pas à me souvenir de mes plans sur deux jours, pour que je m'accroche à une idée sur 20 années, faudrait que je sois sacrément dans l'obession.

C'est ce que je dis toujours, il faut savoir foutre la paix au passé, surtout quand il s'agit d'amour. Le disséquer pour mieux le sacraliser, dans le bon comme dans le mauvais. C'est pour ça que j'ai de plus en plus de mal avec des artistes qui s'obstinent à vivre continuellement ces histoires. Les marquer au fer rouge comme si elles avaient une quelconque espèce d'importance. Apprendre à savoir fermer les portes et ranger la clef dans le placard, c'est le seul geste qui devrait importer. Je sais pas si c'est l'âge aidant, mais quand je regarde dans le retro, ce qui me paraissait d'une rare intensité a, aujourd'hui, des airs d'ennui profond, voire même un truc vaguement conceptuel qui pue la fraude. Aimer quelqu'un pour ce qu'il représente et non pas pour ce qu'il est. La superficialité de la démarche ne pourra jamais rencontrer la profondeur d'un lien, avec toutes les paillettes qu'on peut y foutre. Sorry pour le sexisme mais je trouve cette démarche très masculine (même si ça touche tout le monde, en vérité). Nous pousser à idéaliser une image, à la faire rentrer dans une case pré-établie. Si je devais résumer, partant de mon expérience personnelle, c'est bien ça. N'avoir été "aimée" que pour ce que je représentais, de près ou de loin, avec des idées préconçues comme des vérités intangibles, l'immaturité et la stupidité en prime. Forcément que ça reste en tête, cette connerie. Vous vous doutez bien que j'adhère moyen.

Après, mon moi de 3h du matin, suitant de niaiserie devant Pride et Prejudice aurait adoré que ces deux là se retrouvent. Pas pour remettre le couvert, mais juste pour réaliser que non, ce qu'ils avaient vécu était bien réél. Mais l'amour dure à peine trois ans, si
tenté qu'il s'agissait vraiment d'amour. Bien sûr que ça me rend un peu triste quand même, surtout quand on a raison pour un truc aussi spécial que ça. Et puis, comment véritablement déméler, sur l'instant, d'une chose rare, précieuse? Je suis là, avec mes grands airs, à balourder à qui veut l'entendre que rien n'a vraiment d'importance. C'est pas l'idée. Mais que voulez-vous, je suis quelqu'un de dur. Et puis même si vous voulez vous obstiner à figer le passé. Je sais pas, l'avenir a toujours quelque chose à offrir. Tout est toujours différent, tout mérite qu'on s'y investisse, un tant soi peu.

Donc oui, laissez vos histoires au placard, tout ne mérite plus d'être raconté, passé la date d'expiration. Vivez le présent, c'est déjà assez rough comme ça.

Et écoutez Olivia Rodrigo, si ça veut vraiment pas lâcher
. C'est une bonne catharsis.

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