i'm just a girl all pretty and petite


(une photo de Dirty Matty, pour rester dans la thématique)

J'ai toujours trouvé les amours toxiques merdiques. Mais je suis un putain d'insecte qui n'hésitera jamais à aller se faire griller sur une ampoule allumée. Un de mes exs me le répétait toujours: "la baise te perdra". Je crois que maintenant, j'ai pris le parti de porter ma croix. J'aime les amours toxiques merdiques parce que, dès le départ, j'ai accepté ma propre masculinité toxique. Après, je dis pas que c'est pas un jeu sans risque. Je m'en suis ramassée, des dents. Mais c'est ce qui fait la vie, au final. On peut pas toujours gagner, mais ça m'a jamais empêché de jouer.

C'est assez rare, que je fasse la confusion entre sexe et sentiments. Parfois, ça peut vous prendre un peu sans crier gare, mais dans l'ensemble, je pense m'en être sortie sans trop d'égratignures. J'ai toujours eu la sagesse des grands. Peut-être parce que, inconsciemment, j'avais pigé que j'aurais besoin de ça, pour me protéger. Je parle d'amour toxique mais en vrai, ça n'a rien à voir avec ça. L'obsession, pour des raisons aussi obscures qu'une culbute sur un matelas à même le sol, l'odeur d'une fin de pizza sous le meuble télé. L'obsession, oui, pour ce connard qui pue la weed et le sperme à dix kilomètres à la ronde, et qui te fera traverser l'Atlantique en pédalo alors que tu sais même pas nager (ou te faire écrire environ cinquante chansons sur trois albums) (cette nouvelle entrante au paradis des bitches se reconnaitra, welcome sweetie).



On se les trainent encore, ces casseroles, à penser dans un coin de tête qu'on aimerait vraiment, mais alors vraiment BEAUCOUP qu'il revienne, alors qu'on tente de donner le change dans notre soit disant relation saine et équilibrée comme un putain de poké bowl rassis. La vérité, c'est qu'il est toujours là, dix, quinze ans après. A hanter nos bails, nos signatures de PACS, nos tournées mondiales à 261 millions de dollars. A nous morfondre dans le silence d'un "peut-être" sur la base de cette aura de minable capable de voir ce qu'il y avait de pire en nous et de faire ressortir ce monstre qui nous grignottait de l'intérieur (aka la vingtaine, mélange perdu entre le Prince Philippe de la Belle au Bois Dormant et notre fantaisie sur Liam Gallagher quand on avait l'âge où on comprenait pas encore à quoi servait un garçon mais où la musique commençait doucement à prendre). Il va revenir. IL VA REVENIR...

...et c'est formidable, parce que oui, effectivement, la manifestation durant un soir de pleine lune en année bisextile finit par fonctionner. Il revient. Et on y retourne. La culotte aux chevilles, le cul sur la commode, les yeux rougis par la chiale. Non pas parce qu'il nous aime, non pas parce qu'on le possède, non pas parce que sa vie n'est rien sans nous. Il revient parce que sa dernière meuf lui a foutu un coup de pied au cul (ou qu'elle est un peu trop chiante à son goût, y a jamais d'entre deux), qu'il a besoin d'un repas chaud et de se poser quelques temps au calme pour remettre des pièces dans la love machine avant de repartir vadrouiller parmi ce monde extraordinaire empli de kebabs et de chattes.

C'est désespérant. On le sait. A chaque fois. A chaque pu-tain de fois. Mais il est la leçon qu'on n'a pas envie d'apprendre, l'éternel bac au rattrappage. Il est notre beau brun ténébreux à la gueule de rat. En plus, le sexe is not even that good, enfin si, un peu, on sait plus, on en vient à boire pour oublier donc c'est confus. Mais il est là, dans notre décors rose bonbon. Je peux le réparer, je peux lui redonner un sens à la vie. Je peux devenir SA vie. Mais c'est bien là que réside tout le problème. On ne peut jamais changer quelqu'un qui a autant de consistance qu'un ravioli à la crevette oublié sur un coin de table un jour de canicule. Et quand on prend conscience de ça. Quand on prend conscience qu'il reviendra toujours pour les mauvaises raisons, c'est là que tout commence à prendre sens. C'est là qu'on se dit "moi aussi, j'ai envie d'en profiter, des mauvaises raisons". Et c'est qu'elles ont un truc, ces mauvaises raisons. Pour le pire comme pour le meilleur. 

Je vous laisse faire votre propre liste mentale. 

En écoutant pour la trentième fois le dernier Swift, je me suis demandée si on pouvait vraiment lui en vouloir d'avoir les yeux qui crient braguette en regardant Healy. Est-ce qu'on peut vraiment lui en vouloir de nourrir cette marotte dégueulasse à en écrire un titre où elle dit se masturber en pensant à lui (oui, bon, pour celle là, on aurait préféré qu'elle évite). Je sais pas, mais je l'ai jamais autant trouvé humaine. Je l'ai jamais trouvé autant pitoyable et en même temps, terriblement sublime. D'essayer d'apprivoiser un truc qu'elle ne comprend pas elle-même, pour les raisons qui la regarde. La vérité est qu'on est toutes passées par là, à la différence qu'aucun de nos coups pourris n'était potentiellement une rockstar, mais plutôt un vulgaire loser coincé dans le registre ras de la moquette, de l'artiste raté en passant par le mauvais blogueur musique du dimanche (ça marche aussi pour l'étudiant torturé en cinéma, le futur professeur de lettres modernes, du Ken écrasé par la voiture de ton père, à toutes les sauces, je laisse choisir). Non, vraiment, j'en juge aucune d'entre nous, à l'heure où je vous parle. Aucune à dire "mais bordel, t'es conne ma fille, il ressemble à une brosse à chiottes". Peut-être mais c'est NOTRE brosse à chiotte.

Les filles sont compliquées. Non pas parce qu'elles sont tarées. Mais parce que les humains sont tarés. Et il se trouve que les filles sont des humains. N'ayez pas honte de votre Matty Healy, il finira par s'évaporer. Ca prend du temps, mais on finit par comprendre et à se trouver. Et quand ça arrive, c'est là que les choses sérieuses commencent.

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