front populaire



Nous y sommes. Je savais que ce jour finirait pas arriver. Je suis même étonnamment sereine. Ne plus y croire est la pire erreur qu'on puisse faire. Ne plus y croire ou simplement s'en foutre. J'ai choisi le camp de la candeur, de la naiveté, du rose pailleté. Le RN ne doit pas passer. Il ne passera pas. Je m'y refuse. De toutes mes tripes, de toute mon âme.

J'ai des images du premier second tour de Le Pen qui me reviennent. De la fébrilité du moment, de la sidération. Notre génération a été élevée là-dedans, avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Année après année, le score fascisant prenant du galon, jusqu'au point de rupture. Donc non, je ne peux pas me résigner à ça. Je ne peux pas et on ne le doit pas. L'enjeu est colossal, vital.

Je n'ai même plus envie d'essayer de comprendre comment on a pu en arriver là. On y est, et on doit agir. Je m'en branle des querelles partisanes, si je dois voter pour un caniche avec le logo NUPES ou FRONT POPULAIRE ou je ne sais quoi d'autre sur le cul, je le ferai. Si vous restez à comater sur votre canapé parce que un tel ou tel parti ou personne vous dégoûte, vous serez complice. On n'a plus le temps de chercher une licorne qui chie de l'or. Notre candidat idéal de gauche, on ne l'aura clairement pas en vingt jours. Mais au moins, on pourra se regarder dans une glace le 8 juillet au matin. Et c'est tout ce qui m'importe. Si on rate le coche, c'est toute notre identité politique à remettre en cause. Parce que si on est infoutu de penser collectif, si on est infoutu de voir plus loin, alors on vaut pas mieux qu'un minable macroniste qui passe son existence à bouffer à tous les rateliers. 

Mais notre responsabilité ne réside pas seulement d'aller chercher par la peau du fion tous nos gauchos fine bouche. Il est de notre responsabilité aussi de sauver ce qui peut encore être sauvable. Les discours hésitants, les idées embrouillées. Clarifier, expliquer, sans insulte, sans arrogance. On ne changera pas un raciste, mais on peut redonner une lumière chez celles et ceux que la vie a foutu dans le désespoir, qui ne savent plus où aller, qui ne comprennent plus vraiment ce qui se passe. Clarifier, expliquer. On n'est pas ces espèces de monstres sanguinaires.

Mais pour les autres, pour les connards de première ligue. Bordel, ceux là, mais qu'on les monte en l'air. Couteau entre les dents. Faucille et marteau dans chaque main. 

Les 30 juin et 7 juillet, Make Racists Afraid Again.

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