dancing with myself


Je vais être cash: la drague me fait chier.

Non mais vraiment. J’en peux plus.

Pas que je me fasse draguer tous les quatre matins, mais quand je suis dans le principe (comme ce fut le cas hier) (mais pourquoi je m'inflige ça, sérieux, POURQUOI J'ACCEPTE), bah ça me fait chier. Voilà.

Faut arrêter de faire semblant que ce petit jeu à la con est charmant. C'est pas charmant. C’est relou, c'est creux, et c'est codifié comme une messe noire de scouts bourrés au Spritz.

J’ai pas signé pour jouer la meuf mignonne qui "sait pas qu’elle plaît", qui fait mine de pas comprendre quand on la mate, qui envoie des signaux flous parce que sinon "c’est trop frontal, et tu vas lui faire peur". Franchement? Si le gars flippe quand une femme lui parle clairement, il peut retourner sucer sa tétine et me laisser tranquille.

Je crois que je suis fatiguée. Fatiguée du rituel. Du théâtre. De la mise en scène ridicule que devient toute interaction vaguement teintée de séduction. Le sourire stratégique. Le regard en coin.
Les petits silences pour paraître mystérieuse (alors qu’en vrai je pense juste à ce que je vais manger ce soir).

Cette idée qu’il faudrait "savoir se vendre". J’ai pas fait Sciences Po drague. J’ai pas de pitch. J’ai pas d’emballage. J’ai pas envie de faire de la promo pour mon cul ou mon cerveau, ni de pondre un slogan genre "sulfureuse mais pas salope, naturelle mais épilée, chill mais pas négligée".

J’ai envie de dire à un type: T’as deux yeux, une bouche et un peu de jugeote? Très bien, utilise-les.

Et cette métaphore du poisson qu’on agite dans tous les sens? Mais QUI a décidé que c’était normal de se trémousser dans une fausse mer pleine d’algues Tinder et autres Hinge et d’applis baveuses pour espérer qu’un mec, quelque part, clique sur toi comme sur un produit Deliveroo? Je suis pas sur ces applis, je drague vintage, comme nos grands-parents. Mais en vrai, ça change pas vraiment le fond du débat. Sauf qu'au lieu d'avoir des smileys à la con, tu te payes en direct le regard faussement séducteur.

Je suis pas un sushi. T’es pas un phoque. On est pas dans un aquarium géant. La Terre est en feu, on va tous crever. Fais un truc, putain.

Et quand je dis un truc, pas une rosace à la con au fond de l'océan, Kevin. Apprends à vivre l'instant.

Je veux plus de jeu. Je veux plus de parade. Si tu veux me parler, viens. Si tu veux me baiser, sois clair. Si tu veux me connaître, reste. Mais viens pas me faire perdre mon temps avec des petits textos codés, des likes passifs-agressifs ou des "on se capte cette semaine ?" qui veulent rien dire.

Qu'on remette au centre du débat des vraies rencontres. Pas des ballets nautiques de grenouilles à crises existentielles.

Alors voilà: je suis officiellement en grève de la drague. À compter de ce jour, je ne séduirai plus personne. Je me contenterai d’être là, de venir comme je suis. Comme une pub Mcdo. Et si ça dérange? Tant mieux. J'ai pas que ça à foutre.

Je suis pas là pour plaire.

Juste: "Salut. Tu veux qu’on parle?" Même si c'est bancal, même si on voit que ça saigne encore un peu sous les pansements. C'est la vie, chantaient les B*Witched. Là, peut-être, on aura un vrai truc.

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