sunday morning creeping like a nun



Je me rends compte que je n'ai pas fait de note d'inspiration du mois de novembre et en même temps, quoi dire de ce mois à part qu'il ressemble à une fin d'après-midi qui n'a pas connu de matinée. Semaine plutôt chargée. J'avais envie de profiter de mon samedi mais j'avais trop de choses à faire. C'est assez pénible parce que j'aime beaucoup cette journée. Il m'évoque mon marathon télé quand j'étais en primaire, donc ça m'énerve de devoir l'utiliser maintenant pour faire des trucs chiants d'adulte. 

J'ai quand même fini par me poser devant Netflix pour lancer leur nouvelle production Nobody Wants This avec Kristen Bell et Adam Brody et que dire si ce n'est qu'elle est drôle, qu'elle donne envie d'aimer un peu l'amour et que d'avoir un podcast à soi, ça peut être cool. Mention spéciale au jeu de Bell qui rayonne toujours en rouleau compresseur et à la beauté incandescente de Brody (oui, j'ai été cette adolescente).




En parallèle, je pense que je vais aussi mettre ma gueule dans la série Hacks parce que j'adore les récits intergénérationnels entre deux connasses nées pour connasser (je sais, ce verbe n'existe pas mais c'est l'idée). 

Niveau musique, rien de bien neuf, à part Fine et son Rocky Top Ballads qui risque de m'occuper quelques jours jusqu'à ce que je passe à autre chose ou qu'il devienne mon album culte (je n'arrive pas encore à me décider).

On se retrouve un peu plus tard, j'ai l'inspiration de décembre à préparer et mon brunch du dimanche devant des vidéos de home tour qui m'attend.

Kiss kiss bang bang.

[update: c'est ma 200eme note, je remercie l'ennui de ma vie et le fantôme de mon chien, rien n'aurait été possible sans eux].

the bad girls book club



J'ai une passion pour les actrices qui parlent de leurs livres favoris. J'ai découvert ce matin un peu par hasard que Chanel et Dior avaient réalisé des formats courts donnant la parole à leurs égéries. Je n'arrive même pas à comprendre que personne n'avait pensé auparavant à filmer Kristen Stewart ou Natalie Portman causer littérature. Je trouve ces vidéos particulèrement douces et apaisantes, en plus de donner des idées lectures plutôt sympathiques à partager avec les potes. Ca m'a d'ailleurs fait réaliser qu'à chaque fois, je déclinais des invitations pour des book clubs où justement, je pourrais échanger sur le sujet. Mais je pense que quelque part, j'ai toujours envie de monter le mien (sur la base du Bad Girls Book Club / X Account en fait, que je prépare à faire renaitre de ses cendres pour le premier semestre 2025) (on en reparlera plus précisément dans les semaines à venir). Après, c'est toujours le même souci, trouver des gens qui s'embarquent dans l'aventure, qui a envie de lire en ma compagnie des filles en colère en dégustant des thés au lait et des choux à la vanille? Je crois vraiment qu'il va falloir vraiment penser à s'organiser pour monter un véritable réseau de fille qui aiment les filles en colère.

i love you, i'm sorry

 

Bordel, qu'est-ce que je me déteste de le trouver aussi stylé.

J'avais envie d'écrire une note juste pour dire que j'ai très hâte de voir Die, My Love, avec Robert Pattinson et Jennifer Lawrence. Et puis aussi que j'en ai vraiment très marre d'avoir la peau aussi sèche quand l'hiver approche. J'ai le visage qui tiraille, les joues creusées et le teint blafard. J'en reviens aussi à cette période de l'année où je veux me teindre les cheveux pour devenir brune et que ça colle justement avec ce putain de teint blafard. Je sais plus quoi faire, j'en suis à bouffer une cargaison de clémentines, where's my fucking vitamin c?

Je me console avec un London Fog, une soupe Brighton, et le nouveau disque de Haley Heynderickx (mieux connue comme la chanteuse folk parfaite pour incarner la fin de l'automne ex aequo avec Waxahatchee). C'est la période où j'ai toujours besoin de trucs réconfortants, je sais pas pourquoi. Novembre m'évoque toujours un plaid et des chaussons chauffants.

Je crois que je vais aller me tirer les cartes. Ca fait longtemps que je ne me suis pas plongée dans mon avenir aussi radieux qu'un écran éteint.

into your garden



Je sais, je sais, je sais. Je n'update quasiment plus mais c'est promis, ça va changer ces prochains jours. Ma grippe commence enfin à se dissiper, ce qui veut dire que je retrouve peu à peu ma cervelle en état de marche, ce qui est une excellente nouvelle. Après, l'air de rien, j'ai pas non plus trainé mon cul dans un pyjama en attendant que ça passe. J'ai essayé de chasser la tristesse de la perte (rip mon bibi) en écoutant beaucoup mais vraiment beaucoup de musique. C'est drôle comme on peut s'attacher à nos animaux. Des membres de la famille à part entière. Ca m'a fait penser à ce gamin qui avait demandé au pape si les chiens allaient au paradis et j'espère sincèrement que le mien est en train de faire une partie de poker en picolant un pur malt entouré de sa nouvelle bande de loubards.


Et puis je suis aussi allée voir The Outrun avec Saoirse Ronan. Ce film m'a fait beaucoup de bien, je pense qu'il a soigné mon adolescente intérieure, un peu à la manière de LadyBird (je me demande si Ronan ne prend pas des consultations psy, je crois qu'elle a un truc pour me faire cogiter dans le bon sens). Basé sur les mémoires d'Amy Liptrot (que j'attends de recevoir car bien évidemment que je vais lire ce bouquin), le film plonge dans l'âme d'une femme, Rona, interprétée par Ronan donc, en quête de rédemption après un passé d'alcoolique. Elle décide de quitter Londres, après que son mec ne la quitte, pour retrouver son Ecosse natale, auprès de ses parents divorcés (le père est bipolaire et la mère grenouille de bénitier). On suit alors la reconstruction du personnage, rythmé par les saisons et les transformations capillaires. En soi, le film n'a rien de révolutionnaire, mais j'ai toujours été une fervante cliente des odes à la nature écossaise et à l'introspection féminine. Et puis on est forcément plus touché quand le sujet vous parle, au delà de la beauté des images. J'aime cette idée présentée, que la guérison, au final, n'est jamais linéaire, mais que chaque pas compte. L'envie tenace de sortir la tête de l'eau, et enfin, d'aller mieux. Il y a quelque chose de très apaisant, de très sain, dans cette représentation. Rien ne remplace jamais vraiment la mer à perte de vue, qu'on le veuille ou non, assise sur un rocher, dans le silence. Pendant presque deux heures, c'était comme se tenir par la main. Il y avait quelque chose de réconfortant. Ca n'avait rien d'une solitude brutale, dégueulasse. Le genre de film qui essaie de vous remettre en place, là où vous devriez être. On ne se sent pas retrouvé pour autant, mais pas un peu moins perdu malgré tout. Et c'est déjà beaucoup.

Sinon, j'écoute depuis ce matin le nouveau 070 Shake (et pas uniquement parce qu'il y a un feat avec Courtney Love). Vraiment, une artiste à suivre, même à 3h du matin dans une allée sombre. C'est rare qu'un disque me fasse autant l'effet d'une obsession. Pas du style à se le passer en boucle pour bouffer le temps ou ses névroses du jour. Nan, tout m'obsède vraiment chez elle. Sa voix, l'image. Je ne sais plus qui disait de Billie Eilish qu'elle faisait de la musique pour elle, de la musique qu'elle écouterait, et je crois que c'est un peu pareil pour 070 Shake. Y a pas d'éléments de comparaison. C'est elle, c'est juste elle. Donc vraiment, écoutez ses chansons si ce n'est pas encore fait parce que son travail mérite vraiment d'exploser à sa juste valeur.


On se retrouve plus tard mes honeys boo boo.

letter to god



J'ai rarement été aussi émue en écoutant un disque. On le sait qu'Halsey ne vit que pour conceptualiser ses albums, et au final, personne ne s'en est jamais plaint. Pour vous dire, If i can't have love, i want power est rentrée dans mon panthéon de références personnelles, que ce soit pour la musique ou le visuel. Elle a toujours eu ce truc d'allier histoire et image. Une sorte de live action, dans l'idée. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi elle ne crée pas ses propres opéra rock plutôt que de s'obstiner avec des concerts basiques. C'est con de se gâcher comme ça juste sur un point de détail. 


The Great Impersonator, son nouvel album, donc, est un hommage aux grandes figures de la pop culture de ces 50 dernières années et on apprécie forcément l'idée (je me love dans la nostalgie comme on bouffe un plat de pâtes au gruyère un soir de décembre). On y retrouve Dolly Parton, Stevie Nicks, Fiona Apple, Dolores O'Riordan, Britney Spears ou encore Amy Lee. Chaque titre est construit pour évoquer ces artistes, les imiter (roulements de tambours, d'où le titre). Mais là où on s'attendait à un plagiat à la con, Halsey met en lumière un truc auquel on pense pas tant que ça: chaque artiste que l'on aime, on ne l'aime jamais véritablement pour son ensemble, mais plutôt pour une raison précise. Et ça fait toute la différence, si on veut vraiment comprendre ce qu'on écoute. Un truc dans lequel on se retrouve, que ce soit dans la douleur, une expérience banale, un soda favoris en commun. Ce disque rappelle, ue c'est certes l'influence qui nous construit, mais qu'il y a toujours une part d'affect, une part d'humain, dans l'admiration que nous portons à nos artistes choisis. Vous ne retrouverez pas un ersatz de titre d'Evanescence mais la douleur dans l'interprêtation d'Amy Lee. Vous ne retrouverez pas la pop crétine de Britney mais l'icône générationnelle, seule, confrontée à sa propre maladie et la pression du star system tandis que le spectacle doit continuer. Vous ne retrouverez pas Fiona Apple et la colère de sa voix mais Halsey qui y prend le contre pied pour mieux servir un texte d'une rare violence, émotionnellement parlant.

Halsey est crevée. Lessivée. Psychologiquement, physiquement. Et ça se ressent. J'aime ce disque parce qu'il m'évoque ma jeunesse, tout en étant terriblement personnel, avec beaucoup de pudeur et de retenu. Et quelque part, ça m'a beaucoup fait de peine de la voir s'en prendre plein la tronche. Mais c'est pas forcément étonnant. Une femme qui ouvre sa gueule, ça posera toujours problème.

lonely is the muse



Vendredi soir. Je suis affalée devant The Bad Batch, avec un paquet de chips tomates séchées et vinaigre balsamique. J'ai pris ma douche à 4h de l'après-midi, uniquement parce que je voulais aller m'acheter ce pantalon flare en velours côtelé bordeaux que j'avais vu en vitrine en revenant de la gare. La journée n'a pas été productive, mais au moins, j'ai mon pantalon et mes chips à la con. 



Quand je bouffe des chips, je sais que mon état mental n'est pas génial. Il est un peu comme mon avenir, qui se résume donc à un paquet un peu gras: croustillant au début, too much en cours de route, pour devenir franchement rassis quand c'est sur le point de se terminer.

Après, c'est aussi une histoire de confort, dans lequel on se vautre, par facilité ou par lacheté (je sais pas dans quel camp vous vous foutez, je laisse ça entre vous et votre cervelle foutrac) (pas de jugement, on est dans le même bateau, pour celles et ceux à qui ça parle).  Les chips, c'est vraiment con, mais ça me ramène aux moments simples de l'existence: les fêtes entre copains, la première fois qu'on invite son mec dans sa chambre pour regarder un film pourri, ou encore zoner un vendredi soir dans son canapé, à rien foutre à part contempler le vide en slow mo.

Je sais, il m'en faut peu. J'y peux rien, tout m'inspire.