what is your stupid fear?



Et si on se faisait une liste de mes peurs les plus connes et irrationnelles?

1. les guêpes, abeilles et autres insectes qui piquent. c'est pas si irrationnel que ça parce que je suis peut-être allergique sans le savoir mais je ne tenterai jamais l'expérience, je préfère mourir de fatigue en courant sans m'arrêter.

2. les portes qui s'ouvrent quand on valide notre ticket de métro. y rester coincée. avant même que j'insére mon titre de transport je ne sens plus mes jambes rien qu'à penser à cette idée. dans le même genre, les tourniquets et les portes tambour. marrez-vous, mais être happé par une porte tambour au moment d'en sortir, on voit que vous l'avez jamais vécu (moi non plus mais dans mes cauchemars, si) (oui, c'est ridicule de se faire happer par une porte tambour, personne ne se fait happer par une porte tambour, laissez-moi).

3. je n'ai pas vraiment peur du noir mais j'ai peur du silence. au moment de m'endormir, le bruit le plus anodin devient un démon qui visiblement, n'a que ça à foutre de me regarder ronfler.

4. rester enfermée aux toilettes et qu'on m'y oublie. 

5. billy corgan.

6. qu'une adolescente de 13 ans me juge.

sorry i wasn't listening i was thinking about matty healy

 

J'ai très envie d'aller au travail demain avec mon rouge à lèvres noir. Cardigan rose pastel, t-shirt des Smiths, jupe droite, petites babies Mary Jane. Et mon rouge à lèvres noir. J'ai une furie à vouloir m'acheter une tiare, aussi. J'aurais adoré avoir la possibilité de mettre une tiare demain. Avec mon rouge à lèvres noir.

Je ne suis même pas dans ma dark era. C'est juste ma crise d'adolescence qui n'en finit pas.

J'écoute Hole. Il n'y a plus que ça qui me reste.










Et du kérosène. Beaucoup de kérosène.

i don't have sex in beds, that's where i eat



Le dimanche c'est tout ou rien. Soit tu te sens comme Nicola Coughlan qui fait du tricot soit t'as un besoin viscéral de t'habiller comme si t'allais monter les marches à Cannes (superbe transition, j'en place un pour le cast d'Emilia Perez, probablement mon film de l'année, bravo les filles, vous êtes formidables, c'était mérité). Donc je suis là, assise sur mon lit, comme si j'allais recevoir le prix d'interprétation féminine pour l'ensemble de ma vie alors que j'en suis à un paquet de chips, deux coca vanille et une glace au yahourt (j'adore la glace au yahourt, je n'ai aucune personnalité). Grandiose et lessivée. Et je n'ai même pas mes règles.

Je vais donc de ce pas attaquer les donuts en regardant le trailer du nouveau Dakota Johnson, Am I Ok? (j'adore l'affiche, j'ai envie de l'encadrer pour chez moi).




Je sais pas vraiment à quoi m'attendre avec ce film, sauf que je me retrouve bien dans le personnage, par certains aspects. J'espère que le final aura pour conclusion de continuer à rester enfermé chez soi en toute acception de la situation car pourquoi affronter le monde extérieur, que ce soit pour l'amour ou le travail, alors que le capitalisme nous a doté si généreusement de frigos, de télés, d'ordinateurs et de platines vinyle (j'aime quand les histoires ne se terminent juste pas, ça me fatigue les leçons, réhabilitons les oeuvres qui reviennent au point de départ (Hell, de Lolita Pille, pour toujours dans mon coeur)). 


Sinon, je parcours un peu les sorties littéraires qui auraient échappées à ma vigilence et quelques bouquins me font sérieusement de l'oeil, même un an après car j'en ai rien à foutre de la hype, je suis trop vieille pour ça. Donc il y a Monsters: A fan's dilemma, de Clare Dederer, qui aborde la question de la séparation de l'oeuvre et du connard, et Penence, d'Eliza Clark, que je vois passer depuis des mois en me disant "lis le, lis le" et devinez quoi, je ne le lis jamais. Mais là, cette fois-ci, c'est la bonne, je vais m'y coller. En plus, j'avais adoré Boy Parts, donc il est temps que j'arrête d'abuser.

Vous avez vu comment je deviens raisonnable en vieillissant? Oui? Non? Moi non plus.




P.S.: Je sais pas ce qui se passe en ce moment chez Blogger mais c'est une vraie bataille pour éditer les couleurs de texte, je n'arrive pas à transformer le tout en blanc, ça me prend la tête de fou donc en attendant qu'ils arrêtent de faire de la merde, les articles resteront en noir (je ne vous cache pas que je suis colère, ça brise la direction artistique de ce blog) (oui, il m'en faut peu, mais on est dimanche, sur une fin de journée, en plus j'ai entamé ma troisième canette de coca en prévision de la semaine qui va arriver) (c'était ça ou la cocaine, mais vous avez vu les prix? Entre commerciaux, je comprends mais calmons-nous un peu quand même).

but we are friends


On va bientôt dépasser 1h du matin. Ne serait-ce pas le moment propice pour se faire chauffer une pizza et regarder une énième fois Penelope Featherington hanter Colin - sluttie yearning - Bridgerton? Bien évidemment que oui, il n'y a jamais d'heure pour glousser comme une dinde.

D'ailleurs, faites-moi penser à écrire un jour sur les personnages masculins de la littérature qui crèvent littéralement d'amour, à tel point qu'ils ne peuvent plus manger, dormir, ni baiser des putes au bordel. J'aime mes hommes traumatisés et ombrageux comme un petit matin dans les landes du Yorkshire.

Good night, sweeties! 

find myself on your street

 

C'est rare qu'un film me déstabilise autant. Pas vraiment pour l'histoire en bruit de fond. Deux mecs qui confondent terrain de tennis et séance de baise, est-ce vraiment le sujet? Peut-être pour certains mais pas pour moi. Non. Challengers a des allures de publicité à rallonge. Des plans séquences rythmés au son de Trent Reznor. Pas de quoi se taper le cul par terre. Je ne me suis pas fait chier. J'ai regardé, impassible, cherchant l'étincelle. Peut-être que j'étais comme Tashi Duncan. J'attendais vraiment qu'ils finissent par baiser pour qu'on en finisse.

Et puis j'ai réfléchi, j'ai pris du recul, comme dirait un commercial en burn out. Je me demande si ce n'est que moi, si d'autres personnes ont capté la revisite d'un genre qu'on croyait éculé. Si c'était pensé, voulu. Je me suis demandée si d'autres films, d'autres œuvres, avaient déjà eu ça en elles, de manière aussi explicite. Sans doute, il est tard, j'ai pas envie de chercher. Cette inversion assumée, toute en filigrane: la femme devenant le sculpteur, le guide, le pygmalion. Celle qui sait, calme. Watch and learn. Modeler un homme, un idéal, pas forcément romantique ni sexuel. Non. Modeler pour le dépassement de soi. Quelque chose de plus grand, de plus fort. Le lâcher prise. Peut-être que j'extrapole, peut-être que je vois quelque chose qui n'existe pas.

Mais j'aime l'idée. Elle fait sens. Elle me fait sens. Qu'une femme regarde pour observer, évaluer, agir. Ce female gaze, qui contrairement à celui des hommes (qui ne font qu'objectifier les femmes), va donner un masculin plus profond, plus complexe. Vulnérable. J'aime cette idée qu'une femme puisse être l'architecte d'une histoire, d'un destin. Déceler le potentiel, inspirer, motiver. C'est toujours comme ça que j'ai appréhendé le regard féminin: permettre aux femmes de voir ce que les hommes eux-mêmes ne voient pas, ne comprennent pas. Transformer sa vision de lui-même et du monde. Une autre manière de redéfinir la dynamique des relations de pouvoir entre les sexes. Vous commencez à me connaitre, vous savez où je me situe. La création n'est pas l'apanage de l'homme. Elle ne l'a jamais été.

fuck twin peaks



(Je pense qu'on est collectivement passé trop rapidement sur la vibe pyjama tenue de soirée, il est temps de la réhabiliter).

J'ai toujours eu du mal avec Bikini Kill et Kathleen Hanna mais pour les beaux yeux de Nadia, j'ai pris une place pour le concert le 3 juin. J'ai même posé mon après-midi pour être certaine que personne ne vienne me faire chier avec une réunion à la con. Je crois que ça ne me fera pas de mal, retour aux sources. Un truc aligné, logique, évident. C'est pas forcément inutile, d'avoir un peu de sentiment d'appartenance, de temps en temps. J'en ai presque une espèce d'énergie électrique. Il m'en fallait peu.

Journée plutôt calme, j'ai monté un meuble et j'ai récupéré deux paires de chaussures pour cet été (on n'a jamais assez de chaussures pour l'été). Grand soleil, j'ai trainé dans le parc en face de chez moi. Je comprends pas pourquoi j'y vais pas plus souvent. C'est complètement idiot. Parfois on voit jamais les choses qu'on a sous les yeux. 

Dans un autre registre, je me suis aussi perdue sur les photographies de Megan Doherty, sur la jeunesse irlandaise  entre l'ennui et le désespoir. Elle dira à propos de cette série: "La monotonie de vivre dans la même petite ville toute sa vie, entourée des mêmes visages tous les jours, fait des ravages Lorsque vous vous permettez de vous perdre dans le cinéma, la musique, l’art, tout ce qui vous amène vraiment à ce point idéal dans votre esprit, c’est décevant de faire face à la réalité en dehors de cela." Je sais pas, mais ça a fait écho en moi. Peut-être parce que je sais ce que c'est. Les bars miteux et les autoroutes vides. Déambuler sans fin dans les superettes un dimanche après-midi. Picoler dans un champ en fin de soirée. Je devrais parler un peu plus de photographie sur ce blog. Je me le note pour plus tard.





it's a craving not a crush

Un peu de légèreté. Il y a une trend sur TikTok pour recenser nos crushs d'enfance plus ou moins weirdos sur les bords donc je me lance avec un top 10 (les miens ne sont absolument pas weirdos, ils sont tous parfaits).


1. Tony Danza. Le premier homme de ma vie. Un rital père célibatant qui fait le ménage. J'avais 5 ans mais j'étais subjuguée.

2. Cameron Diaz avec le rôle de Tina Carlyle dans The Mask. Est-ce que j'ai vraiment besoin d'expliquer pourquoi?

3. Le prince Adam dans la Belle et la Bête. Sous forme humaine. Oui. Mais surtout sous forme de la Bête.

4. Devon Sawa, avec le rôle de Casper le fantôme. Je vous rassure, c'était uniquement sous sa forme humaine.

5. Fuchur de l'Histoire sans fin. Je rêvais qu'il m'emmène toucher les étoiles.

6. Holli Would du film Cool World parce que visiblement j'avais un genre de femme.

7. La Baronne, du comics G.I. Joe (plus j'avance dans la liste plus je vais devoir faire un coming out bi, c'est pas possible)

8. Ca me soule mais j'ai pas le choix, je dois le mettre parce qu'il est là depuis que je suis môme: Johnny Depp dans 21 Jump Street. The bane of my existence and the object of all my desires.

9. Michelangelo des Tortues Ninja. Il aimait le skate et les pizzas. Môme, j'avais choisi ma vibe.

10. Winona Ryder. Dans n'importe quoi. Juste la voir respirer.

last days of disco


Bien évidemment que j'adore Nicola Coughlan. Elle était ma préférée dans Derry Girls, elle est ma préférée dans Bridgerton, elle sera ma muse ultime dans Big Mood, série qui traite de la bipolarité (je me demande vraiment ce qu'ils bouffent au petit-déj chez Channel 4 pour nous sortir ces travaux de qualité années après années). Il y a quelque chose de particulier chez elle, le sens du détail. Tu sens vraiment l'actrice qui a fait ses premières armes au théâtre. Et puis elle est belle, elle est drôle. Je crois que j'aime ce genre de personnalité parce que ça ne peut jamais rester très longtemps sous les radars. Je lisais une interview d'elle qui expliquait à quel point elle avait galéré parce qu'elle ne rentrait justement pas dans les cases. Trop bruyante, trop vulgaire, trop grosse. Je pense sincèrement qu'être trop n'est pas un défaut. La roue finit toujours par tourner, au final. Malgré le travail, les doutes. Faut juste attendre que les étoiles s'alignent. Je suis bien contente qu'elles se soient alignées pour elle.


Dans un autre registre, je prépare un petit truc sur Chloe Sevigny et c'est un ravissement pour l'âme et les yeux. Parfois, à force de vénérer quelqu'un pendant des années, on oublie un peu la raison du pourquoi. Je me suis refait une partie de sa film, les films qui ont compté pour moi puis je me suis perdue dans une myriade de photos d'elle. Qu'est-ce qui la rend si particulière? Pourquoi elle et pas une autre? Finding Chloe Sevigny, en somme. Je me demande si un premier élément de réponse ne réside pas dans les années 90. Il y avait bien évidemment des icônes, les décénnies précédentes, mais pas comme celles de mon enfance. Il y avait clairement quelque chose de différent, quelque chose de terriblement nouveau. Je donnerais tout pour revenir en 1997.

compress / repress


Je sais, j'avais dit que St Vincent serait mon album de l'année mais plus j'écoute ce titre de Hit Me Hard & Soft et plus je me demande si je ne vais pas revenir sur ma décision. Vraiment, bravo Billie, t'as pas volé tes deux oscars obtenus avant l'âge de 22 ans (et vous, la vie, ça va?). C'est comme pour son disque Happier Than Ever. J'avais adoré son era blond Scarlett Johansson (et visiblement l'entrée du lunch) (i knew there was no straight explanation for this) même si j'avoue avoir eu du mal à totalement la suivre, d'un point de vue marketing (tout le monde ne peut pas être Madonna avant 2005). Je crois que j'ai toujours fait un blocage sur ses vêtements, à ses débuts (oui, c'est d'une superficialité sans nom) mais je pense que je ne comprendrais jamais son style. Mais je suis quand même contente d'avoir dépassé ça. Mieux vaut tard que jamais.

don't be afraid of me I'm what you need



J'ai écouté le nouveau disque de Beth Gibbons sur le chemin du cinéma puis celui de Keeley Forsyth au moment de repartir chez moi. J'avais l'idée de pousser jusqu'à la Halle Saint Pierre mais ça faisait loin, j'avais envie de rentrer. Je vois que ça n'arrête pas de parler du dernier Amen Dunes, je me demande si j'aurais pas du commencer par là parce que putain, je me suis foutue un de ces bourdons.

Après, je sais pas si c'est pas plutôt à cause d'autres perspectives peu réjouissantes apprises hier et concernant potentiellement un déménagement à Bordeaux, pour le travail, chose qui pouvait se produire mais que j'avais sciemment ignoré. Quelque part, je me demande si c'est pas en fait l'occasion pour moi de récupérer un chèque et de me mettre à un peu à l'ombre du patronat, pour un temps. Je reste quand même mitigée dans l'ensemble.

Je vais plutôt manger des fraises et essayer de penser à autre chose.

my love affair with cottage cheese

 

J'ai foutu que dalle. Mais vraiment que dalle. J'ai que des dossiers pourris en ce moment, des trucs vraiment très pénibles, donc j'ai fait tout ce qu'une personne normalement constituée aurait fait à ma place: j'ai mis mon ordinateur au bout du canapé, et je me suis contentée de faire bouger la souris avec mon orteil. C'est le problème du télétravail, parfois. Netflix, de la bouffe à portée de main. Soleil radieux, mes voisins sur cour écoutent de la musique et rient aux éclats tandis qu'on entend cette putain de sonnerie Teams aller bien se faire foutre (d'autres télétravailleurs qui ont décidé que c'était une belle journée pour rien branler en toute quiétude visiblement). J'exagère peut-être, j'ai quand même bossé, mais au calme, sereine. Et au soleil, en bouffant.

J'ai aussi écouté le nouvel album de Billie Eilish, que j'ai étonnamment bien aimé, surtout ce titre

Ecoutez-le, si vous voulez du calme et du joli. Il est parfait pour ça.

10 things i hate about you (maybe more)



Faisons une note un peu légère. C'est ce que j'ai pensé en bouffant mon kimchi ce soir. Une note un peu légère. Sur le moment, j'avais pas vraiment d'idées et je me suis dit: "Stenia, pourquoi pas faire une liste de trucs que tu détestes de toutes tes tripes, mais vraiment beaucoup plus précise que celle dans ta barre de blog et bien dégoulinante d'énervement? " et c'est vrai que c'est une bonne idée car je suis d'une humeur à détester tout ce qui bouge à l'instant où je vous parle.

Les grands qui se mettent devant moi au cinéma ALORS QUE C'EST VIDE PARTOUT.

Etre derrière quelqu'un dans une file d'attente pendant trois plombes et qui, au moment de commander, ne sait pas ce qu'il veut.

Laisser la vaisselle trainer dans l'évier. Putain, tu manges, tu laves. What's wrong with you people?

Mon réveil.

Quand quelqu'un se met à côté de moi dans le train alors qu'il pourrait faire l'effort d'aller chercher une place ailleurs.

Vouloir manger des saloperies alors que je n'ai que des trucs sains dans les placards.

Mes allergies.

Réaliser que j'ai oublié de fermer une lumière quelque part dans l'appartement. Ou quand j'ai un doute sur le frigo bien fermé et que je dois rebrousser chemin pour vérifier car je sais que ça va me plomber.

Le temps qui passe (trop) vite.

Ecouter quelqu'un parler d'un sujet qu'il me maitrise pas.

Manger tard le soir (ne me proposez pas quelque chose après 20h).

Qu'on me dise de mâcher mon chewing gum la bouche fermée. Je t'emmerde, ok? Par contre, si on claque sa langue, va là-bas.

Les gens qui font de la comédie et du drama pour des choses qui n'ont aucun intérêt. Prenez du recul.

Le carrelage blanc entrée de gamme.

Mon caractère auto-destructeur, même dans des actes les plus anodins.

Les personnes que tout le monde semble apprécier alors qu'elles dégagent quelque chose de pourri.

Les adultes qui se font remarquer dans les lieux publics. T'es aux chiottes Gare du Nord, t'es pas au Met Gala, tu redescends s'il te plait.

Quand un contenant parle d'ouverture facile et qu'il faut une équipe de douze Travis Kelce et le cerveau d'Einstein.

Rester bloquée sur un mot aux jeux fléchés.

Avoir chaud.

Angoisser sans raison apparente.

Qu'on me flatte en croyant que ça va me faire plier. Je n'ai aucune insécurité, rien ne me flatte.

Qu'on me parle comme à une gamine parce que je fais 1m57 et que je suis blonde. Je suis d'origine slave, i've seen things.

Les bruits de grincement.

Les personnes jalouses ou envieuses, qui te font porter le poids de leurs propres insécurités.

Les personnes pressées dans le métro. Si tu veux pas être en retard, lèves-toi quinze minutes plus tôt le matin. Donc non, je ne me mettrai pas à droite sur l'escalator. Prends les putains d'escaliers à côté.

La petite goutte de thé qui dégouline le long de la tasse. Mes dents se serrent, littéralement.

Quand je me réveille à 6h un dimanche matin parce que j'ai envie de pisser.

Vomir, l'odeur du vomi, la vue du vomi.

this is not what you're suppose to see

 

Demain je reprends le boulot mais j'ai plutôt envie de me foutre en arrêt tellement j'ai envie de voir personne. Y a cette nana, sur internet, qui proposait que nous, tous les millenials, on se barre en forêt pour rien foutre à part de la broderie ou pêcher ou toute autre activité qui nous ferait bien plaisir et donc je vous écris pour vous demander on se retrouve où et quand parce que c'est quand même un super bon plan, en plus pour le moment y a pas encore l'inflation sur les cahutes en bois perdues en pleine forêt (on merde assez comme ça, faisons au moins une chose bien pour une fois). 

Donc comme je disais plus haut, j'ai envie de crever à l'idée d'aller bosser demain, déjà parce que les gens cools démissionnent et ça m'oblige à me grouiller pour trouver vite autre chose ailleurs mais j'ai la boule au ventre car mon supérieur a commencé à me parler de promotion interne "wink wink" en me regardant bien avec insistance, ce qui veut dire encore plus de responsabilités et franchement, c'est bon, on va en rester là, les responsabilités c'est pour les grandes personnes, et moi, j'ai acheté un sac de la fée clochette à 90 balles y a deux jours alors que j'aurais pu m'acheter un super sac de créateur sur vinted, je ne sais absolument pas ce que je fais, arrêtez de vouloir placer toute votre confiance en moi, je vais vous décevoir (même si ma mère continue d'être fière de moi) (elle adore mon sac de la fée clochette) (elle est poisson) (non, vraiment, je vais partir en forêt si vous voulez bien).




(heureusement qu'on a cet album de veruca salt pour pas lâcher la rampe)

Je me suis donc enfilée un pot de glace comme une enfant qui n'a pas peur du lendemain, en écoutant Veruca Salt car je suis une enfant rebelle (et aussi parce que je voulais profiter des derniers instants de soleil avant je ne sais pas quand).

Quand je disais que cette reprise allait avoir un goût de pourri...




(regardons des photos de nina gordon pour apaiser nos âmes)

riding with a movie star


J'écoutais Tate McRae ce matin en me disant que la pop avait quelque chose de très libérateur en ce moment. On vient souvent nous demander maintenant pourquoi des trentenaires dans notre genre écoutons autant de pop et je crois vraiment que la plupart des personnes, et surtout les hommes, ne prennent pas la mesure du bordel dans lequel on nous a foutu pendant des années. A quel point on nous a précisément privé de ça: nous donner à voir quelque chose de très libérateur. Pendant des années, l'industrie du divertissement nous a enfermé dans nos corps, dans nos insécurités. L'autre n'était plus qu'un avatar de nos désirs les plus dégueulasses sans prendre conscience que non, ce n'était pas qu'une carcasse ambulante qu'on se devait de bouffer. Avec du recul, je n'ai jamais vraiment vu les autres femmes comme une compétition. Non. Ca s'est décanté de manière très pernicieuse, dans un silence rampant. Je sentais les regards qui se posaient, m'obligeant à répliquer, sans que je comprenne vraiment pourquoi. C'est quoi, son problème? J'étais le sien, elle se devait donc de devenir le mien. Règle du jeu qui s'amplifiait à mesure que la télévision et les magazines de mode donnaient le la. Non, vraiment, je pense pas qu'on mesure la chance d'avoir des jeunes femmes qui ont réussi à s'émenciper de ça. A nous parler de leur merde intérieure et qu'on y trouve des réponses, aujourd'hui, le tout en body à paillettes (parce qu'on va pas se mentir, on a toutes voulu partir un jour au collège dans une putain de robe à sequins et des santiags, avec une écharpe Miss Loseuse). 

Qu'on écoute autant qu'on peut Tate McRae. Et qu'on missionne Taylor Swift pour écrire un disque à Britney Spears. Elle aussi, elle mérite sa revanche sur la vie.

girls girls girls

















all i think is about karma



Putain j'y crois pas. On y est. La 100eme. Je pensais vraiment pas que j'allais tenir. Mais je sais pas, ici, je me sens bien. Comme je le disais à mes débuts, c'est cosy. Y a de la bière et des donuts. Fiona Apple qui a l'air de se faire chier. Des it girls qui sombreront à nouveau dans l'anonymat d'ici quelques mois. Chloe Sevigny, increvable, bien évidemment. C'est décidé, on se donne rendez-vous pour la 200eme. 


En attendant, c'est l'occasion de vous indiquer que je prépare aussi un petit truc par là, en espérant qu'on m'accueille pour les deux numéros suivants. Ca va y causer cinéma et les thèmes potentiels ont comme été taillés pour moi, donc clairement, on va se motiver. Déjà que j'ai pas digéré de ne pas avoir participé au dernier du Gospel car j'avais tellement à dire sur la contre pop culture (j'adore cette expression, je la recase à tous les repas). On va essayer d'être plus disciplinée cette fois-ci (et pour les prochaines aussi).

Sinon, je viens de finir Baby Reindeer et sans suprise j'ai la nausée. Je me demande si j'aurais pas mieux fait d'arrêter au moment où ma cervelle m'a soufflée de le faire. J'étais partagée entre l'horreur de me dire que ce type a du repasser par tous ses traumas et l'horreur de ne pas pouvoir détacher mon regard de le voir revivre tous ses traumas. Honnêtement, si je dois me mettre en mode voyeuriste, je préfère que ce soit pour me foutre de la gueule des Ch'tis à Ibiza. Pourtant, je ne suis pas quelqu'un de véritablement sensible, j'ai juste chialé comme une immense merde devant Bly Manor mais c'est franchement pas étonnant, on a tous et toutes été confrontés au deuil, c'était intelligemment cathartique, poétiquement nécessaire. Mais là. Foutre en pâture deux personnes psychologiquement abîmées, dont une ayant orchestrée sciemment le chaos. Je crois que j'ai atteint ma limite.




Je me demande si toutes les histoires méritent vraiment d'être racontées. Ou alors différemment. Plutôt différemment.

Je vous laisse méditer là-dessus.

zazie fait de la bicyclette



On sous-estime le fait de bosser allongé sur l'herbe, chips pesto mozza, tzatziki et thé glacé à portée de main. L'ado de la voisine d'en face qui laisse échapper de sa chambre l'album Lover de Taylor Swift tandis que les gentilles dames anglaises installées un peu plus haut dans la rue ont décidé de descendre la rivière à bord d'une petite barque. J'aurais aimé vous dire que j'ai aussi un chien so cute qui aboie après les canards en bougeant la queue frénétiquement mais pour le coup, il se contente d'aboyer après le mur en rotant, il va sur ses 19 ans, il a décidé que plus rien ne le retenait.

Je pense que la bande-son parfaite pour un début de mai réussi est Barcelona, des Plastiscines. Pas Lover de Taylor Swift. A vrai dire, j'ai le titre en tête depuis le réveil, ne me demandez même pas pourquoi. Mais la môme est trop jeune et tout le monde a oublié les Plastiscines. Note à moi-même quand j'aurais cinq minutes: écrire un billet pour réhabiliter les Plastiscines. Et aussi pour parler de cette cover de Lana Del Rey.




(arrêtons d'être des haters puériels, cette période de l'histoire parisienne était quand même mignonne) (pour la peine j'ai mis second sex) (mon dieu this is so bad it's gone past good and back to bad again)