ce soir, il faut qu'on se perde
The Weeknd écrit des chansons pour vendre des bagnoles et du sexe. C'est la réflexion que je me suis faite en écoutant One Of The Girls, tirée de la bo de la série The Idol. Quelque part, ça n'a rien de bien étonnant, les deux domaines étant intimement liés, c'est le cas de le dire, dans le cerveau des hommes. Je repense au gâchis de cette série, aux thématiques abordées. Elle aurait du être traitée par un regard féminin. Pas celui amoureux des années 2000 et des pantalons de jogging en velours rose. Non. Celui des retorses, sans concessions. Qui n'ont pas eu le temps d'être autre chose qu'elles mêmes, dans ce qu'il y a de plus mauvais. Celles abîmées, qui n'ont pas voulu l'ingérer, qui n'ont pas voulu se cacher. Celles who do coke. Je crois que c'est sans doute la vérité la plus dure à avaler, de la part de tous les camps: les femmes, tout comme les hommes, peuvent plonger dans l'excès, s’abandonner à des spirales d’alcool, de drogue ou de sexe, parce qu'au final, personne n'est à l'abri des ombres de l’humanité. C'est cette liberté d’errer qui est déniée, jugée comme un affront au féminisme ou une soumission implicite au regard masculin. Même celles qui prônent l’émancipation peinent parfois à accepter que la liberté inclut aussi le droit de se perdre. C'est sans doute là où je situe mon curseur, dans le combat.
please don't embarrass me motherfucker
- ne rien branler et ignorer mes responsabilités
- bouffer moins de légumes
- arrêter la méditation et me remettre à faire la gueule
- reprendre la clope
- écrire et peindre toute la rage que je pourrai dégueuler sur le papier ou une toile
- arriver en retard au travail, faire le minimum syndical
- écouter beaucoup de punk hardcore
- laisser mes cernes s'exprimer
- voir beaucoup de films déprimants
- porter des joggings, partout, tout le temps
- être détestable comme jamais

i've got this light hangs over me
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Vacances plutôt agréables pour le moment. Je n'ai pas beaucoup de jours donc j'essaie de rentabiliser un maximum en faisant des trucs que j'aime. J'ai relu hier Cavaler seule, de Kathryn Scanlan, qui retrace la vie de Sonia, une entaineuse de chevaux dans le Midwest. J'ai toujours aimé ces proses épurées, fragmentées. On se laisse porter par les mots, presque impossible de s'arrêter en chemin et quelque part, on n'a pas vraiment envie de s'arrêter. On la suit dans ce monde exlusivement masculin, à devoir s'imposer, jour après jour. Jouer des coudes, et même parfois plus. Souffrir, mais surtout aimer. Je la trouve terriblement touchante, dans sa fragilité, dans son exigence. Je pense que je vais embrayer aujourd'hui avec Dogrun, d'Arthur Nersesian. J'avais adoré Fuck up, donc il fallait bien évidemment que j'aille du côté de son second livre traduit en français.
En attendant, je vais aller me faire des pancakes en continuant mon puzzle de 1000 pièces. Et peut-être commencer à penser à mes résolutions pour 2025.
spinning sick on the whack of a wheel

A part ça, j'ai repris l'écriture de mon manuscrit. J'ai relu le bordel cet après-midi avec pour bande-son la trame d'une playlist spotify spécialement créée pour l'occasion. J'ai toujours besoin de musique pour écrire, que ça épouse la ryhmique, la sonorité des mots. Je crois qu'il me manquait ça, en fait. Pas conceptualiser le truc, mais plutôt lui donner une fréquence sur laquelle me poser. Retrouver ce que j'ai éprouvé, la première fois que j'ai écouté certains titres. Comment la musique a façonné toutes les étapes de ma vie. Espérons que je boucle enfin cette histoire pour le début 2025. Je commence à en avoir marre de bloquer sur cette connerie.
the very best of
DISASTER TRICK, de Horse Jumper of Love
SCREAM FROM NEW YORK, NY, de Been Stellar
HIT ME HARD AND SOFT, de Billie Eilish
PETRICHOR, de 070 Shake
MANNING FIREWORKS, de MJ Lenderman
MEMOIR OF A SPARKLEMUFFIN, de Suki Waterhouse
COOL WORLD, de Chat Pile
DON’T FORGET ABOUT ME, de Maggie Rogers
ART OF THE UNSEEN INFINITY MACHINE, de Allegra Krieger
SHORT N’SWEET, de Sabrina Carpenter
THE OUTRUN, de Nora Fingscheidt
DIAMANT BUT, de Agathe Riedinger
PENDANT CE TEMPS SUR TERRE, de Jérémy Clapin
MEGALOPOLIS, de Francis Ford Coppola
DRIVE-AWAY DOLLS, de Ethan Coen
EMILIA PEREZ, de Jacques Audiard
IRON CLAW, de Sean Durkin
OH CANADA, de Paul Schrader
MY OLD ASS, de Megan Park
KINDS OF KINDNESS, de Yórgos Lánthimos
CECILIA, de K-Ming Chang
SAISON TOXIQUE POUR LES FOETUS, de Vera Bogdanova
LE CHANT DE LA RIVIERE, de Wendy Delorme
LA PETITE SOEUR, de Mariana Enriquez
ONLY LOVERS LEFT ALIVE, de Dave Wallis
MONSTERS, de Claire Dederer
CAVALER SEULE, de Kathryn Scanlan
LES VAGABONDS, de Richard Lange
LA FILLE DE LAKE PLACID, de Marie Charrel
KATIE, de Michael McDowell
holidays
girlfriend in a coma
C'est comme ça, je suis une meuf basique. J'ai plus l'âge qu'on vienne me changer. Faut apprendre à supporter.
nothing breaks like a heart

Aux dernières nouvelles, le tango, ça se danse à deux.
Mais à cent, bordel, à cent. Il faut que ça passe à quel numéro pour réaliser qu'il s'agit d'un viol organisé? Là, à rouler sur une personne totalement absente, dans le cadre d'un pari qu'elle a elle-même imaginé pour dieu seul sait quelles raisons. A marcher là-dedans, comme un con. "Bah, elle a proposé". Et donc? Ca chiale sur le bodycount mais être centième abruti, ça va, y a rien d'anormal là-dedans, c'est un dimanche tranquille. Le sexe n'est qu'une histoire de performance qui pue autant qu'une chambre remplie de foutre après 24 heures d'un challenge de dégénérés.
Mais au-delà de la colère, il y a le malaise. De ce que ça raconte sur la façon dont on perçoit nos corps. Comment une société peut-elle produire un tel niveau de déconnexion? Les hommes de ce documentaire ne sont pas de vulgaires participants tentés par la salope du coin. Aucun flingue sur la tempe, ni de chatte porté à la langue. Non, ils sont les rouages d'une machine bien huilée, celle qui consomme les femmes sans réfléchir, qui découpe leur identité en morceaux pour n'en garder que ce qui flatte leur ego ou leur pulsion.
Alors quand ça vient chialer que Lily n'est que l'actrice de son propre chaos. Peut-être qu'en effet, tout ce bordel n'était qu'une tentative pétée de reprendre le contrôle. Un geste de déviance envers un monde qui l'a abandonnée bien avant qu'elle ne le quitte mentalement. Je n'en sais rien. Je suis pas sa psy. Mais il est certain qu'on ne peut pas parler d'une quelconque rébellion féministe. Cette histoire, c'est avant tout une tragédie. La tragédie d'une femme en guerre contre elle-même, avalée par un système qui la réduit à une succession de chiffres. Ce n'est même pas une connerie d'humanité, sans mauvais jeu de mot, qui part en couilles. Non. Ecraser l'envie, le plaisir, pour la douleur, l'humiliation. C'est juste le patriarcat, dans ce qu'il a de plus violent.
tiny desk concert
red wine supernova
Et puis c'est un peu stupide mais j'ai envie de retrouver les planches, même pour quelques minutes. Qu'un échange se tisse. J'aurais jamais pensé que ça me manquerait autant.
Peut-être que je vais lire du Dorota Maslowska.
baby, take me from this tempest
Je crois que j'arrive de moins en moins à avoir le cerveau disponible plus plusieurs choses. C'est pour ça que je n'ai pas vraiment updaté depuis des lustres (désolé pour celles et ceux qui viennent religieusement ici, vraiment, je vais essayer d'être plus corporate et régulière). Et puis j'ai une crève qui me colle depuis plus d'un mois, et puis j'ai ce tableau que je n'arrive pas à finir, et puis mon clebard qui me manque. J'écoute aussi Lana Del Rey à longueur de journée, ce qui n'aide pas non plus à être plus calme et sereine. Quelque part, j'ai envie que l'année se termine vite mais je crois que j'ai surtout besoin de vacances et d'un burrito à Disneyland avec une visite de la maison hanté.
Je pense aller voir Diamant Brut d'Agathe Riedinger au cinéma mais je ne sais pas s'il sera encore à l'affiche au MK2 Odéon samedi matin. Il parait que le film n'est pas si terrible que ça et qu'il est emprunt, je cite, de bourgeois gaze (j'ai levé les yeux en ciel en écrivant ça, si jamais vous vous demandez).
Non, vraiment, je crois que j'ai besoin de décrocher un moment.
love and movies
buffalo 66, de vincent gallo.
Si ta vie était un film, quel en serait le titre?
les rêves ont des crocs.
Quel est ton film préféré de tous les temps et pourquoi?
la balade sauvage, de terence malick. la musique, l'innocence perdue, l'errence, la violence.
As-tu une réplique culte que tu utilises souvent dans la vie quotidienne?
sit next to the boy you think is the cutest.
Si tu pouvais être un personnage de film, lequel choisirais-tu et pourquoi?
agatha weiss, maps to the stars. j'aime les personnages froids, manipulateurs, et qui ont une case en moins.
Quel est le film le plus sous-estimé selon toi?
seeking a friend for the end of the world et begin again. je pense que ça s'explique grandement par le fait que keira knightley ne porte aucune robe d'époque dans ces films.
Si tu pouvais vivre dans l’univers d’un film, lequel choisirais-tu?
est-ce que kevin smith est un univers?
Quel acteur ou actrice trouve-tu sous-estimé(e)?
Quel film t’a fait réfléchir sur ta propre vie?
the lobster, de yórgos lánthimos.
la clepsydre, de wojciech has.
Quel est le film qui te met dans une ambiance particulière?
funny ha ha, d'andrew bujalski.
Quel film as-tu découvert par hasard et qui t’a ébloui?
mouth to mouth, d'alison murray.
Quel film aimerais-tu que tout le monde regarde au moins une fois?
her smell, d'alex ross perry.
Le film que tu aurais aimé réaliser toi-même?
lost in translation, de sofia coppola.