better the devil


C'est un truc très con mais j'adore les rassemblements dans les petites villes, dans le parc municipal, à base de merguez-frites-mayo, pour fêter des trucs inutiles. Là, par exemple, il va y en avoir un aujourd'hui pas loin de chez ma mère et je suis bien évidemment venue exprès. Et je suis en plus doublement excitée car je sais qu'on va spécialement me préparer des chipos vegan (oui, j'ai des relations partout où je passe). J'ai préparé mon petit panier pour pique-niquer, en plus le temps est doux. Samedi parfait.

Sinon, je n'ai commencé aucun bouquin car j'attends de recevoir le livre Lithium pour Médée de Kate Braverman. J'avoue que ça m'a fait assez drôle car ça m'a rappelé ma première année sous lithium, lorsque j'ai interprêté le rôle de Médée au théâtre (on pouvait pas faire mieux niveau hasard de dingue). L'histoire aussi est plutôt pas mal dans son genre: Rose, une nana paumée dans sa propre vie, avec une mère malade particulièrement difficile à vivre sur le dos, essaie de ne pas vriller. Vous me connaissez maintenant, j'aime les récits de rage sourde. Donc, oui j'ai plutôt hâte, d'autant plus qu'en ce moment, j'ai juste envie de lire, d'écrire et de bouffer. Je suis également retombé sur Neige, d'Anna Kavan, que je voulais commencer lorsque j'étais à l'université et qui avait fini dans une pile parce que pas le temps (vous connaissez la chanson). Le machin est quand même assez dense: déjà, c'est une oeuvre dystopique sur fond d'urgence climatique, mais c'est surtout l'exploration de l'état mental chaotique de son autrice, addict à l'héroine et familière des hopitaux psychiatriques, qui rend l'ensemble aussi fort et difficile. Autant je ne connais rien de la vie de Kate Braverman, autant celle d'Anna Kavan m'a toujours fascinée. Peut-être que j'en ferai une note plus conséquente un peu plus tard.


Sinon, on se laisse avec la soundtrack du film Strange Darling interprétée par la sublime Z Berg. Ecoutez-là, c'est beau comme la dernière semaine d'octobre sous l'égide du scorpion. 

whatever happened, happened

 

La rage est mon moteur. Il suffit de me dire un mot et je démarre au quart de tour. Je déteste ça mais en même temps, il n'y a que ça pour que je fasse ressortir le meilleur qu'il y a en moi, ou du moins, le peu qui soit un minimum digne digne d'intérêt. C'est mon paradoxe. J'ai d'ailleurs un peu écrit à ce sujet, normalement le papier devrait sortir en décembre dans la revue Fragements. Je me demande si je ne vais pas sérieusement me remettre à écrire, j'ai fait pas mal de trucs ces derniers temps. Assez triste que Vice soit fini, j'aurais eu un super papier à leur proposer: j'ai survécu à un mariage avec des témoins de Jéhovah. Tant que j'y pense, je serai aussi dans une autre revue, en octobre. Non, vraiment, j'ai une vie pleine d'aventures en ce moment (si vous saviez, je ne peux pas tout vous raconter, je suis soumise à une clause de secret professionnel).

Je me suis remise aussi à regarder Lost. Je ne pense jamais à la citer parmi mes séries favorites alors qu'elle est sans doute l'une qui m'a le plus marquée. Parfois, je me demande si je n'aimerais pas me crasher sur une île. Vivre de poissons et de remise en question névrotique. 

épouse-moi, lolita, et allons nous soûler la gueule au flore



Continuons sur la lancée des vieux articles un peu fun écrits pour Retard avec celui sur Lolita Pille car sorry not sorry, j'aime toujours en 2024 ce qu'elle fait.

[retro]

J’aime beaucoup Lolita Pille. Je pourrais, avec les années, feindre de ne plus la connaître, ou de cracher sur ses livres comme une vieille conne cracherait sur son adolescence. Pourtant, c’est un fait, j’aime ses livres, que je relis, souvent, religieusement.

Pille, c’est l’aura détestable de la parisienne lambda comme on peut se la représenter au fin fond de la province tout autant cliché. L’écrivaine qu’on écrase pour n’avoir été qu’un vulgaire avatar d’un Beigbeder, lui même d’un flamboyant douteux. Cet espèce de monde en vase clos, où seuls les amis de mes amis sont mes amis.

On en a dit, des choses sur elle. A telle point que je me suis demandée, du haut de sa fin d’adolescence, si elle arrivait à encaisser tout ça. Les tons hautains, les dégaines assassines. Est-ce qu’elle écrit si bien que ça? Qui peut se targuer d’avoir vraiment du style, de nos jours. Mais Pille avait le mérite de montrer la nature humaine dans ce qu’il y a de plus cynique et de mécanique. Hell m’avait impressionné pour ça. Pour cette vérité là. Que l’on n’apprend rien, si ce n’est à retomber merveilleusement bien dans ses travers. Pas de mea culpa ni de tromperies sur la marchandise. Juste la crasse simple, expédiée autour d’une bouteille de champagne à Saint-Germain.

Pourtant, la gauchiste que je suis devrais détester Pille. Rien qu’à lire un vieil article de Libé, qui la suit durant ses soirées mondaines avec ses potes aussi cons que des balais. J’aime pas les pauvres, ils sont moches, dira-elle, alors qu’un mec sort sa vieille teub dans le resto. “Je suis pas restée à la fac, trois cent personnes dans un amphi ça pue”. La nana est même en extase d’avoir trouvé un top pas trop dégueulasse à quinze balles chez Zara. Tu te pinces mais tu sors pas du cauchemar.

Ma tête me disait pourtant de rouler des yeux jusqu’à apercevoir la moindre veine de mon cerveau mais mon coeur, lui, il était fasciné par ce spectacle putride. Les mémoires d’une pétasse, c’était un peu la déchéance même d’un système que plus personne n’avait vraiment envie de sauver. Du spectacle connement provocateur, qui n’intéressait pas grand monde, à part quelques yeux affamés. En soi, Pille était fantastique dans cette espèce de quête de la démesure, avec ou sans Porsche, car au final, ce qui compte, c’est la gueule qui se traîne rue Marbeuf.

Et puis Pille est tombée au combat. Devenue sa propre caricature, elle repart chez ses parents, à Brest, bouffée par un star system qui la lessivera. L’erreur d’être devenue une sensation littéraire dès le démarrage, claquée out par l’intelligentsia parigo dès le départ qui a toujours supporté moyen qu’on lui chie dans les bottes. Le sort réservé à une gamine classe moyenne sup’ qui croyait que jouer aux grandes dames dans un Paris auquel elle n’aurait jamais vraiment du appartenir allait lui réussir. C’est qu’on échappe pas vraiment à sa destinée.

Pourtant, Pille en a plus sous le cul qu’on ne l’aurait cru. Pour certains, Crépuscule Ville est médiocre, pour moi, il est le cheminement d’une écrivaine qui, accrochée à son Fendi, posait les bonnes questions. J’aimais cette idée de roman cathartique où le malheur n’a pas le droit de citer. La Ville Providence vous aide à contrôler vos dépenses, la préventive suicide, traque vos moindres malaises, un traceur vous indique qui veut vous baiser, le ministère de l’apparence vous enjoint à la jeunesse éternelle. La drogue, elle est partout en vente libre, parce que c’est vraiment dommage de souffrir. Et quand le bonheur semble flou, que vous avez besoin de parler, le traceur vous permet d’obtenir une oreille à votre écoute. Et puis n’oublions pas Clair-News, avec toujours plus d’infos positives, pour voir la vie en rose. Déambuler parmi des rues portant des noms de marque? Peut-être bientôt ce que nous réserve l’avenir de notre monde supra consumériste qui prend des allures de management à la happiness therapy.

C’est qu’il faut en assécher, des verres, pour rallumer l’âme. Quand le cerveau et coeur sont des organes passés de mode, il ne reste plus que ça. Imaginaire nerveux sous néon bleu, l’ironie du désastre à bout portant. La rudesse du néant en rouge à lèvres Yves Saint Laurent.

C’est un peu une marotte chez Pille, la chute du médiocre qui ne rêve que de grosses carlingues en croyant naivement que ça le sauvera du rafiot qui coule. Un gâchis qui consiste à courir après des chimères, à s’obstiner sur du vent. C’est la jeunesse qui croit en l’éternel, alors qu’elle ne se nourrit que de factice. Les personnages de Pille, ils apprennent surtout que tout a une date de péremption, mais que lorsqu’on peut tout acheter, alors il n’est plus impossible de continuer à aligner le bordel en toute quiétude.

«L’art était compliqué, il demandait talent et investissement. […] L’art était subjectif, la merde était universelle.» C’est que Pille n’a jamais manqué de lucidité sur le monde. On pourra lui reprocher ses égarements trash, sous-Bret Easton Ellis, où la vie ne se résume qu’à la perte de l’innocence pour mieux arracher son quart d’heure de gloire.

Mais Pille vaut mieux que son image. Elle vaut mieux qu’une énième lecture premier degré. Peut-être à cause de son âge, qui à l’époque a joué de sa crédibilité. Dix-neuf piges, forcément décérébrée, forcément superficielle, forcément stupide. Baisant à tout à va entre deux lignes de coke. Elle m’a toujours donné l’impression d’une attraction répulsion, mépriser les pauvres pour mieux mépriser les riches. Se foutre allègrement de ce monde à paillettes et ces travers. Il fut un temps où la littérature se mourrait pour ces claques données aux grands. Aujourd’hui, elles ne sont que des petites caresses dans le dos, effleurant du bout des doigts les turpitudes de la pourriture. C’est de l’histoire ancienne, qu’est-ce qu’on s’en branle du subversif dans vos riches gonflés à l’ego trip?

Pourtant, on en a besoin, des autrices comme Pille. Sociologue de son temps, sans en avoir l’air. Sous couvert trash, nous ramener doucement à la raison. Que les mots ont encore un rôle à jouer.

Les masques existent toujours. Et quand on écrit, les faire tomber n’est pas une option.

take it or leave it

 

J'ai vu cette photo sur Pinterest et ça m'a fait penser à l'article que j'avais écrit pour feu Retard qui aujourd'hui n'est plus lisible sur internet et je trouve ça bien bête car vous savez à quel point j'aime étendre dans tous les sens ma fainéantise.

[retro]

J’aime ne rien foutre. Et quand je fais quelque chose, je rêve que je ne fous rien. Quoi qu’il arrive et quoi qu’il se passe, je ne pense qu’à ce moment de la journée où je pourrais enfin glander devant la télé, affublée de mon jogging qui pue et de mon casque à bière.

J’aime ne rien foutre car ça m’assure l’assurance qu’on ne me demandera rien. Passé 19h, on sait qu’il ne sert strictement à que dalle de me demander quoi que ce soit. Et vous savez pourquoi? Parce qu’on sait que ma fainéantise est sacrée, belle et glorieuse et que rien ni personne ne lui arrive à la cheville.

J’emmerde l’effort, j’emmerde la compétition, et j’emmerde par dessus tout la société qui exige que j’en fasse toujours un peu plus, avec à la clef le désir illusoire d’être quelqu’un. Je ne suis absolument personne et guess what, ça me convient très bien.

Si je poussais l’étude de ma personne, je pourrais dire que mon besoin de glande vient probablement de mon enfance, quand on «m’encourageait» à ces débiles cours de violon. Des heures et des heures à me péter les doigts sur les cordes devant des partitions qui finissaient par me faire loucher à forcer de me concentrer sur ces notes de cons. Mais ma fainéantise de croire aux effets de la psychanalyse me fait dire qu’en réalité, j’ai toujours été une môme qui préférait juste attendre la mort en bouffant des tartines. Et c’est sans doute là le plus grand regret de ma vie pour le moment: ne pas avoir assez rien foutu pendant ces trente dernières années.

Maintenant je sais jouer des airs tziganes qui font chier les couples dans des restaurants romantiques à deux balles. Super. Ça en valait trop la peine. Quitte à perdre mon temps, j’aurais préféré que ça se passe le nez rivé sur la millième rediffusion de Sissi l’impératrice.

La fainéantise, ça n’est pourtant pas la démission de son propre être, mais sa complète réappropriation (oui, j’avais envie de caser une phrase profonde qui claque). Parle-moi de productivité et je risque très probablement de m’écrouler d’inanition à tes pieds. Tout ce trop plein où l’on te demande d’être partout et nulle part, souvent pour les autres, rarement pour toi. J’aime ces moments où il ne se passe que du vent dans ma vie. J’y peux pas grand-chose, j’aime le vide. Pendant trop longtemps, j’ai couru après le temps, en essayant de le remplir aussi merdiquement qu’il est possible de le faire. Et ça, c’était encore plus triste que de me voir aujourd’hui me gratter la chatte un dimanche matin devant un vieil épisode des vacances de l’amour sur Youtube.

Duchamp ne parlait pas de paresse, mais d’indifférence. Je crois que c’est ça. Je suis indifférente à tout ce qui se passe de près ou de loin. Indifférente à l’action, indifférente au résultat. Que ça me propulse sous les feux des projecteurs, l’idée me claque l’effroi. J’y peux pas grand-chose, l’obscurité me sied au teint. C’est même pas pour une quelconque passion de la lose, je réussis très bien mes gâteaux au yaourt, et au final, je trouve que c’est déjà beaucoup. De toute façon, comme le dit Max Black, je suis trop pauvre pour avoir peur du succès. C’est juste qu’il n’est pas mon moteur.

Mais n’allez pas croire que je n’admire pas les femmes qui arrachent leur réussite à la gueule de celles et ceux qui ont refusé de croire en elles. Je crois que c’est avant tout une question de personne. T’en auras qui vont bouger de montagnes pour s’assurer leur place au sommet, et moi, juste rester à la base du truc parce que courir, ça me file des points de côté.

Une histoire d’accord avec soi-même. Prendre son temps et faire les choses. Tranquillement. Des choses qui nous ressemblent. Et pas ce que la société nous impose. Je suis féministe, mais pas pour engraisser le système. Je suis une grande naïve, je me dis qu’on peut encore essayer de dessiner une époque où chacune trouve sa place avec ses envies et ses moyens. Que ce soit pour décrocher les étoiles, ou attraper le dernier paquet de chips onion and cheese. Aller à l’encontre de son destin, sortir de son cadre préétabli. Je crois pas à une quelconque fatalité, mais plutôt à un retour au calme. La fainéantise, de toute façon, c’est pas fait pour durer. Mais parfois ça peut éviter de se planter. Duras parlait du trop plein. C’est un peu ça. Virer ce dont on a pas besoin, sorte de retour aux sources. Garder que l’essentiel, somme toute.

today's iconoclast



Dernier jour de vacances (même si la semaine qui s'est écoulée a eu des goûts de reprise). J'essaie d'en profiter un maximum avec le dernier album de Sabrina Carpenter dans les oreilles (il est tellement pop dans le bon sens du terme) (mais si, vous savez, la pop drôle qui sait quand même parler à nos petits coeurs). Ecoutez ce titre, c'est tout. Sinon, dans un autre registre, mettez-vous aussi sur Horse Jumper of Love. Leur album, Disaster Trick, est ce que j'aurais adoré écouter en allant au lycée un lundi matin pluvieux.



Visez-moi un peu cette pochette d'emo kid, si ça donne pas envie, ça.

Soleil au beau fixe, je me suis achetée une ribambelle de carnets chez Flying Tiger du type "remerciez votre journée" "ouvrez vos chakras" "keep calm et pétez un coup". Vraiment, très belle invention de la part de nos marketeux. Je suis très friande des trucs à remplir, à organiser. Ca repose mon esprit. Sauf les articles de blog. Non, ça, ça doit rester foutrac. Faut quand même un peu pimenter le quotidien.

Je me suis aussi laissée embarquer par la sélection bouquin Pauline Le Gall parce que la flemme en ce moment d'aller dénicher la pépite comme dirait nos tiktokeuses préférées. J'ai mis en vrac dans mon panier La petite soeur de Mariana Enriquez, Blackouts de Justin Torres, Hexes d'Agnieszka Szpila et Saison toxique pour les foetus de Vera Bogdanova (en vrai, on a envie de tous les lire mais la vie est trop courte et les appartements parisiens, trop petits).

 
Faudrait aussi que je pense à voir un peu les sorties ciné. Je ne suis pas allée dans une salle depuis une éternité. Ca me permet ensuite d'aller bouffer un club sandwich dégueulasse et hors de prix dans le 6eme (c'est mon moment samedi douceur) (je suis les pas de ma mère, Courtney Grosse Bourge Love). Bizarrement, Beetlejuice Beetlejuice ne m'attire pas plus que ça. Je pense de plus en plus que les films de notre enfance devraient rester dans notre enfance. Sinon, je suis une faible, bien évidemment que j'irai voir Megalopolis. Les grandes épopées futuristes, c'est tout pour me séduire (et je ne parle pas d'Adam Driver, déo pas déso, je ne suis pas cliente).

On se retrouve un peu plus tard, si je ne me suis pas perdue dans les méandres de la création d'un troisième fanzine.

lost in the words that we scream



J'ai réalisé deux fanzines. Je sais pas pourquoi, mais ils sont fait, ils sont là. En vrai, je sais pas trop quoi en faire. Les vendre, genre monter une série du truc, ou juste les garder pour moi, histoire que je me les ressorte en me disant que ouais, je suis capable de faire quelque chose de mes dix doigts? J'en sais strictement rien, je vous laisse me dire. Mais ce qui importe quand même, c'est que j'aime le résultat. C'est pas tant que ça me ressemble, mais ça me rappelle la douce adolescence, les nuits blanches, la colle sur les doigts et la cargaison de coca. J'ai toujours aimé faire ça, assembler des images foutrac avec des petits textes que personne ne lit véritablement puis aller tout photocopier à la gare parce qu'on faisait ça à la main et que j'avais pas d'imprimante scanner. Bon, là, c'est sur Canva mais j'ai plus 14 ans. En revanche je suis toujours féministe. Et toujours très énervée (en plus j'ai mes règles).



(la couverture du machin numéro 1)

Peut-être que j'en ferai d'autres, si vous voulez même y participer, la porte sera ouverte, suffira de me le dire (je sais pas proposer, faut venir vers moi). Ce qui est pratique avec l'exercice, c'est que ça demande pas vraiment de temps, dans l'écriture. Trois lignes et ça passe. Parfois, c'est bien aussi quand c'est droit au but (par exemple, ça je sais pas faire, je tartine je tartine je tartine, je suis la Proust des bas-fonds).

Par contre, je pense que je vais arrêter de bouder les sorties bd comme ça parce que très en colère d'être passée à côté de "Vivre libre ou mourir" de Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog sur le punk et le rock alternatif en France dans les années 80. J'ai vu ça avant d'aller prendre mon train, mais y avait une queue pas possible à la librairie, donc j'ai pas eu le temps de l'acheter mais ça va clairement être sur ma liste des choses à lire.


Dans un autre registre, j'ai écouté ce matin le nouveau titre de Lady Gaga avec Bruno Mars, Die With a Smile, et bien évidemment je suis très fan. Je ne me l'explique pas mais j'aime beaucoup ce type de balade qui sent la naphtaline mélangée avec une modernité un peu surfaite. Je prie juste pour qu'elle ne se retrouve pas à chaque ouverture de mariage parce que ça va vite me gonfler cette connerie.

i guess i just must be a daredevil



J'avais décidé hier que je ne foutrais rien: résultat, j'ai rouvert mon manuscrit mort né pour y apporter enfin une troisième relecture avec corrections. J'ai même sorti les post-it pour l'occasion et les stabilos pour déterminer les trucs à modifier / virer / rallonger / changer de place. C'est assez pénible d'avoir ces envies qui vous prennent à un moment où vous savez que vous allez reprendre le travail dans près de dix jours (je ne suis absolument pas prête, je veux rester en vacances le restant de mes jours, et c'est bientôt les paralympiques). D'autant plus que j'ai d'autres choses à gérer. Mais non, je suis comme ça. Je prends les choses comme elles viennent, comme une putain envie de pisser. 

En vrai, j'avais prévu d'aller à Lens mais j'ai beaucoup de mal à bouger en ce moment. J'ai ce problème: dès que je me crée un nouveau cocon, c'est foutu. Ca me rappelle la période bénie du confinement. J'arrive toujours pas à comprendre les gens qui ont bravé les tempêtes et les auto-attestations pour boire un verre de piquette chez un pote à qui ils ne parlent probablement plus aujourd'hui. Je veux seulement vivre dans un atelier et faire mes courses chez le maraicher et l'épicerie du coin le samedi matin. Est-ce trop demandé? C'est pas un peu la vie que je mérite? Une de potes, il y a quelques années, m'avait dit ça: "en fait, je vois pas pourquoi t'irais te casser le cul à faire carrière, ta vie c'est d'épouser un riche qui t'entretienne pour que tu peignes sur la terrasse dans ta résidence secondraire qui donne sur le lac Leman".

Si seulement on pouvait l'entendre.

time is on my side

 

Je me suis cassée tous mes ongles, c'est d'une laideur absolue. Mais ça en valait la peine parce que j'ai enfin terminé de ranger et trier les bouquins de mon père en y ajoutant ceux que j'avais encore chez mes parents. Dix cartons qui vont dégager. Je respire. J'aime beaucoup ce que ça donne, le résultat. Ca n'a rien à voir avec une espèce de bibliothèque instagramable, ça fait plutôt bibliothèque universitaire, on sent beaucoup la patte de l'ancien prof de lettres. Je n'avais pas réalisé qu'il possédait, en vrac, l'intégrale des auteurs américains les plus iconiques, absolument toutes les tragédies possibles et inimaginables, le best of de la littérature russe et surtout, surtout, des bouquins de cuisine très kitch estampillée anées 70. On ajoute à ça tous les manuels sur la stylistique, la grammaire et j'en passe. Pas mal d'ouvrages de latin, des langues, de l'allemand, du polonais, de l'anglais. De l'histoire, de la géographique. Du syndicalisme. Du guide de l'auto-gestion. J'ai aussi pris soin d'y ajouter mes livres de quand j'étais môme, mes tous premiers, mes contes favoris, mes Fantômettes. Un peu d'art, un peu de cinéma, un peu de musique. Même une encyclopédie des années 60. J'adore les vieilles collections d'encyclopédie. J'ai gardé deux vieux dictionnaires illustrés, aussi. Je préfère regarder là-dedans que sur internet, old school. Je vais virer un meuble d'angle qui m'exaspère. Y installer un petit coin cooconing. Et n'oublions pas ma batterie, pour aller avec la guitare et l'harmonica. Des vieux magazines également, de l'époque où j'étais rédac chef (c'était bien, ça me manque). 

Je me dis que j'aurais du faire ça avant, mais ma mère m'a dit quelque chose de très sensé, pour une fois: t'étais pas prête.

C'est pas faux. Je suis en plein réveil.

you gotta get yourself together, kid


Si je devais dorénavant résumer l'été, ce serait par le biais de ce photoshoot de Daisy Ridley. Un doux soleil, un lac. Parfois, il n'y a pas besoin de plus dans la vie.

J'ai enfin fini les deux articles que je n'arrivais pas à boucler. Pas super satisfaite du résultat mais j'attends les retours histoire de fignoler un peu mieux l'affaire. Vous savez, vous êtes tellement dans un truc, dans une idée, et à force de vous relire, retravailler l'ensemble, ça ressemble plus à un tableau d'un mauvais impressionniste. A la base, il s'agissait un peu quand même à la base d'un texte avec des mots et des phrases. 

Pour me détendre et me calmer, j'ai donc commencé une nouvelle peinture sur bois. Je pense que je vais totalement me mettre à la peinture, en vérité. Je suis terriblement mauvaise, je dépasse des bords mais je me sens l'âme d'une Jemima Kirke. J'ai un vieux chevalet qui traine et quelques toiles inutilisées. C'est peut-être le bon moment. J'ai aussi envie de me mettre à faire du scrapbooking, mais je suis exigente sur la came: je veux que ce soit un book à spirales et à page noire (pour pouvoir écrire au crayon blanc). Faire un truc à un peu punk, avec des images des L7 et des dessins de Robert Crumb. J'adorais découper n'importe quoi quand j'étais môme. C'est peut-être le bon moment pour s'y remettre. J'ai envie de jolies choses créatives.

Je me trouve vachement régressive sur ces vacances. J'aime beaucoup le résultat.

En attendant, encore un peu de Daisy.

interlude britannique

 

Oh Jude, pourquoi as-tu perdu tes cheveux?



god, you're so pretty I fell to the floor



Je trouvais que l'endroit manquait de Gillian Jacobs donc je répare mon erreur.

Je me suis réveillée ce matin vers les 7h et impossible de dormir entre la chaleur et les courbatures au niveau de mes bras (trop de jardinage tue le jardinage visiblement). Je me suis donc refait quelques épisodes de Love parce que j'étais d'humeur avant de réaliser que je n'avais même pas fini cette série (j'étais trop omnubilée par les fringues de Mickey pour vraiment me foutre dedans à l'époque) (je ne posterai AUCUNE capture de ses tenues sur ce blog, vous ne m'y reprendrez pas, on privilégie le contenu ici) (ou pas).

On va quand même rester dans une ambiance légère avec Suki Waterhouse en bande-son (oui, encore elle, toujours elle, c'est ma radio de l'été, c'est tout, c'est comme ça).

my dreams are bigger than your junkie pride

 

Parfois, faut juste se focaliser sur des images. Par exemple, j'aime beaucoup chercher des photos de Leonardo Dicaprio quand il avait effectivement l'âge de sortir avec des femmes de 25 ans. C'est un peu mon drame: on ne sait plus embellir les hommes comme ça sous l'objectif. Ca exultait de la personnalité, même s'il n'y en avait pas, mais au moins c'était des gueules et ça laissait présager ce qu'ils avaient dans le bide en tant qu'acteur. Mais maintenant, on se retrouve à les foutre avec un vieux costume pourri de chez Hugo Boss ou alors avec des fringues comme s'ils sortaient d'une fête foraine. Imaginez un peu les photoshoots de Timothée Chalamet s'il avait été dans sa vingtaine durant les années 90. Moi, je préfère pas, je tiens au peu de santé mental qui me reste.

Je me suis blessée à la main ce matin, c'est assez gênant pour écrire, d'autant plus que je m'étais réveillée avec les idées beaucoup plus claires et l'envie de finir les travaux que j'avais laisser en suspend. Je sais pas si ça provient aussi de ma joie d'avoir reçu ma chaise de bureau et donc de pouvoir enfin m'assoir et de poser mon ordinateur sur une table (et non plus sur mes genoux, mon cul dans le canapé, comme je le faisais) (c'était pas pratique, disons le sans détours). Reste plus qu'à décorer tout le bordel, virer les cartons de bouquins à dégager et ranger correctement mes poupées de porcelaine dans une jolie vitrine vintage que je ne désespère pas de trouver un jour dans un vide grenier (oui je collectionne les poupées de porcelaine, pour celles et ceux qui l'ignorent) (je les aime à l'aspect neuf mais avec le fond de l'oeil hanté pour une riche aristocrate décapitée pendant la révolution française).

On se retrouve un peu plus tard, je vais essayer de bosser un peu plus sérieusement (et arrêter de chercher des photos de Leo jeune).

when i was a painter i painted you well

 

J'en suis encore à vouloir ouvrir une librairie - salon de thé. Je me suis posée sur mon Pinterest pour nourir le tableau consacré à cette douce illusion en bouffant des pancakes à la banane, pâte à tartiner choco, coulis de cerise et chantilly (c'est dimanche, laissons-nous vivre). J'ai des moments, comme ça, moments où je dissocie totalement. C'est ça ou me projeter dans une carrière de plombière, string à strass dépassant négligemment de mon pantalon cargo dickies (j'ai réparé des toilettes).

Faudrait peut-être que je crée un tableau Pinterest "La plomberie c'est la vie" avec influences string et baggy, déterminer les stickers à coller sur ma boite à outils (ça, je sais déjà, des bassets hund, Avril Lavigne et des slogans du type Men should be glad women just want equality and not revenge). J'ai toujours eu un truc très fort avec la bricole en vérité. Je sais pas si c'est la faute de mes grands-pères qui savaient littéralement tout faire et qui jugaient quand même important que je sache bidouiller un peu de tout, au cas où je me retrouve choix 1: avec un type qui ne sache rien faire, choix 2: que je choisisse d'être seule (mon grand-père maternel m'avait fortement conseillé d'embrasser ce chemin de vie car il souhaitait ardemment mon bonheur) (il a raison, c'est très détendant).

Parfois, ça tient à pas grand-chose. Des chiottes réparés et ça vous redonne la confiance qui vous manquait pour rêver.

Ou même carrément conquérir le monde. 

how to summon me



Dans la catégorie à la con, on m'a demandé les cinq trucs à foutre dans un pentagramme si on devait m'invoquer et en vrai, je pense que c'est toujours absolument capital de se pencher sur le démon qui sommeille en nous. Donc après un long temps de réflexion, je m'exécute :

- un verre de whiskey
- une assiette de halloumi
- l'album folklore
- un masque au collagène
- une paire de babies à plateformes
Puis dites trois fois en face d'une glace: à Stephanie, une fonctionnaire qui a le sens du service public (dixit François Hollande, l'homme qui invoque la pluie) (oui, François Hollande parle de moi, j'ai des relations).

Normalement je devrais apparaitre en pyjama en plein milieu de votre salon, en baillant et en me grattant les fesses.

i don’t wanna laugh alone anymore

 

J'ai passé mon après-midi chez Bricomarché, vous n'imaginez même pas à quel point je suis détendue. Avec Cassandra Jenkins dans les oreilles (superbe album, je vous le conseille), je me suis fait une pause dans mon coffee shop pour boire un thé citron. Je voulais couper un peu de la télé, me reconnecter au capitalisme du quotidien.

Je sais pas si ces les dernières affaires qui ont eu raison de moi (apparemment, on ne peut être femme qu'à condition d'être blanche, c'est pas moi qui le dit, c'est toute la clique femelliste) (putain, ce terme me fait vriller à chaque fois que je l'entends) (mais j'en suis arrivée au point où j'avais besoin d'autre chose, histoire de m'aérer la cervelle et réfléchir très sérieusement sur ce qui me fait être une nana, voyez-vous) (j'ignorais qu'il fallait avoir une certaine gueule pour être homologuée femme, c'est bien, je vois que ça regresse tranquille). Pour votre info, j'ai pas la réponse, mais d'autres ont la science infuse. On va les laisser là-bas.

En attendant, je vais prendre ma troisième douche vervaine de la journée, ça va me calmer. Tchüss.

you were stolen from the waves at sea

 

En foutant des vieux trucs à la poubelle, je suis tombée sur ce questionnaire des Inrocks, enfin je crois que ça provenait des Inrocks, c'est ce qui était écrit sur le papier. On m'avait copié le truc sur un coin de table et j'y avais répondu le plus débilement possible (on se refait pas). Je devais même pas avoir 18 ans, je me faisais chier en cours et fallait bien s'occuper entre deux siestes. On va donc la refaire, avec ma pseudo maturité prise dans la gueule. Et aussi parce que j'ai envie de me poser un peu par ici. Trop de négligence sur ce blog, je me devais d'y remédier.

Quand êtes-vous déjà mort? Il y a eu pas mal de petites morts mais il se trouve que j'assure plutôt pas mal en résurrection.

Qu'est-ce qui vous fait lever le matin?
Si c'est pour le travail, le réveil. Si c'est pour un truc que j'aime faire, généralement je me lève assez naturellement tôt, sans besoin d'aide extérieur.

Que sont devenus vos rêves d'enfant? Ca fait partie des petites morts. Certains ont totalement disparus, d'autres ont pris des formes différentes.

Vous manque-t-il quelque chose? Oui, plusieurs. On fait avec, on apprend à l'accepter.

Pensez-vous que tout le monde puisse être artiste? Je pense qu'on a tous ça en soi. Après, être un artiste qui marque, c'est autre chose.

D'où venez-vous? Je reviens de loin.

Jugez-vous votre sort enviable? Oui. J'ai une situation professionnelle confortable, je vis dans une ville qui fait rêver le monde entier. Après, je n'ai pas forcément envie de vivre la vie qui va avec. C'est tout le problème.

A quoi avez-vous renoncé? A certains de mes rêves, justement. Je ne regrette pas. Je considère que ça devait se jouer comme ça.

Que faites-vous de votre argent? J'achète beaucoup de conneries chez Action.

Quelle tâche ménagère vous rebute le plus? Le repassage. Donc quand je peux éviter, j'évite.

Quels sont vos plaisirs favoris? Ecrire, marcher dans l'herbe, rester au bord d'une rivière, me foutre des masques coréens à deux balles sur la gueule, bouffer des toasts d'avocat.

Qu'aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire? Une oeuvre de Jessica Harrison.

Citez trois artistes vivants que vous détestez : Bertrand Cantat, John Malkovich et Brigitte Bardot. Mais il y en a tant. Je suis née pour détester.

Que defendez-vous? Le droit de ne rien foutre et de n'être personne.

Qu'êtes-vous capable de refuser? Beaucoup de choses. Au fil du temps, j'ai appris à dire non pour absolument tout et n'importe quoi. C'est devenu une question de principe.

Quelle est la partie de votre corps la plus fragile? La tête. Les oreilles.

Que vous reproche-t-on? D'être colérique.

A quoi vous sert l'art? A m'apaiser, à prendre de la hauteur.

Rédigez votre épitaphe : "Ne sous-estimez jamais la rage d'une fille de la campagne".

Sous quelle forme aimeriez-vous revenir? le loulou de poméranie d'une rock star.


On se retrouve un peu plus tard. En attendant, ce titre d'Eisley (j'adore Eisley et leur rock d'emos, on devrait les écouter un peu plus).

love yourself

 

Il fait putain de chaud. J'ai beaucoup supporté dans la vie mais je sais que je me dois d'avoir un comportement irréprochable car si l'enfer existe, je ne pourrais juste jamais y faire face. Déjà je déteste suer, vous n'imaginez même pas, mais en plus, avoir à s'occuper d'un chien par dessus, vieux de surcroit, bah je pue. Littéralement. Je. pue. Et c'est de pire en pire. Je gardais un loulou de poméranie avant-hier que j'ai emmené se balader en forêt et qui me jugeait à chaque pas. Un prince à la con. Ils sont beaux mais beaucoup trop Vogue pour moi. Je préfère vraiment les chiens de chasse. Ca se roule dans la boue, c'est heureux d'être moche, c'est moi au quotidien. 

Semaine légère, j'ai pas foutu grand-chose à part balader mon cul et rester coincée dans un train pendant près de 4h pour même pas 30 kilomètres. J'ai commencé à lire aussi ce bouquin de Sarah Knight, La Magie du j'en ai rien à foutre et j'avoue que c'est pas désagréable. Je dis pas que je suis développement personnel à fond de balle mais faut pas se voiler la face, parfois c'est notre planche de salut dans ce monde de merde. Je suis pas née avec un mental d'acier alors j'essaie de trouver des parades. Il s'agit pas de foutre la poussière sous le tapis, mais parfois, faut savoir se foutre en première position d'une manière un peu détournée. 

Je suis pas une héroine, j'ai pas à supporter. J'ai pas de destin, qu'on me laisse comater en me grattant les fesses.

[moodboard] monthly inspiration: august