Je mets beaucoup de photos mais c'est bien aussi de mettre beaucoup de vidéos.
Et lisez Carcoma de Layla Martinez. J'y reviendrai.
i can smell your sickness
confessions of a loser - part V
je suis née à 3h40 du matin.
i'm ok
Sinon, niveau bouquin, j'ai terminé Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques de Iain Levison et j'avais rarement lu quelque chose d'aussi drôle. Après, ça n'a rien de bien original, on a tellement tordu le rêve américain dans tous les sens. Mais j'aime ces histoires de galériens qui n'arrêtent jamais de se débattre dans un système qui les broie. C'est cru, c'est sale, ça cogne là où ça fait mal. Une stripteaseuse qui cherche à se protégrer des crevards, un vétéran qui veut juste un boulot pour payer ses factures, et toute la galerie des paumés qu'on pourrait croiser à un arrêt de bus, la gueule fatiguée et les rêves cramés.
harder than hell

Je sais que je vais souffler très fort en regardant ce film parce que sérieusement, qui trouve encore que d'écrire le personnage d'une boss quinqua qui se fait fesser par son stagiaire est vraiment d'une originalité débordante?
Mais d'un autre côté, Nicole Kidman, quand même.
forgiven but not forgotten

promising young woman
J'ai lancé la série Severance. Je pense que je vais y passer mon dimanche.
Je manque d'idées lecture.
Je veux pas aller travailler demain.
a friend with weed is better

Le goût amer du chocolat noir, presque brûlé, qui fond lentement sur la langue. Ce n’est pas la douceur que je cherchais, mais c’est celle que j’ai trouvée. Brian Molko susurre dans mes oreilles, A friend in need’s a friend indeed, et je me demande si c’est vrai.
La maison était vide, mais pleine d’histoires qui m’échappent. Les murs semblaient me regarder, presque insolents, comme pour dire : Alors, tu la veux, cette vie là ? L'agent immobilier me demande si le chat qui nous a suivi dans la baraque est un familier du lieu. Je lui réponds que je n'en sais rien, j'avais pas foutu les pieds ici depuis plus de cinq ans. Il commence à m'énumérer les travaux à réaliser mais je n'arrive pas à défaire de mon esprit mon père que sa conne de mère enfermait dans la cave quand il était môme. Il y a longtemps, une voisine qui l'avait bien connu, se rappelle avoir du forcer la porte d'entrée avec son mari, tellement ses hurlements résonnaient dans tout le voisinnage. Il était seul. Je crois que c'est à ce moment qu'il est parti vivre chez son grand-père et sa nouvelle épouse. Il en a toujours gardé un souvenir à la fois heureux et douloureux.
J'ai pris le chat dans mes bras, il semblait satisfait de mon geste. A ce moment, je réalise que j'avais besoin de ça. Je me demande s'il ne l'avait pas senti, quelque part. Une ombre, un gardien ou un espion, je ne sais pas. Ses ronronnements faisaient vibrer l’air, et moi, je respirais plus lentement.
Il y a des jours où je sens que je vais m'écrouler sous le poids de cette mémoire familiale comme un manteau trempé qu’on m’aurait jeté sur les épaules sans me demander mon avis. Pourquoi cette histoire que je n’ai pas choisie, je dois me la bouffer? Peut-être que c’est pour ça que je fuis autant vers cette immaturité confortable dès que j'en ai l'occasion, comme un enfant qui refuse de grandir. Mais au fond, je sais. Je sais que le rôle que je dois jouer, c’est celui d’un refuge. C’est chez moi qu’on vient, qu’on se pose, qu’on s’effondre. Moi, je voudrais juste parfois qu’il y ait un endroit pour moi, un lieu où je pourrais déposer tout ça, juste un moment. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Alors je deviens un personnage de Jonah Hill, les genoux écorchés et le skate bancal. Etre juste un gamin, avec ses erreurs brutes, ses rêves en VHS. La poussière des cassettes s’accumule sur mes souvenirs, et je me dis qu’un jour, tout ça disparaîtra, avalé par une sorte de néant nostalgique.
Le chocolat est fini, le chat est parti. Et moi, je reste là, entre un morceau de Placebo et une maison qui va bientôt être mienne.
let me entertain you

Parlons franchement : la vie, c’est souvent une gigantesque pizza mal foutue. Tu commandes un truc ambitieux – truffes, burrata, miel de lavande – et tu te retrouves avec un vieux quatre fromages qui te colle à la gueule.
J'ai pris un petit déjeuner à base de chips au poivre, en écoutant Virgin Suicides (l’album d’Air, pas une tentative de fin de vie). Vous vous rappelez la scène où Lux Lisbon fume une clope comme si la vie était un clip de Lana Del Rey en plus grunge ? Voilà, c’était moi, sauf que j’étais en pyjama avec des miettes partout.
Pendant que je déballais un nouveau paquet de thé, je me suis souvenue d’une interview de Sofia Coppola qui disait qu’elle aimait les moments où "rien ne se passe vraiment". Je me suis fait la réflexion que c'était quand même un truc de gens à qui tout réussit dans la vie. Genre, se lever le matin et ne ressentir aucun questionnement, aucune anxiété. Si ce n'est le calme. Un vrai putain de calme.
Je crois que j'ai déjà besoin de vacances.
daddy never understood
J'ai pris mon après-midi, j'ai des rendez-vous importants (je déteste les rendez-vous importants, ça me rappelle que je n'ai plus 15 ans). J'ai également oublié de prendre un livre, je pense que je vais en acheter un à la gare. J'ai un collègue qui m'a conseillé les trucs Harvard Business, du style "dites en souplesse que votre entourage pro est con". Je pense que je vais me contenter du ELLE anglais en bouffant mon Five Guys veggie avec champignons.
food tastes better in england
come and buy my toys
god save the queen
On ne fait plus de mannequins comme Susan Eldridge.
J'ai encore regardé Sid and Nancy. Pourquoi ? Peut-être parce que leurs cris défoncent mes doutes, écrasent les regrets comme des tessons de bouteille sous Doc Martens.
37 ans. L'âge où tes rêves ne volent plus, ils rampent. Le punk crève. La rage s'étouffe dans des routines bien propres, et pourtant, cette énergie brute, cette odeur d’essence et de cendres, je la respire encore. Pas pour ce qu’elle promet, mais pour ce qu’elle cache : une terreur sourde, une solitude qui gueule sous le cuir.
Sid Vicious qui se détruit, c’est moi qui écoute mes propres fissures. La liberté au bord de l’éclatement. Une fascination malsaine pour la chute, un vertige qui m’attire et me terrifie. Alors je me planque derrière un thé vert bio, Vivienne Westwood imprimée sur un mug ébréché.
Et Nancy. Nancy Spungen. Pas une muse. Pas une putain de victime. Une bête féroce qui griffe le monde pour qu’on la voie, pour qu’on l’aime. Ici, dans mon appart du 15e, je me demande combien de fois j’ai mordu ma langue, étouffé mes propres hurlements pour paraître à peu près sortable.
La fin du film. Ce silence. Pas une clôture, pas de rédemption. Juste le vide, l’absurde qui t’attrape à la gorge. Peut-être que c’est ça, le punk : rire face au gouffre, cracher sur l’angoisse. Peut-être que Sid et Nancy ont encore des leçons à me filer. Pas dans leurs échecs. Dans leur désir à vif d’être eux-mêmes, à s’en briser les os.
whatever happened to pong?
Je me rappelle aussi que le 4 février je devais aller voir Frank Black mais impossible de retrouver ma place. Je me suis rendue compte en regarde la prog du Trianon (j'aime bien le Trianon, on peut s'assoir en hauteur, ça me rappelle le théâtre et mon grand âge apprécie). Il y a aussi Sharon Van Etten qui me fait de l'oeil, pour le 6 mars. Ride, Gang of Four, Japanese Breakfast. 070 Shake est complet.
J'aime bien les dimanches où je ne fais rien à part être fun et cool.
hang the DJ, because the music that they constantly play says nothing to me about my life
Tales from the gutter
Quelle chanson te donne immédiatement envie de danser, peu importe l’endroit ?
The Primitives - Crash
Si tu pouvais être membre d’un groupe (passé ou présent), lequel choisirais-tu et pourquoi ?
Tina Weymouth, parce qu'elle n'avait pas la gueule de l'emploi
As-tu une chanson que tu écoutes en boucle quand tu es triste ou nostalgique ? Laquelle ?
Rowland S. Howard - Shut Me Down
Quel instrument aurais-tu rêvé d’apprendre à jouer, mais que tu n’as jamais osé essayer ?
Le banjo.
Quelle chanson représente le mieux ton adolescence ?
Radish - Little Pink Star
Si une chanson pouvait te suivre partout comme ta bande-son personnelle, ce serait laquelle ?
Sing - Blur
Quel genre de musique t’aide à te concentrer ou à travailler ?
J'écris mieux quand j'écoute des chansons tristes. Mais le rock me donne aussi une bonne rythmique. Ca dépend de l'humeur.
Si tu pouvais écouter un seul album pour le reste de ta vie, lequel choisirais-tu ?
Leonard Cohen - Songs of Love and Hate
Quel titre choisirais-tu pour écrire une lettre d'amour à quelqu'un?
Juste pour ce passage du titre Wicked Games de The Weeknd: "Bring your love, baby, I could bring my shame / Bring the drugs, baby, I could bring my pain / I got my heart right her / I got my scars right here"
does evil come from within us, or from beyond?
you're like my own personal brand of heroin
you mean that much to me
J'alterne entre Cool Girl et Talking Bodies de Tove Lo depuis ce week end. J'aime beaucoup la pop de Tove Lo. Très décontractée, même quand elle aborde des thèmatiques tristes. Après, je ne vous cache pas que je préfère sa version Bikini Porn à celle de Habits. Il y a des choses difficiles à écouter, parfois. Je me fais aussi ma liste de films à voir, avec Babygirl en tête (passion cougar) et Un parfait inconnu tout tout tout en bas (vraiment, je vais uniquement le faire pour Elle Fanning, Timothée Chalamalabingbong, pour le coup, j'adhère pas à tes cheveux).
Demain, je rentre à Paris et ça me fait un effet étrange. Pas agacée ni rien. Non. Depuis début janvier, la sensation d'un déjà vu déjà senti. Si je devais me situer, je serai plutôt en 2013. Beaucoup de galeries dans le Marais, de collants de Dum Dum Girls portés et de déambulations dans des salles de rédaction où on m'arrêterait toutes les secondes pour me demander la marque de mon rouge à lèvres avec les shootings de la semaine sous le bras. Je comprends un peu Lydia, quand elle me dit avoir besoin de trouver un travail qui matche avec sa vibe, un truc beau, très culture. Je crois que j'ai besoin d'un truc beau, très culture, moi aussi. Retour aux sources.
you won't be so confident when i'm crushin' you from the top
J'ai when you're ready, come and get it en boucle dans la tête et le nibard gauche qui n'arrête pas de me gratter. Ma tante Elfrida dirait qu'il y a un mec qui pense à moi et qu'il a envie de coucher. Si c'est le cas, j'espère qu'il aime l'exostisme des leggins Primark, les longs gilets dans l'esprit english dazzled woman et les charantaises (heureusement pour lui, je me suis quand même lavée les cheveux ce matin).
we were born to run away
Le bruit des clés dans la serrure est toujours le même. Ce cliquetis maladroit, presque irritant, qui annonce en général une arrivée qu'on veut éviter. Je l'entends, je soupire, et je me dis qu’il faudrait peut-être changer la serrure, ou la vie. Ce soir, y a une petite pique de nostalgie qui traîne, un truc qui gratte comme un pull en laine qu’on met quand même juste parce que c'est ta grand-mère qui s'est fait chier à le tricoter alors qu'elle a la cataracte qui lui bouffe les yeux. C'est pas de la nostalgie douce et moelleuse, non, c'est celle qui te murmure avec un sourire en coin : "Et alors, t’en es où toi, avec ta grande vie ?"
Je repense à ces soirées d’ado où tout semblait possible, mais où, soyons honnêtes, on foutait strictement rien. Ce flou entre "je vais conquérir le monde" et "je vais faire un avc, j'ai mis trop stabiloté mes fiches de révision". MTV tournait en boucle, Red Hot Chili Peppers et leur Californication, tandis qu'on arrêtait pas de penser aux soeurs Lisbon et les raisons qui les ont poussées à se foutre en l'air.
Evidemment, il y avait aussi ce garçon. C'est quand il y a toujours un, dans le paysage morne de la treizième année. Pas un prince charmant — faut pas rêver — juste un mec vaguement intéressant parce qu’il avait les cheveux en bataille et l’air de quelqu’un qui aurait pu écrire des chansons tristes. Sauf qu’il écrivait rien du tout, à part peut-être Fuck The System sur la porte des chiottes du collège, et encore (il trouvait quand même que la droite, elle a un peu raison parfois).
C'est le problème avec ces mecs-là, ils sont un peu comme un café qu’on oublie sur la table : au début, ça sent bon, ça réchauffe un peu, et puis ça devient tiède, amer, imbuvable. Et pourtant, va savoir pourquoi, t’as pas envie de le jeter. Tu le laisses traîner dans un coin, comme un rappel idiot de ce que t’aurais peut-être dû finir… ou ne jamais commencer.
C'est mon trait toxique, je préfère toujours les brouillons avec les ratures. Elles racontent mieux l'histoire que le propre.
the only child of an american icon
get to know me
Je me lève à 8h. Je prends ma douche. J'enfile mon jogging le plus confortable et mon tshirt de punk le plus punk de ma garde-robe. Je vais au marché, je passe par ma librairie de quartier (ou je vais au cinéma, selon l'humeur). Je me prépare des oeufs brouillés, un avocat, du saumon pour le midi. Je me prépare pour rejoindre des amis dans un salon de thé (ou je me la joue solo). Ou je reste chez moi et je peins en écoutant de la musique. Je mets mon meilleur pyjama. Je me fais une soupe le soir. Je reste dans le silence, j'écris un peu. Je pars dormir à 22h. Je me prépare pour une nuit de 12h.
Que vouliez-vous faire quand vous étiez enfant ?
Médecin la semaine, bosser dans la mode le week end. Conduire un camion coca cola pour me détendre.
Qui vous inspire le plus ? Pourquoi ?
Mon chien décédé. Pour son style inimitable. Pour son caractère de con. Il était tout ce que je rêve d'être.
Qui aimeriez-vous rencontrer ? Que leur demanderiez-vous ?
Pamela Anderson. Qu'elle lise mon livre favoris et que je l'enregistre pour pouvoir ensuite l'écouter avant de m'endormir.
Quelle habitude aimeriez-vous abandonner ?
Etre dans une forme de colère perpétuelle. Je voudrais apprendre à être plus calme, plus sereine.
Quelle habitude aimeriez-vous adopter ?
Prendre le temps de mieux me coiffer le matin.
Quelles qualités admirez-vous chez les autres ?
La discipline, la capacité à mener à bien ses projets, la perséverence, la résilience.
Qu’est-ce que se détendre signifie pour vous ?
Etre seule dans une salle de cinéma un samedi à 10h du matin.
De quoi êtes-vous le plus fière ?
De pas grand-chose.
Qu’est-ce qui vous effraie le plus ?
Les guêpes et les abeilles. Elon Musk. Le patriarcat. Le capitalisme.
Si votre vie s’arrêtait aujourd’hui, que regretteriez-vous de ne pas avoir fait ?
La liste est trop longue.
Quelles compétences aimeriez-vous avoir ?
La productivité.
Que souhaiteriez-vous faire davantage ?
Ne rien foutre.
Que feriez-vous avec une somme d’argent illimitée ?
J'achète un cottage, j'élève des poules, j'ai un potager, je vis loin de la civilisation.
Quelle partie de votre vie vous rend la plus heureuse ?
Quand je mange une pizza.
Qu’est-ce que vous voulez accomplir dans les 12 prochains mois ?
J'évite de le dire, ça va me porter la poisse.
Quel conseil donneriez-vous à votre "vous" de 5 ans ?
Sois plus fearless (j'aimais bien écouter la langue anglaise quand j'avais 5 ans).
Comment voulez-vous être souvenue dans la vie ?
Comme quelqu'un qui donne envie aux autres de ne rien faire, d'être bien dans sa médiocrité, et qui a une collection absolument magnifique de joggings.
baby i don't need dollar bills to have fun tonight
Nouvelle année, nouvelle résolution. Vous voyez donc que je démarre fort. J'ai toujours pas bouffé de donuts non plus, ce qui me semble particulièrement spectaculaire venant de ma part. J'ai aussi passé la journée à ne pas m'énerver, ce qui est encore plus incroyable. Je suis plutôt de bonne humeur, je crois que c'est le fait de rentrer dans l'année du sagittaire qui me fout dans un état plutôt pas trop dégueulasse. La preuve, j'ai juste envie de sortir et de rigoler, choses que je ne faisais plus depuis 1998, au moins. Faudrait aussi que je me tire les cartes, j'aime bien faire ça début janvier. L'année dernière, je ne m'étais pas trop plantée, donc j'estime maintenant que je rentre pro dans ce domaine.
let your heart hold fast
J'ai également terminé Dogrun et je peux dire que j'avais terriblement besoin de ce livre sans le savoir. Je crois que c'est ce personnage, Mary, je me suis beaucoup reconnue en elle. Je peux dire maintenant que ce bouquin fait parti de mes favoris. Le genre d'histoire où t'y retourne parce qu'elle est réconfortante dans ton imperfection. Ca donnerait presque envie de se poser et de pleurer sincèrement. Vous savez, cette séance chiale où vous n'êtes plus capable de vous arrêter parce que vous sentez que ça vous fait vraiment du bien. Comme si tous vos muscles se relâchaient, votre poitrine qui finit par s'alléger. Je disais que je n'apprends rien des livres que je lis ou des films que je regarde mais c'est parce que je ne sais que prendre de la hauteur. Je veux dire, je pense que je ne veux pas me laisser toucher, ou du moins, j'essaie de faire en sorte que ça ne me bouscule pas trop. Je crois que depuis tout ce temps, j'avais terriblement tort. Faut qu'une oeuvre nous touche, qu'elle bouscule, qu'elle arrache le peu d'entrailles qui nous reste, sinon à quoi bon.
Pour 2025, on va essayer d'être moins dans la cervelle et un peu plus dans la cavité près du nibard.