i can smell your sickness

Je mets beaucoup de photos mais c'est bien aussi de mettre beaucoup de vidéos.

Et lisez Carcoma de Layla Martinez. J'y reviendrai.






as tears go by



Un immsense vide.

Ce mois de janvier a été profondément dégueulasse.

confessions of a loser - part V


_some random stuff about me

je suis née à 3h40 du matin.

je me cache derrière le sarcasme.

je suis plus organisée sur pinterest que dans la vraie vie.

j'aime la mode mais je préfère porter des pyjamas comme une californienne qui part faire ses courses à walmart.

j'aime qu'on me fasse rire. je ne m'entoure que de gens drôles. 

je déteste avoir les cheveux courts car je trouve que ça ne me va pas mais je déteste avoir les cheveux longs parce que c'est trop d'entretien.

parfois, quand un film est trop triste mais que j'aime le regarder, je passe les passages tristes et je fais comme s'ils n'avaient jamais existé.

je n'ai aucune concentration. je pourrais suivre une mouche au nevada.

i'm ok


Finalement, je suis allée voir Jane Austen a gâché ma vie. J'avais besoin d'un film doux et léger, et étonnamment, je suis sortie de la séance avec beaucoup de réponses à mes questions, sans véritablement m'y attendre. Je crois qu'on sous-estime clairement trop les comédies romantiques dans le rôle du psychothérapeuthe, et s'il y a une chose qu'on peut retenir, c'est que toute question conne a sa réponse encore plus conne. On veut toujours donner dans le sensasionnel, donner une importance à notre pseudo complexité. On n'est pas plus complexe qu'un autre, mais désespérément aveugle. J'en garde deux leçons: chercher ses ruines, et chercher un anglais. 

Sinon, niveau bouquin, j'ai terminé Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques de Iain Levison et j'avais rarement lu quelque chose d'aussi drôle. Après, ça n'a rien de bien original, on a tellement tordu le rêve américain dans tous les sens. Mais j'aime ces histoires de galériens qui n'arrêtent jamais de se débattre dans un système qui les broie. C'est cru, c'est sale, ça cogne là où ça fait mal. Une stripteaseuse qui cherche à se protégrer des crevards, un vétéran qui veut juste un boulot pour payer ses factures, et toute la galerie des paumés qu'on pourrait croiser à un arrêt de bus, la gueule fatiguée et les rêves cramés.

On se marre avec ces situations absurdes et en même temps, c'est toute la vérité brute qui nous dégringole sur la gueule: le système est pourri. La leçon qu'on peut en tirer, c'est que ces gens-là, c'est un peu nous, quelque part. Et dans ce bouquin, Levison tente de nous faire regarder ce qu'on n'a pas vraiment envie de voir parce qu'on s'imagine que c'est toujours sur l'autre que ça tombe: l'exploitation, l'injustice et cette putain de course à la survie qui n'en finit jamais.

harder than hell



Je vais voir Babygirl au cinéma demain.

Je sais que je vais souffler très fort en regardant ce film parce que sérieusement, qui trouve encore que d'écrire le personnage d'une boss quinqua qui se fait fesser par son stagiaire est vraiment d'une originalité débordante?

Mais d'un autre côté, Nicole Kidman, quand même.

Je donne le bénéfice du foutre.

forgiven but not forgotten



J'ai une grosse obession pour Jessie Andrews en ce moment. Je pense que je vais pas mal poster de photos d'elle par ici ces prochains jours. Je suis assez fascinée par sa transformation, sa facilité qu'elle a eu à faire oublier sa carrière d'autrefois. Ou peut-être d'en faire une force. Je ne sais pas trop si elle a déjà abordé le sujet. Sans doute. Un mec avec qui je bossais avait sorti que toutes les filles de ce milieu ne sont de toute façon que des putes. Ca m'avait marqué parce que je venais d'arriver dans ce monde et que j'étais trop jeune et trop conne pour lui en coller une.

Quand je vois des nanas comme ça, je repense à cette pauvre nana que ma mère avait connu dans les années 80. Elle était partie à Paris, des rêves de gloriole plein la tête. Elle était sur un mec bizarre qui avait fini par l'intrôniser dans le monde des films pour adulte, avant de la foutre à nouveau sur le trottoir. Elle était repartie chez sa famille, en province, quelques mois plus tard. Mais le mal était fait et dans le coin, tout le monde savait qu'elle avait tourné des films porno. Il lui a fallu quelques semaines seulement pour finir par se pendre, tellement elle ne supportait plus les humiliations qu'on lui infligeait. Quand on va sur la tombe de mon père, on a pris le pli de s'arrêter sur la sienne. C'est con, mais c'est notre manière de lui dire qu'on ne l'oublie pas. 

promising young woman

 

J'ai envie d'un sernik avec de la gelée de cerise en écoutant Let The Light In de Lana Del Rey.

J'ai lancé la série Severance. Je pense que je vais y passer mon dimanche. 

Je manque d'idées lecture.

Je veux pas aller travailler demain.

Je veux que le mois de janvier se termine.

a friend with weed is better


Le goût amer du chocolat noir, presque brûlé, qui fond lentement sur la langue. Ce n’est pas la douceur que je cherchais, mais c’est celle que j’ai trouvée. Brian Molko susurre dans mes oreilles, A friend in need’s a friend indeed, et je me demande si c’est vrai.

La maison était vide, mais pleine d’histoires qui m’échappent. Les murs semblaient me regarder, presque insolents, comme pour dire : Alors, tu la veux, cette vie là ? L'agent immobilier me demande si le chat qui nous a suivi dans la baraque est un familier du lieu. Je lui réponds que je n'en sais rien, j'avais pas foutu les pieds ici depuis plus de cinq ans. Il commence à m'énumérer les travaux à réaliser mais je n'arrive pas à défaire de mon esprit mon père que sa conne de mère enfermait dans la cave quand il était môme. Il y a longtemps, une voisine qui l'avait bien connu, se rappelle avoir du forcer la porte d'entrée avec son mari, tellement ses hurlements résonnaient dans tout le voisinnage. Il était seul. Je crois que c'est à ce moment qu'il est parti vivre chez son grand-père et sa nouvelle épouse. Il en a toujours gardé un souvenir à la fois heureux et douloureux.

J'ai pris le chat dans mes bras, il semblait satisfait de mon geste. A ce moment, je réalise que j'avais besoin de ça. Je me demande s'il ne l'avait pas senti, quelque part. Une ombre, un gardien ou un espion, je ne sais pas. Ses ronronnements faisaient vibrer l’air, et moi, je respirais plus lentement.

Il y a des jours où je sens que je vais m'écrouler sous le poids de cette mémoire familiale comme un manteau trempé qu’on m’aurait jeté sur les épaules sans me demander mon avis. Pourquoi cette histoire que je n’ai pas choisie, je dois me la bouffer? Peut-être que c’est pour ça que je fuis autant vers cette immaturité confortable dès que j'en ai l'occasion, comme un enfant qui refuse de grandir. Mais au fond, je sais. Je sais que le rôle que je dois jouer, c’est celui d’un refuge. C’est chez moi qu’on vient, qu’on se pose, qu’on s’effondre. Moi, je voudrais juste parfois qu’il y ait un endroit pour moi, un lieu où je pourrais déposer tout ça, juste un moment. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Alors je deviens un personnage de Jonah Hill, les genoux écorchés et le skate bancal. Etre juste un gamin, avec ses erreurs brutes, ses rêves en VHS. La poussière des cassettes s’accumule sur mes souvenirs, et je me dis qu’un jour, tout ça disparaîtra, avalé par une sorte de néant nostalgique.

Le chocolat est fini, le chat est parti. Et moi, je reste là, entre un morceau de Placebo et une maison qui va bientôt être mienne.

people who like twin peaks are party people



Au revoir, Monsieur Lynch. Le cinéma ne sera plus véritablement le même sans vous. 

let me entertain you

 

L'art de se perdre (et de s'en foutre).

Parlons franchement : la vie, c’est souvent une gigantesque pizza mal foutue. Tu commandes un truc ambitieux – truffes, burrata, miel de lavande – et tu te retrouves avec un vieux quatre fromages qui te colle à la gueule. 

J'ai pris un petit déjeuner à base de chips au poivre, en écoutant Virgin Suicides (l’album d’Air, pas une tentative de fin de vie). Vous vous rappelez la scène où Lux Lisbon fume une clope comme si la vie était un clip de Lana Del Rey en plus grunge ? Voilà, c’était moi, sauf que j’étais en pyjama avec des miettes partout.

Pendant que je déballais un nouveau paquet de thé, je me suis souvenue d’une interview de Sofia Coppola qui disait qu’elle aimait les moments où "rien ne se passe vraiment". Je me suis fait la réflexion que c'était quand même un truc de gens à qui tout réussit dans la vie. Genre, se lever le matin et ne ressentir aucun questionnement, aucune anxiété. Si ce n'est le calme. Un vrai putain de calme.

Je crois que j'ai déjà besoin de vacances.

daddy never understood


Parfois, je me demande si faudrait pas tout cramer et recommencer. J'ai une relation romantique avec la fin des temps.

J'ai pris mon après-midi, j'ai des rendez-vous importants (je déteste les rendez-vous importants, ça me rappelle que je n'ai plus 15 ans). J'ai également oublié de prendre un livre, je pense que je vais en acheter un à la gare. J'ai un collègue qui m'a conseillé les trucs Harvard Business, du style "dites en souplesse que votre entourage pro est con". Je pense que je vais me contenter du ELLE anglais en bouffant mon Five Guys veggie avec champignons.  

food tastes better in england

 

Le H&M des années 2000 me manque terriblement. On y trouvait ces tshirts à frou frou et à rayures, ça n'avait strictement aucun sens mais c'était l'Angleterre qui avait les clefs du style à l'époque, c'était doux, on était bien. 

J'ai branché Kaiser Chiefs. J'avais oublié à quel point Oh My God est une chanson cool. Mais je préfère toujours la version de Mark Ronson et Lily Allen.


come and buy my toys


J'adore l'énergie de Dua Lipa. Sa passion pour les vacances et les bouquins. Son podcast, Service95, est vraiment le truc à écouter en 2025. En fait, on avait vraiment plus besoin de magazines. Faudrait sortir un crossover avec Emma Roberts, aussi.  

god save the queen


 On ne fait plus de mannequins comme Susan Eldridge.

J'ai encore regardé Sid and Nancy. Pourquoi ? Peut-être parce que leurs cris défoncent mes doutes, écrasent les regrets comme des tessons de bouteille sous Doc Martens.

37 ans. L'âge où tes rêves ne volent plus, ils rampent. Le punk crève. La rage s'étouffe dans des routines bien propres, et pourtant, cette énergie brute, cette odeur d’essence et de cendres, je la respire encore. Pas pour ce qu’elle promet, mais pour ce qu’elle cache : une terreur sourde, une solitude qui gueule sous le cuir.

Sid Vicious qui se détruit, c’est moi qui écoute mes propres fissures. La liberté au bord de l’éclatement. Une fascination malsaine pour la chute, un vertige qui m’attire et me terrifie. Alors je me planque derrière un thé vert bio, Vivienne Westwood imprimée sur un mug ébréché.

Et Nancy. Nancy Spungen. Pas une muse. Pas une putain de victime. Une bête féroce qui griffe le monde pour qu’on la voie, pour qu’on l’aime. Ici, dans mon appart du 15e, je me demande combien de fois j’ai mordu ma langue, étouffé mes propres hurlements pour paraître à peu près sortable.

La fin du film. Ce silence. Pas une clôture, pas de rédemption. Juste le vide, l’absurde qui t’attrape à la gorge. Peut-être que c’est ça, le punk : rire face au gouffre, cracher sur l’angoisse. Peut-être que Sid et Nancy ont encore des leçons à me filer. Pas dans leurs échecs. Dans leur désir à vif d’être eux-mêmes, à s’en briser les os.

whatever happened to pong?

 

Je me suis refait ma manucure, mes cheveux n'ont jamais été aussi bien coiffés, je suis très satisfaite de mon nouveau produit pour le peeling. Seule ombre au tableau, j'ai oublié de racheter ma tisane à l'ashwagandha (oui je suis ce genre de meuf). J'erre sur internet à la recherche des pompes parfaites et de tshirts à messages cons. Je me rends compte que je porte trop de chaussures plates et les platformes me manquent terriblement. C'est drôle comme un sens de l'identité, parfois, ça se tient à peu de choses. J'ai aussi hyper envie de bouffer un burger La Vie mais over my dead body je commande sur Uber Eats. 

Je me rappelle aussi que le 4 février je devais aller voir Frank Black mais impossible de retrouver ma place. Je me suis rendue compte en regarde la prog du Trianon (j'aime bien le Trianon, on peut s'assoir en hauteur, ça me rappelle le théâtre et mon grand âge apprécie). Il y a aussi Sharon Van Etten qui me fait de l'oeil, pour le 6 mars. Ride, Gang of Four, Japanese Breakfast. 070 Shake est complet. 

J'aime bien les dimanches où je ne fais rien à part être fun et cool.

hang the DJ, because the music that they constantly play says nothing to me about my life

Si ta vie était un album, quel en serait le titre ?
Tales from the gutter

Quelle chanson te donne immédiatement envie de danser, peu importe l’endroit ?
The Primitives - Crash

Si tu pouvais être membre d’un groupe (passé ou présent), lequel choisirais-tu et pourquoi ?
Tina Weymouth, parce qu'elle n'avait pas la gueule de l'emploi

As-tu une chanson que tu écoutes en boucle quand tu es triste ou nostalgique ? Laquelle ?
Rowland S. Howard - Shut Me Down

Quel instrument aurais-tu rêvé d’apprendre à jouer, mais que tu n’as jamais osé essayer ?

Le banjo.

Quelle chanson représente le mieux ton adolescence ?
Radish - Little Pink Star

Si une chanson pouvait te suivre partout comme ta bande-son personnelle, ce serait laquelle ?

Sing - Blur

Quel genre de musique t’aide à te concentrer ou à travailler ?
J'écris mieux quand j'écoute des chansons tristes. Mais le rock me donne aussi une bonne rythmique. Ca dépend de l'humeur.

Si tu pouvais écouter un seul album pour le reste de ta vie, lequel choisirais-tu ?

Leonard Cohen - Songs of Love and Hate

Quel titre choisirais-tu pour écrire une lettre d'amour à quelqu'un?
Juste pour ce passage du titre Wicked Games de The Weeknd: "Bring your love, baby, I could bring my shame / Bring the drugs, baby, I could bring my pain / I got my heart right her / I got my scars right here"

does evil come from within us, or from beyond?

 

Je suis retournée voir Nosferatu ce matin uniquement pour revoir la performance de Lily Rose Depp. C'est un film étrange, qui vous laisse un immense vide à la fin de la projection, comme s'il vous rinçait de l'intérieur. Ou peut-être que c'est simplement un très bon film, comme on en fait plus, et qu'on ne sait pas comment véritablement réagir, j'arrive pas encore à le déterminer. D'habitude, un film m'habite un peu, mais il ne me donne pas le sentiment de totalement me perdre. Et puis je le préfère au Dracula de Coppola, c'est pour dire. Non, vraiment, je suis fascinée par cette prestation de Depp, incarnation de la douleur et de la résilience. Il y a quelque chose de vraiment très magnétique chez elle, maintenant j'ai envie de la voir dans tous les futurs projets d'adaptations de romans gothiques. 


(rien à voir mais je rêve de ces platform shoes oranges)

Sinon, mon mois de janvier va être chargé, avec la sortie du deuxième numéro de Fragments où, pour citer Cebe Barnes, j'introduits ce numéro, merveilleux et génial (au même titre que mon propre article, merveilleux et génial). Pour une fois, il ne s'agit pas d'un truc pondu sur un film ou un album, mais juste moi, dans ce qu'il y a de plus banal, de plus colérique, et de plus dépressif qui soit. Ou comme j'aime à le dire, une grande et longue note de blog écrite avec soin et attention (contrairement à mes articles ici, parce que je préfère quand c'est brut et que c'est dépasse sur les bords). Donc tout ça pour dire, achetez Fragments, c'est cool et en plus il y a du beau monde dedans.

you're like my own personal brand of heroin


J'avais des envies de Twilight ce soir. J'aurais pu regarder le depressed Batman mais je voulais un Robert Pattinson scintillant de mille feux. J'ai une véritable passion pour la médiocrité du scénario. "Alors, tu aimes la pluie?" fait partie de mes répliques favorites. Je pense qu'on ne drague pas assez en demandant si on aime la pluie.

you mean that much to me


J'alterne entre Cool Girl et Talking Bodies de Tove Lo depuis ce week end. J'aime beaucoup la pop de Tove Lo. Très décontractée, même quand elle aborde des thèmatiques tristes. Après, je ne vous cache pas que je préfère sa version Bikini Porn à celle de Habits. Il y a des choses difficiles à écouter, parfois. Je me fais aussi ma liste de films à voir, avec Babygirl en tête (passion cougar) et Un parfait inconnu tout tout tout en bas (vraiment, je vais uniquement le faire pour Elle Fanning, Timothée Chalamalabingbong, pour le coup, j'adhère pas à tes cheveux). 

Demain, je rentre à Paris et ça me fait un effet étrange. Pas agacée ni rien. Non. Depuis début janvier, la sensation d'un déjà vu déjà senti. Si je devais me situer, je serai plutôt en 2013. Beaucoup de galeries dans le Marais, de collants de Dum Dum Girls portés et de déambulations dans des salles de rédaction où on m'arrêterait toutes les secondes pour me demander la marque de mon rouge à lèvres avec les shootings de la semaine sous le bras. Je comprends un peu Lydia, quand elle me dit avoir besoin de trouver un travail qui matche avec sa vibe, un truc beau, très culture. Je crois que j'ai besoin d'un truc beau, très culture, moi aussi. Retour aux sources. 

you won't be so confident when i'm crushin' you from the top

 

J'ai when you're ready, come and get it en boucle dans la tête et le nibard gauche qui n'arrête pas de me gratter. Ma tante Elfrida dirait qu'il y a un mec qui pense à moi et qu'il a envie de coucher. Si c'est le cas, j'espère qu'il aime l'exostisme des leggins Primark, les longs gilets dans l'esprit english dazzled woman et les charantaises (heureusement pour lui, je me suis quand même lavée les cheveux ce matin).

we were born to run away

 

Le bruit des clés dans la serrure est toujours le même. Ce cliquetis maladroit, presque irritant, qui annonce en général une arrivée qu'on veut éviter. Je l'entends, je soupire, et je me dis qu’il faudrait peut-être changer la serrure, ou la vie. Ce soir, y a une petite pique de nostalgie qui traîne, un truc qui gratte comme un pull en laine qu’on met quand même juste parce que c'est ta grand-mère qui s'est fait chier à le tricoter alors qu'elle a la cataracte qui lui bouffe les yeux. C'est pas de  la nostalgie douce et moelleuse, non, c'est celle qui te murmure avec un sourire en coin : "Et alors, t’en es où toi, avec ta grande vie ?"

Je repense à ces soirées d’ado où tout semblait possible, mais où, soyons honnêtes, on foutait strictement rien. Ce flou entre "je vais conquérir le monde" et "je vais faire un avc, j'ai mis trop stabiloté mes fiches de révision". MTV tournait en boucle, Red Hot Chili Peppers et leur Californication, tandis qu'on arrêtait pas de penser aux soeurs Lisbon et les raisons qui les ont poussées à se foutre en l'air.

Evidemment, il y avait aussi ce garçon. C'est quand il y a toujours un, dans le paysage morne de la treizième année. Pas un prince charmant — faut pas rêver — juste un mec vaguement intéressant parce qu’il avait les cheveux en bataille et l’air de quelqu’un qui aurait pu écrire des chansons tristes. Sauf qu’il écrivait rien du tout, à part peut-être Fuck The System sur la porte des chiottes du collège, et encore (il trouvait quand même que la droite, elle a un peu raison parfois).

C'est le problème avec ces mecs-là, ils sont un peu comme un café qu’on oublie sur la table : au début, ça sent bon, ça réchauffe un peu, et puis ça devient tiède, amer, imbuvable. Et pourtant, va savoir pourquoi, t’as pas envie de le jeter. Tu le laisses traîner dans un coin, comme un rappel idiot de ce que t’aurais peut-être dû finir… ou ne jamais commencer.

C'est mon trait toxique, je préfère toujours les brouillons avec les ratures. Elles racontent mieux l'histoire que le propre.

the only child of an american icon

 

J'aurai profité du soleil pendant exactement 2 minutes et 23 secondes. Je suis dans l'incapacité totale de dire à quoi ressemble un ciel bleu. Je ne pense même pas être en capacité de dire ce qu'est la couleur bleue. Par contre, le gris, je maitrise grave. Un grand merci au changement climatique sans qui rien n'aurait pu se produire, à savoir vivre dans des coins où la moindre lueur de vie semble avoir totalement disparu. Non, vraiment, un enchantement. 


Je me suis levée ce matin à 7h uniquement parce que je crevais d'envie de commencer From here to the great unknown, les mémoires de Lisa Marie Presley (et grandement aidée par sa fille, la géniale Riley Keough). Sans surprise, ce livre est une merveille. Pas seulement parce que Lisa y est d'une honnêteté brute et désarmante, mais parce qu'elle a montré une femme forte, ayant du porter sur ses frèles épaules, l'héritage de deux légendes, tout en devant affronter ses propres batailles. Elle y parle sans détour de sa relation avec sa mère, Prscilla, et partage des souvenirs touchants de son père, Elvis, et de ces rêves où il lui rendait visite, comme un lien indéfectible entre eux. Mais ce n'est pas qu'un livre sur sa famille, il s'agit aussi d'elle-même, des abus qu'elle a subi dans son enfance, les défis de ses mariages, dont celui avec Michael Jackson, et son addiction pour les opioïdes. Le chapitre le plus déchirant reste celui consacré à la perte de son fils, Benjamin, qui s'est suicidé deux ans avant sa propre mort. Elle raconte son deuil d’une manière aussi violente que belle, en décrivant l’indescriptible avec une clarté qui glace et émeut à la fois. Mais au milieu de tout cela, il y a des éclats d’espoir, une quête acharnée pour comprendre qui elle était véritablement, loin du poids du nom Presley. Je ne peux que le conseiller (et je pense que je le préfère, et de très loin, à celui de Prscilla).

get to know me



À quoi ressemble votre journée idéale ?
Je me lève à 8h. Je prends ma douche. J'enfile mon jogging le plus confortable et mon tshirt de punk le plus punk de ma garde-robe. Je vais au marché, je passe par ma librairie de quartier (ou je vais au cinéma, selon l'humeur). Je me prépare des oeufs brouillés, un avocat, du saumon pour le midi. Je me prépare pour rejoindre des amis dans un salon de thé (ou je me la joue solo). Ou je reste chez moi et je peins en écoutant de la musique. Je mets mon meilleur pyjama. Je me fais une soupe le soir. Je reste dans le silence, j'écris un peu. Je pars dormir à 22h. Je me prépare pour une nuit de 12h.

Que vouliez-vous faire quand vous étiez enfant ?
Médecin la semaine, bosser dans la mode le week end. Conduire un camion coca cola pour me détendre.

Qui vous inspire le plus ? Pourquoi ?
Mon chien décédé. Pour son style inimitable. Pour son caractère de con. Il était tout ce que je rêve d'être.

Qui aimeriez-vous rencontrer ? Que leur demanderiez-vous ?
Pamela Anderson. Qu'elle lise mon livre favoris et que je l'enregistre pour pouvoir ensuite l'écouter avant de m'endormir.

Quelle habitude aimeriez-vous abandonner ?
Etre dans une forme de colère perpétuelle. Je voudrais apprendre à être plus calme, plus sereine.

Quelle habitude aimeriez-vous adopter ?
Prendre le temps de mieux me coiffer le matin.

Quelles qualités admirez-vous chez les autres ?
La discipline, la capacité à mener à bien ses projets, la perséverence, la résilience.

Qu’est-ce que se détendre signifie pour vous ?
Etre seule dans une salle de cinéma un samedi à 10h du matin.

De quoi êtes-vous le plus fière ?

De pas grand-chose.

Qu’est-ce qui vous effraie le plus ?
Les guêpes et les abeilles. Elon Musk. Le patriarcat. Le capitalisme.

Si votre vie s’arrêtait aujourd’hui, que regretteriez-vous de ne pas avoir fait ?
La liste est trop longue.

Quelles compétences aimeriez-vous avoir ?
La productivité.

Que souhaiteriez-vous faire davantage ?
Ne rien foutre.

Que feriez-vous avec une somme d’argent illimitée ?
J'achète un cottage, j'élève des poules, j'ai un potager, je vis loin de la civilisation.

Quelle partie de votre vie vous rend la plus heureuse ?
Quand je mange une pizza.

Qu’est-ce que vous voulez accomplir dans les 12 prochains mois ?

J'évite de le dire, ça va me porter la poisse.

Quel conseil donneriez-vous à votre "vous" de 5 ans ?
Sois plus fearless (j'aimais bien écouter la langue anglaise quand j'avais 5 ans).

Comment voulez-vous être souvenue dans la vie ?
Comme quelqu'un qui donne envie aux autres de ne rien faire, d'être bien dans sa médiocrité, et qui a une collection absolument magnifique de joggings.

[moodboard] monthly inspiration: january - flo pugh edition











baby i don't need dollar bills to have fun tonight

 

Il faudrait que je refasse des playlists, du genre "quoi écouter durant son ménage" ou encore "requiem pour la déclaration de nos impôts". On devrait mettre plus de musique pour nos moments chiants, histoire de rendre le truc un peu plus attractif. Je crois que je vais commencer simple, dans l'idée "bande-son pour aller chercher le pain" (suffit juste de mettre tout l'album Brat de Charli XCX, ndlr).

Nouvelle année, nouvelle résolution. Vous voyez donc que je démarre fort. J'ai toujours pas bouffé de donuts non plus, ce qui me semble particulièrement spectaculaire venant de ma part. J'ai aussi passé la journée à ne pas m'énerver, ce qui est encore plus incroyable. Je suis plutôt de bonne humeur, je crois que c'est le fait de rentrer dans l'année du sagittaire qui me fout dans un état plutôt pas trop dégueulasse. La preuve, j'ai juste envie de sortir et de rigoler, choses que je ne faisais plus depuis 1998, au moins. Faudrait aussi que je me tire les cartes, j'aime bien faire ça début janvier. L'année dernière, je ne m'étais pas trop plantée, donc j'estime maintenant que je rentre pro dans ce domaine.

let your heart hold fast


Ca fait deux jours que je suis en boucle sur MUBI, à écumer des drames comme si ma vie en dépendait. Oui, j'entre dans cette nouvelle année d'un pied qui pue le négatif à plein nez mais que voulez-vous, j'ai toujours eu un faible pour le jeu d'acteur de ce gros connard de Shia Labeouf et je crevais d'envie de regarder American Honey depuis sa sortie (j'aime beaucoup Andrea Arnold depuis Fish Tank). Sans grande surprise, le film est visuellement magnifique même si ce road trip finissait par me donner l'impression de vivre dans la camionnette avec eux (et à surtout sentir une odeur de patchouli et de sueur tout autour de moi) (c'était pas super agréable) (j'étais à ça d'utiliser des lingettes désinfectantes sur mon écran à la fin du visionnage).

Je me suis aussi branchée sur Lovely Rita, un film lo-fi autrichien sur une ado qui décide de ne plus faire corps avec son environnement de merde (traduction, elle a décidé d'emmerder l'école et ses parents) et Werewolf, d'Ashley McKenzie, narrant l'histoire de deux paumés accros à la méthadone (quand je disais que j'étais pas dans une super ambiance) (après, j'ai une excuse, je reprends le travail).

J'ai également terminé Dogrun et je peux dire que j'avais terriblement besoin de ce livre sans le savoir. Je crois que c'est ce personnage, Mary, je me suis beaucoup reconnue en elle. Je peux dire maintenant que ce bouquin fait parti de mes favoris. Le genre d'histoire où t'y retourne parce qu'elle est réconfortante dans ton imperfection. Ca donnerait presque envie de se poser et de pleurer sincèrement. Vous savez, cette séance chiale où vous n'êtes plus capable de vous arrêter parce que vous sentez que ça vous fait vraiment du bien. Comme si tous vos muscles se relâchaient, votre poitrine qui finit par s'alléger. Je disais que je n'apprends rien des livres que je lis ou des films que je regarde mais c'est parce que je ne sais que prendre de la hauteur. Je veux dire, je pense que je ne veux pas me laisser toucher, ou du moins, j'essaie de faire en sorte que ça ne me bouscule pas trop. Je crois que depuis tout ce temps, j'avais terriblement tort. Faut qu'une oeuvre nous touche, qu'elle bouscule, qu'elle arrache le peu d'entrailles qui nous reste, sinon à quoi bon.

Pour 2025, on va essayer d'être moins dans la cervelle et un peu plus dans la cavité près du nibard.

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