똑같애 다들 똑같애


Je viens de finir Buying London comme si j'avais prévu d'investir du côté d'Holland Park. Je me suis achetée un kit de broderie et de la peinture à faire sur bois. J'ai commencé à relire Liarmouth, de John Waters parce que ce livre est formidable. On m'a offert un sac Rachel Zoe et je ne vous cache pas que je me sens comme Nicole Richie en 2006. Telephone Lobster de Peggy Gou est un véritable hit. J'ai enfin eu le droit à la phrase pourrie drague par excellence de la part d'un touriste anglais "your parents must be bakers cause they definitely made a cutie pie". J'ai envie de dormir.


(me as a cutie pie)

Je pense aux écharpes que je vais faire lorsque je saurais enfin tricoter. J'ai hâte que mes règles se terminent. J'ai toujours pas changé d'avis depuis tout à l'heure: écoutez Been Stellar. Je pense qu'il aurait adoré ce groupe. Ca me rend triste d'y penser mais je ne peux pas faire autrement parce que Sweet aurait pu être notre chanson. Et puis je vais voir aussi Kinds of Kindness demain, après avoir voté, bien évidemment (n'oubliez pas d'aller voter)(et d'invoquer n'importe quel esprit avec une idéologie à gauche). 
 


On compte sur vous.

[moodboard] monthly inspiration: july
















the poets take the show



Heureuse de vous apprendre que j'ai une nouvelle lubie: le tricot. Et le destin, parfois, il est vraiment foutu comme une longue autoroute sans sortie; je ne tombe que sur des pelotes de laine qui semblent m'appeler alors qu'il commence à faire 45 degrés (oui, j'exagère, laissez-moi être dramatique).

J'ai un peu de mal à dormir en ce moment, j'ai beaucoup bougé cette semaine et les déplacements me font toujours cet effet. Sans doute pour ça que j'aime autant être chez moi, à zoner dans un vieux jogging délavé. Il y a un confort reposant. Et c'est vraiment tout con mais j'aime sincèrement dormir. Il y a cette anecdote, sur cet auteur, je ne sais plus lequel, qui aimait qu'on le réveille la nuit pour juste éprouver le sommeil. C'est dans le détail que réside les génies. Ou les pros de la glande. 

Sinon, j'en place une pour le groupe Been Stellar. Leur album, Scream From New York, me donne envie d'aimer New York. C'est d'ailleurs un peu comme ça que j'imagine déambuler dans cette ville. Been Stellar dans le discman, car je suis une adolescente des années 2000, à errer sans but, une glace parfum fraise à la main et ma gueule impassible. 

Non, c'est plus fort que moi, j'aime pas New York. Mais j'aime vraiment beaucoup Been Stellar. 


cracker drool

 

J´irai chercher ton cœur si tu l´emportes ailleurs
Même si dans tes danses d´autres dansent tes heures
J´irai chercher ton âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts pour que tu m´aimes encore

Je ne connais qu'une seule chanson par coeur. Une seule. En vérité, je ne suis pas du genre à retenir les lyrics. Déjà parce que j'ai une mémoire de merde, et puis surtout parce que je m'en fous un peu. C'est la mélodie qui me reste toujours, en général. Je fredonne plus facilement que je ne chante. Sauf Pour que tu m'aimes encore de Céline Dion. N'allez pas me demander pourquoi, même moi je sais pas (en revanche je sais les hivers, je sais le froid) (mais river des clous, moyen). Donc depuis 1995, je me la trimballe, quand je me brosse les dents, quand je siège en CSE, quand je comate devant un documentaire sur des loutres. Elle me sort du crâne, sans raison apparente. Comme un con de lynx tapi dans l'ombre. Le pire, c'est qu'elle n'est même pas ma chanson préférée de Céline. Mais parfois, j'aime bien lui donner une histoire. Comme si on me l'avait foutu sur le chemin pour prévenir d'un truc qui allait m'arriver. Genre signe du destin que je reconnaitrais immédiatement. J'aurais quand même préféré n'importe quel titre de Let's Talk About Love (j'adore Let's Talk About Love, quelle era).


J'ai mes règles, donc j'ai pas une patience super développée pour Jean-Jacques Goldman en ce moment. Y a Gel qui a sorti un nouveau titre en plus. Et un album chez Guided By Voices. Mais j'ai aucune concentration. Seulement Pour que tu m'aimes encore. C'est donc ça, une vie de merde? Non, une vie de merde, c'est le RN qui passe le 7 juillet. Donc on oublie pas:



Et on écoute aussi Let's Talk About Love de Céline Dion.

red wine supernova


Je me suis achetée un nouveau carnet. Je commence à avoir beaucoup trop de carnets. C'est assez idiot, car depuis quelques temps, j'écris beaucoup plus en ligne que dans un journal. Je ne sais pas si c'est pour le côté pratique de la chose. J'écris mal et vite, en fait, j'en arrive parfois à ne plus pouvoir me relire correctement. Mais un carnet, ça me fait toujours un truc. J'aime me dire que j'en ai à disposition, si jamais j'en venais à décider à vivre comme une femme des cavernes, sans internet. J'y pense. Couper la vie url. Se contenter de lire Vie Pratique et aller au cinéma, sans savoir ce qui doit être vu. Rentrer chez un disquaire, flâner dans les allées, et juste écouter un cd parce que la pochette nous attire. C'est dans ces moments que je me dis que c'est vachement important, de conserver un lien avec le format papier. Nous rattacher à un objet, quand notre génération finira totalement par péter les plombs. On a été dans l'entre-deux, on connait les codes des deux côtés de la route. Mais c'est vrai que je suis nostalgique de ce passé où on a pu connaitre les heures creuses, s'emmerder dehors, sans foutre notre gueule sur un téléphone. C'est donc ça, devenir une vieille conne.



Je reviens de la séance de La Belle de Gaza et même si je me doutais que j'allais être bouleversée, je ne pensais pas que ça allait être à ce point. La beauté de ces femmes, au sens propre comme au sens figuré, bravant tout pour être ce qu'elles sont. Je viens de lire que la réalisatrice voulait, avec ce documentaire, que nous les percevions comme des déésses, et c'est exactement ce que j'ai pensé pendant le visionnage. L'une d'entre elles parlait, je crois, de soldat de Dieu, parce qu'elle se voyait ainsi. Mais durant le film, je me disais "non, t'es tellement, mais tellement plus que ça". On ne peut pas avoir les mots face à ça. Face à ce monde imposé, s'engoufrant toujours un peu plus dans la nuit noire, perdue entre deux mondes qui les refusent. Entre la Palestine et Israel, elles évoluent dans une espèce de zone tampon, où la conservation prime. Une lutte pour leur vie, sans cesse menacée, que ce soit par leur famille ou de vulgaires inconnus. Se battre sans cesse pour seulement exister, alors qu'on leur refuse ce droit le plus élémentaire. Mais malgré ça, elles restaient toujours lumineuses, s'accrochant aux lendemains qu'elles méritent de vivre, enfin. J'espère naivement que ce film appelera à une prise de conscience de cette brutalité du quotidien envers des personnes qui demandent juste à se qu'on les accepte et qu'on les laisse, enfin vivre leurs espoirs et leurs rêves. TALLEEN ABU HANNA, ISRAELA, NADINE, DANIELLE, NATHALIE, et toutes les autres, vous êtes des merveilles.

reading is sexy


Je l'avais dit, ça manquait de liste sur ce blog. Donc voici une nouvelle édition: le top 10 de mes librairies favorites à Paris. Il y aura de tout: de l'anglais, du polonais, du français, de la seconde main, de la contreculture, de l'ésotérisme et bien évidemment de la science-fiction. Et surtout de l'anarchisme (car on ne se refait pas).

LA HALLE SAINT PIERRE
2 rue Ronsard 75018 Paris
#art #tattoo #counterculture



SHAKESPEARE & CO
37 rue de la Bûcherie 75005 Paris
#english #counterculture #art #feminism #classics #bookrelease




GALIGNANI
224 rue de Rivoli 75001 Paris
#english #art #bookrelease #classics




LES LIBRAIRES ASSOCIES
3 rue Pierre L'Ermite 75018 Paris
#rarebooks #secretplace



PARALLELES
47 rue Saint-Honoré
#secondhand #music #underground


LIBRAIRIE POLONAISE
123 boulevard Saint-Germain 75006
#polish #bookrelease #art #food #classics




UN REGARD MODERNE
10 rue Gît-le-Coeur 75001 Paris
#counterculture #art #music




L'AMOUR DU NOIR
11 rue Cardinal Lemoine 75005 Paris
#polar #sciencefiction #cinema




LEYMARIE
42 rue Saint-Jacques 75005 Paris
#witchcraft #esoteric 
(cet endroit est aujourd'hui fermé mais c'était important qu'il y figure car c'était beaucoup trop cool).



PUBLICO
145 rue Amelot 75011 Paris
#anarchism #politics #essay




Ca m'a maintenant donné envie de faire une liste de mes restos préférés. Mais on va se contenter d'aller dormir, j'ai ciné demain matin. En attendant.

there's no point in being supersad


Je m'étais dit que je n'allais pas m'étaler sur le concert des L7 mais bordel, je ne m'attendais absolument pas à me prendre une telle claque dans la gueule de la part de sexagénaires (venez pas me seriner avec l'âgisme, on se sait pour les douleurs de dos mes trentenaires cassés, vous n'auriez pas tenu une seconde dans la peau de Donita Sparks). Tout ça pour dire, énergie incroyable, set d'une propreté incroyable. C'était comme écouter Shitlist dans sa cuisine en se préparant des pancakes un samedi matin, soft hearted with anger issues. Vraiment, on s'était dit avec Nadia que ce serait juste une expérience à cocher pour l'adolescente punk que nous étions et au final, si elles proposent à nouveau à Paris on disposera.

Et puis quand un truc dingue se passe, il y en a toujours un autre qui se pointe, avec donc Virginie Despentes qui a eu la superbe idée de se placer aussi derrière nous. On a bien fermé nos gueules parce qu'on pense qu'elle était en date et on voulait pas déranger mais voilà, je le dis pour la forme "Virginie, ce fut un honneur de vous cacher aux yeux des autres pendant que vous rouliez propablement des pelles à votre meuf au concert des L7". Ces moments où y a rien à dire, vraiment tout qui s'aligne parfaitement (et j'en place une aussi pour l'estomac, puisque j'ai très bien bouffé chez Samy's BBQ Burger, on remercie d'avoir bouclé la boucle) (oui je fais de l'influence cuisine maintenant, tous mes lecteurs ne sont pas parisiens, si je peux partager le carnet d'adresse, je fais, c'est la générosité de ce blog).

Passage également à la Halle Saint Pierre pour voir les cérémiques de l'expo Hey ainsi que la librairie (il faudrait que je pense à faire une liste de mes coins bouquins favoris de la capitale). Je vous la conseille très fortement, mais venant de ma part, je pense que ça n'étonnera personne.

Sinon, j'en profite pour poster encore une fois le nouveau titre de Suki, qui va littéralement refaire tout mon week end. Vibe cute teenager perdue dans sa chambre comme j'aime. There's no point in being supersad.


Je pense que je vais 
aller au parc en face et m'allonger dans l'herbe. Avec Suki Waterhouse dans les oreilles. Et puis aussi un peu de L7. On a dit soft hearted with anger issues.

i look so much better when I don't care

 

(Juste pour vous dire que je suis toujours vivante, il y aura même de l'update un peu plus tard. En attendant, une photo de mon étudiante préférée de l'école de la vie) (et écoutez le nouveau titre de Suki Waterhouse).

i hate this feeling

 

Ca vous tombe toujours dessus sans crier gare. C'est une histoire assez pénible, généralement. Vous êtes tranquille chez vous, vous ne faites chier personne. Il est probable que vous vous soyez préparé un thé à la violette, un bouquin vous attend sagement sur le canapé. La soirée s'annonce calme, presque ennuyeuse. En gros, vous embrassez votre quotidien à la con sans sciller, en grande partie parce que vous portez un pyjama qui vous fout dans le mood et vous venez de vous enfiler des lasagnes chèvre épinard.

Et puis d'un coup, vous vous mettez à penser à lui. Ou à elle. C'est selon. Furtivement. Ca traverse votre esprit. Une image. Un geste banal. D'ailleurs, la personne en question est souvent banale. Au début. C'est bien là tout le noeud du problème. Ca ne s'anticipe pas. Ca ne s'envisage pas. Ca se prend en pleine gueule. Elle est là. Point barre. Vous n'avez plus qu'à faire avec.

Ca prend alors des allures de chasse. L'esprit est pris en étau, entre le désir irrépressible que ça s'arrête et celui d'en rajouter encore un peu. Tout vous rappelle à elle. Un lieu, un coca, n'importe quoi. Vous arrivez au point où vous ne savez même plus si vous écoutez cette chanson parce que vous l'aimez bien ou si, inconsciemment, vous la faites tourner en boucle car elle vous évoque cette personne (et que vous finissez par en avoir besoin à en crever).

Si je fais un rapide tour d'horizon des choses, je réalise que j'ai été pour la plupart du temps choisie, et rarement l'initiatrice du truc. Je n'ai jamais développé de véritable obsession pour ceux qui ont partagé ma vie, avant que ça se mette en place. Ils se sont contentés de débarquer et de poser les valises, parce que je voyais ça comme quelque chose de facile et que j'étais ok avec ce qu'ils apportaient (en règle générale pas grand-chose mais j'avais pas non plus des masses à offrir donc ça s'équilibrait proprement).

Mais le crush, c'est d'un autre ordre. Le crush, c'est ta passivité en jeu. Ton incapacité à sortir du cadre, pour les raisons qui te regardent. Si tu bouges pas, ça bougera pas. Et c'est sans doute la plus grande arnaque du siècle: plus t'es dans l'inaction, plus le truc te bouffe. Plus le truc te bouffe, plus tu prends peur. Plus tu prends peur, plus t'es dans l'inaction. Donc tu finis par écouter cette chanson pour la millième fois en fermant bien ta gueule parce qu'en plus, t'as plus 15 ans, et malgré la petite carrière que t'as derrière toi, bah c'est retour à la case départ. 

Le gouffre de la reflexion finit ainsi par t'emporter et tu t'étouffes avec ton souffle rien qu'en pensant à lui. D'ailleurs, tu ne penses plus qu'à lui, à un moment donné. Faut pas se mentir, c'est en plus assez chiant car t'as une lettre pour les impôts à rédiger et un quotidien à organiser (ça semblait beaucoup plus dramatique à gérer au collège quand tu devais réviser pour ton contrôle de math, avec du recul, c'est juste ridicule, pénible et ridicule, à n'importe quel âge). Mais quand même, ça, maintenant. Ressentir tout ce bordel, suranalyser absolument tout et n'importe quoi. J'ai plus le temps, j'ai plus la force, j'ai plus le courage d'aimer pour deux, comme quand on a 12 ans, un appareil dentaire et un rêve. J'ai même lu des articles sur le sujet pour savoir si ça tournait rond, si j'avais pas les prémices d'une maladie dégénérative ou un machin dans le genre.

Mais visiblement, sur l'échelle du temps, ça n'a rien d'anormal. Faudrait donc que je subisse. Alors me voilà, comme une débile, à éviter tout ce qui tourne autour de lui comme si le mec était une mine antipersonnel. Je ne dis rien. Absolument rien. Parce que je suis une adulte, et que les adultes sont censés être raisonnables. Connards de raisonnables. Et parce que comme je disais, ça tombe toujours dessus sans crier gare, et jamais vraiment au bon moment, pour boucler la boucle. on, je vais tenter de garder la tête haute, en espérant que ça passera. Peut-être que j'ai tort de me refuser ça mais après, je suis pas à une contradiction près. J'aime le secret de l'affaire. Peut-être que c'est aussi mon principal problème, ignorer ce que je veux vraiment, pour ensuite gueuler comme un putois que rien ne va. 

La vie était beaucoup plus simple quand j'étais le néant.

i beg you, don't embarrass me, motherfucker



Je regardais des photos de Sabrina Carpenter et je repensais à ce podcast qui disait à quel point elle exultait l'hétérosexualité par tous les pores de la peau et ça m'a fait rire parce que c'est totalement juste. 

Je ressors de Furiosa et sans aucune surpise, je n'ai pas aimé. Pourtant, je n'ai rien du tout contre Anya Taylor-Joy mais l'univers, je sais pas. Je trouve que ce n'était pas un film nécessaire, après Mad Max Fury Road. J'avoue que ça m'a un peu soulé parce que j'avais envie d'y croire mais vraiment, il n'y avait juste rien qui allait. Donc si vous hésitez, prenez votre place quand même, parce que Anya Taylor-Joy qui tente de sauver les meubles, c'est toujours ça de pris (apparemment le film a bidé très fortement mais ça me fait suer de pas tenter la deuxième chance, c'est peut-être moi qui vieillit mal). 

Au retour, je suis passée par le PMU et franchement, j'aurais pas dû. Entre l'odeur des roulés et les commentateurs des jours fériés, putain. Mais fallait que j'aille rechercher un colis d'une urgence capitale (des vêtements d'été - lots of laugh), parce que j'ai visiblement l'optimisme débordant. Donc je me suis retrouvée au milieu d'une conversation au sommet qui puait le ricard et je me suis fait la promesse solannelle de ne plus sortir de chez mois pendant au moins un mois parce que j'avais pas autant encaissé depuis cet abruti au lycée. Tu crois que je suis pas assez énervée comme ça avec leurs conneries à gauche, Hervé? T'as besoin d'en rajouter une couche? Non. Donc ferme ta gueule, merci. 



Heureusement qu'on a le clip de Please Please Please pour se remonter un peu.

Sinon je passerai sur la candidature spontanée de François Hollande parce qu'on a qu'une vie et clairement plus le temps de se casser les nerfs donc je vais plutôt vous parler d'un livre queer que je viens de terminer, Cecilia de K-Ming Chang. Je ne dirais pas que c'est mon bouquin de l'année mais pas loin. Imaginez un peu un récit qui ressemble à une peinture de Dali, et vous aurez une idée de l'étrangeté et de l'originalité de cette histoire, qui alterne entre deuxième et troisième personne (en même temps, tout l'univers de K-Ming Chang mérite qu'on s'y penche, si vous aimez les références à la mythologie, mais aussi aux questions liées à l'immigration et au féminisme, vous serez au bon endroit).


On y suit ainsi Seven, une femme de ménage officiant chez un chiropracticien, et qui retrouve Cecilia, son amour de jeunesse. Ce retour déclenche une série d'évènements oniriques, organisée entre passé et présent, et guidée en grande partie par l'obsession et le désir du protagoniste, profondément marqué par la sexualité. J'ai toujours un truc avec ces personnages féminins basés dans un imaginaire très "physique", du type cracher ou encore dégueuler. Seven est de ce style là. Défiant un peu les tabous corporels pour mieux décrire ce qu'elle ressent. Je pense que c'est ce qui m'a le plus interpelée. Cette quête d'une connexion de l'ordre viscéral. Un peu à la Bones And All, quelque part. Pas se contenter d'aimer quelqu'un, mais l'absorber, le consommer, jusqu'à en crever. Il n'y a finalement pas grand chose à intellectualiser ici, tellement les descriptions sont là pour nous pousser à ressentir. Je trouve que toutes les histoires qui font appel à nos sens sont toujours les plus pertinantes et les plus audacieuses, au final. 

hanging out in the fancy bars with the boys who can play guitar



Je ne sais pas être sérieuse. J'essaie, pourtant, de me la jouer adulte. J'aime ces moments où je vais chercher l'embrouille dans des administrations à la con, monter au créneau devant un petit chef qui se croit roi du pétrole. Ma mère dit que j'ai ce truc, à chaque fois que je franchis la porte de la baraque. Je suis comme ma grand-mère. Avant même que je l'ouvre, on m'entend déjà gueuler. J'aurais une espèce d'autorité naturelle à dire et à faire. Je pense pas vraiment que ce soit le cas mais j'aime bien l'idée. Souvent, je rappelle quand même que je suis une imposture, de ce côté là. Rien qu'hier encore, alors que je causais avec Jéhanne, j'ai réalisé que j'étais mon propre représentant légal et ça m'a foutu le vertige. Quel est l'abruti qui a eu cette idée de génie? Je sors mes grands discours et je me la raconte mais bordel, que quelqu'un me tienne la main. 

J'ai ce côté gamine auquel je tiens comme si c'était les codes de la bombe nucléaire. Quelque part, ça me rassure. Je me souviens de mon premier travail dans la communication. Ma responsable s'agaçait que je me comporte comme une teenager (ou plutôt, elle s'agaçait que je ne sois pas comme elle et que certains auteurs et autrices me préféraient à elle) mais je sais pas, j'ai l'impression que j'ai que ça, parfois. Cette espèce d'intégrité étrange que je refuse de dealer. C'est peut-être la faute de mon noeud nord en bélier. Authenticité immature. Mon chemin de vie, assumer ce qu'il y a de plus con en moi tout en arrachant des têtes avec les dents. 

Donc non, je ne sais pas être sérieuse. Je ne sais pas être autre chose que second degré. Voire troisième. Quatrième si vous êtes chanceux. Je me suis fait la réflexion entourée de mes collègues, dans mon tshirt Christina Aguilera époque Genie In a Bottle (j'aimais trop cette era) et mon paquet de gâteaux Dinosaurus. Je me demandais sincérement ce que je foutais là et en vérité, je pense qu'ils se le demandent aussi, en plus de terriblement les énerver. Ca me fait rire, parce que je me rappelle comment, à l'époque, je pouvais mal vivre de me retrouver en prépa à bosser sur des concours de merde type sciences po. Je crois que j'ai mis du temps, avant de dissiper ça. Ne pas me sentir à ma place, finaliment me coller nulle part, puis finir par ne plus coller à rien. Ouais, ça me pesait, avec du recul, je l'admets. Comme si mon individualité devenait, je ne sais pas, nocive pour ma personne en devenir. Prendre de la bouteille m'a finalement obligé à trouver cet équilibre précaire: marier les contraires, appuyer les contraductions, quitte à ce que ça fasse tâche. Ne correspondre à rien, tracer mon chemin. Marcher sur le bas côté, en zig zag, comme si j'étais à ça du coma éthylique. Je ne sais même plus être autrement, maintenant. Je crois que c'est pas plus mal. Ne pas être sérieuse. Dans ce que je suis, dans ce que je représente. Cultiver cette individualité comme une putain de plante toxique mais avec une gueule marrante. 

Au final, c'était ça ou devenir une connasse. 

is your muffin buttered?

 

Je ne pense qu'à deux choses en ce moment: le nouveau Front Populaire et le concert des L7 mardi prochain. Je me suis même foutue une journée de congés pour demain histoire de dormir un peu. Résultat, je suis dans mon plummard à vous pondre une note au lieu de pioncer, allant allégrement à l'encontre de mon plan savamment élaboré ce matin alors que je m'insultais de tous les noms possibles pour m'être couchée la veille à 1h du mat avec un réveil à 6h (on ne se refait pas).

J'en ai profité aussi pour regarder ce documentaire sur ARTE, à propos des jeunes qui rejoignent les rangs du RN et ça m'a déprimé, d'une force. Toujours pas remise de cette gamine qui s'est mise à hurler "Jordan, ma viiiie", en le filmant comme si elle avait un putain de boys band en face d'elle. Je pense d'ailleurs qu'il est vraiment temps que les One Direction se reforment pour occuper les lycéennes de nos campagnes. A vrai dire, ça m'a beaucoup interpellée, à pleins de niveaux différents, sans faire ma Claude Levi-Strauss de Lidl (je vais éviter de vous en faire une liste, il est temps que t'aille toi-aussi te coucher, fidèle lecteur, on est plus tout jeune, toi et moi). 

Sinon, dans un registre plus tranquille, j'espère que vous êtes tous et toutes en train d'écouter les albums de Goat Girl et de Hannah King. Mon avis vaut ce qu'il vaut mais ils sont fabuleux.

front populaire



Nous y sommes. Je savais que ce jour finirait pas arriver. Je suis même étonnamment sereine. Ne plus y croire est la pire erreur qu'on puisse faire. Ne plus y croire ou simplement s'en foutre. J'ai choisi le camp de la candeur, de la naiveté, du rose pailleté. Le RN ne doit pas passer. Il ne passera pas. Je m'y refuse. De toutes mes tripes, de toute mon âme.

J'ai des images du premier second tour de Le Pen qui me reviennent. De la fébrilité du moment, de la sidération. Notre génération a été élevée là-dedans, avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Année après année, le score fascisant prenant du galon, jusqu'au point de rupture. Donc non, je ne peux pas me résigner à ça. Je ne peux pas et on ne le doit pas. L'enjeu est colossal, vital.

Je n'ai même plus envie d'essayer de comprendre comment on a pu en arriver là. On y est, et on doit agir. Je m'en branle des querelles partisanes, si je dois voter pour un caniche avec le logo NUPES ou FRONT POPULAIRE ou je ne sais quoi d'autre sur le cul, je le ferai. Si vous restez à comater sur votre canapé parce que un tel ou tel parti ou personne vous dégoûte, vous serez complice. On n'a plus le temps de chercher une licorne qui chie de l'or. Notre candidat idéal de gauche, on ne l'aura clairement pas en vingt jours. Mais au moins, on pourra se regarder dans une glace le 8 juillet au matin. Et c'est tout ce qui m'importe. Si on rate le coche, c'est toute notre identité politique à remettre en cause. Parce que si on est infoutu de penser collectif, si on est infoutu de voir plus loin, alors on vaut pas mieux qu'un minable macroniste qui passe son existence à bouffer à tous les rateliers. 

Mais notre responsabilité ne réside pas seulement d'aller chercher par la peau du fion tous nos gauchos fine bouche. Il est de notre responsabilité aussi de sauver ce qui peut encore être sauvable. Les discours hésitants, les idées embrouillées. Clarifier, expliquer, sans insulte, sans arrogance. On ne changera pas un raciste, mais on peut redonner une lumière chez celles et ceux que la vie a foutu dans le désespoir, qui ne savent plus où aller, qui ne comprennent plus vraiment ce qui se passe. Clarifier, expliquer. On n'est pas ces espèces de monstres sanguinaires.

Mais pour les autres, pour les connards de première ligue. Bordel, ceux là, mais qu'on les monte en l'air. Couteau entre les dents. Faucille et marteau dans chaque main. 

Les 30 juin et 7 juillet, Make Racists Afraid Again.

all the young punks

 

L'album de Charli XCX depuis hier soir. Brat est tout ce que j'attendais pour un mois de juin. Comme je le disais, elle est parfaite pour un dimanche. Ambiance juste comme il faut pour bosser sur ses side projects dans de bonnes conditions.

J'ai pas l'air comme ça mais je suis très concentrée et particulièrement studieuse ces derniers temps. Je me demande si c'est pas parce que j'ai vachement réduit ma consommation de pain ou que j'ai décidé de foutre du vinaigre partout là où je peux en foutre mais bref, beaucoup moins de fatigue, je dors mieux. (merci pour la peau et l'humeur). Comme quoi, parfois, ça se joue à rien.

Sinon rien à voir mais matinée plutôt agréable. J'ai marché avec de la musique dans les oreilles. J'ai regardé autour de moi, comme une gosse qui découvre le monde. Je suis passée vite fait au bureau de vote, avec bien évidemment des vieux qui vont claquer dans l'heure décider de l'avenir des plus jeunes. Cette espèce de guerilla générationnelle. Genre, pardon si tes rotules fonctionnent moins bien mais en fait j'ai rien à voir avec ça. Mais le pire, c'est que j'ai l'impression qu'on ne va même pas vraiment respirer une fois que les boomers disparaitront, parce que ça va laisser place à la gen x, qui, littéralement, a été élevée par des loups dans des backrooms. Je pense que c'est pour ça qu'on a éduqué les millenials comme si notre destin était d'avoir cinq ans toute notre vie. Well done. Le côté inoffensif a été très bien pensé, très bien travaillé. 

Je crois que je vais aller me prendre un Starbucks. Profitons tant qu'on peut.

the black dog



Une tasse de London Fog au lait d'amande vanille et un masque à la rose. L'album des Lightning Seeds, Cloudckukooland, en bruit de fond. J'ai terminé Sherlock et j'ai toujours ce crush de niche pour Martin Freeman (pourquoi les types ignobles nous parlent autant, a podcast). J'ai effectivement dormi 12h cette nuit et je pense que je vais remettre le couvert. Il faut que j'aille voter aussi, demain.

INTERLUDE POLITIQUE


Mais si vous hésitez, si vous sentez la moindre tentation de glisser un bulletin Bardella, alors arrêtez tout. Restez chez vous, empiffrez-vous de gâteaux et buvez un thé chaud. Gravez ceci dans votre esprit: oui, c'est le chaos, oui, la vie est injuste, oui, vous avez l'impression que personne ne vous écoute. Mais l'histoire a suffisamment démontré une chose: le fascisme n'est jamais la solution. Jamais. Ne tombez pas dans ce piège puant. Il n'est pas votre ami, il ne vous comprend pas, il ne servira jamais vos intérêts. Vous ne l'intéressez pas. Vous ne l'intéresserez jamais.

Et pour ceux d'entre nous qui jouissent de privilèges, si vous envisagez d'aller voter pour protéger vos avantages minables, rappelez-vous que nos actions ont des conséquences, qu'un vote a des conséquences. Est-ce que piétiner des vies pour un petit confort personnel a quelque chose de glorieux? Non, c'est lâche. Tout aussi lâche que de rester son cul vissé sur une chaise, "parce que ça ne changera rien" "parce que ils sont tous pourris" "parce que c'est inévitable". Jouer à la roulette russe parce qu'on a décidé de rester en dehors d'un collectif dont on se fout cordialement. C'est quoi, déjà, l'excuse préférée de notre camp?  "Parce que la gauche me déçoit". Non, vous êtes juste des macronistes qui ne s'assument pas.

Donc oui, allez voter demain. Mais votez avec du recul, avec stratégie, avec intelligence, avec humanité. Mettez en sourdine votre gamin paumé, votre gamin capricieux, votre gamin je-m'en-foustiste.  On ne peut plus faire n'importe quoi. On ne peut plus se le permettre. 

P.S. Je ne regrette absolument pas d'avoir pris un air suffisant de connasse pour écrire ce texte. Je suis pas une influence qui susurre à vos oreilles, c'est ma main dans la gueule quand il le faut.

VOGUE KITCHEN | cooking with stenia


Il est vrai que je mange très peu de pâtes mais parmi mes plats favoris, il y a cette recette, qui n'en n'est pas vraiment une parce que qui a besoin d'expliquer ce genre de trucs (j'espère juste que vous savez faire bouillir de l'eau). Alors oui, ça concerne donc des pâtes au citron et je vous entends dire "mais Stenia, qu'est-ce que tu racontes encore, tu détestes les pâtes au citron, on l'a lu dans une de tes anciennes notes". Non, je ne déteste pas les pâtes au citron, mais je suis d'avis qu'il faut les habiller un peu. Des pâtes au citron sans rien d'autre, sérieusement, c'est d'une tristesse sans nom (il suffit de regarder cette vidéo, déprimant).

Donc je vous présente les fusillis aux crevettes citron, ail et léger filet d'huile d'olive, pimpées avec un peu de parmesan, poivre kampot, fines herbes et bien évidemment des épinards (oui, j'aime les épinards) (et oui, sur la photo ce sont des spaghettis mais j'en ai pas trouvé avec des fusillis donc je laisse travailler votre imagination)(je pourrais aussi prendre en photo les miennes mais je considère que c'est un métier et je ne suis définitivement pas faite pour cette carrière).

Je ne vais pas m'étendre sur la manière de faire, préparer le machin comme vous voulez, rajoutez, enlevez, vivez votre truc, ce sont des putains de pâtes, on n'atteindra jamais le niveau d'un chef rital, no pressure. Mais si vous voulez mettre de la crème là-dedans, merci d'aller au coin. On ne validera pas ce bordel-là.

the system only dreams in total darkness


Depuis le début de la semaine je me refais l'intégrale de Sherlock et je n'écoute quasiment que de la britpop. Je sais pas si c'est le fait d'avoir vu Nadia et Neil mais ils me foutent quand même toujours d'humeur londonienne. 

Je voulais aller au cinéma demain matin mais je pense que je vais juste me contenter de pioncer. Je crois que c'est le moment du mois où j'ai besoin de me faire 12h. 

cakes


Un marketeux bien inspiré a lancé la glace nutella. Maintenant qu'on le dit, c'était un peu comme une évidence. Mais il a visiblement fallu attendre ce mec pour nous pondre ce concept: de la putain de glace au nutella. A l'oreille, ça sonne doux, ça sonne comme à la maison. J'ai l'air conne, maintenant, avec ma tablette de chocolat blanc au thé matcha, j'aurais mieux faire de m'acheter de la glace au nutella.

Journée un peu patraque. J'accuse le contre coup de tous les gâteaux que j'ai pu bouffer. Plus je vieillis plus le sucre me fait l'effet d'une descente. Je me suis trainée toute la journée, en me contentant de penser à ce que je vais faire ce week end. Faudrait que je retourne un peu plus sérieusement voir l'expo qui se passe en ce moment au travail. Peut-être que j'irai demain, durant ma pause déjeuner. On peut y jouer au flipper. J'adore le flipper. Quand j'étais môme, mon père me ramenait toujours dans ce café, près de la gare. Ma mère me mettait mes plus jolies robes. Elle savait que j'adorais ces moments. Mes parties de flipper en sirotant un diabolo grenadine. J'ai toujours rêvé d'avoir mon propre flipper. 

Ne m'offrez pas de fleurs.

[moodboard] monthly inspiration: june