snack wars



Comme c'est Pâques et qu'à Pâques, j'aime bouffer, autant continuer sur cette trajectoire et parler food et plus spécifiquement mon top 10 snacks (vous allez bientôt mieux me connaitre que je ne me connais moi-même). Du healthy au moins healthy en passant par le franchement dégueu, il y en aura pour tous les goûts.

1. baby carrots / hummous
2. chips poivre noir tyrrells à tremper dans du tzatziki
3. yahourt soja vanille avec des morceaux de pomme dedans
4. tartine de fromage de chèvre et un verre de coca
5. banane et beurre de cacahuète
6. tartine de seigle revenue à l'ail, ogorki kiszone et thé noir
7. pudding (chocolat/lait d'amande) de graines de chia avec framboises et myrtilles
8. pancakes à base de pommes de terre tartinés de cheddar easy cheese en spray
9. champignons marinés et saindoux végétal sur une tartine de seigle et thé noir
10. tablette de chocolat à la cerise à tremper dans un yahourt grecque, la tablette entière

On se retrouve plus tard!

VOGUE KITCHEN | cooking with stenia


BIGOS VEGETALIEN

INGRÉDIENTS - pour 6 personnes

680 g de choucroute

400 g de chou blanc

400 g de champignons

350 g de tofu fumé,

150 g de saucisses végétalienne au paprika

15 g de champignons séchés

2 oignons

1 gousse d'ail

3 feuilles de laurier

3 cuillères à soupe de concentré de tomates

1 cuillère à soupe de poudre de paprika

200 ml de bouillon de légumes

5 grains de piment de la Jamaïque

1/2 cuillère à café de graines de carvi

4 cuillères à soupe d'huile végétale

sel + poivre


PREPARATION

Versez de l'eau bouillante sur les champignons séchés et laissez-les tremper pendant 20 minutes.
Pendant ce temps, préparez les autres ingrédients. Hachez finement les oignons et l'ail.
Coupez le tofu fumé en morceaux de 1 cm.
Coupez les champignons en quartiers ou en sixième en fonction de leur taille.
Coupez le chou blanc en fines lanières.
Écrasez les grains de piment de la Jamaïque et les graines de carvi avec un peu de sel dans un mortier.

Faites revenir l'oignon avec l'huile végétale dans une grande casserole à feu moyen pendant 4 minutes.
Ajoutez le concentré de tomates et l'ail et faites revenir le tout jusqu'à ce qu'il change de couleur. 
Ajoutez maintenant tous les autres ingrédients.
Hachez finement les champignons séchés.

Portez le Bigos à ébullition une fois à haute température, puis laissez mijoter à feu doux avec le couvercle fermé pendant au moins 60 minutes.

Assaisonnez le bigos avec du sel et du poivre.
Servez avec du pain ou des pommes de terre
.

pasta al limone

 

Je suis dans un état de léthargie qui n'a strictement aucun sens. Je sens que je veux dormir mais je ne pense qu'à la bouffe, donc ça me tient diablement éveillé. Mais plus je force et plus je veux vraiment pioncer et plus je ne pense qu'à bouffer. C'est pas un cercle vicieux, c'est l'Enfer de Dante cette connerie.

Je crois que je vais regarder cette vidéo du Vogue, avec cette meuf sans saveur qui nous avait présenté sa recette de pâtes au citron (déjà rien que l'intitulé, j'ai envie de réveiller tous les morts de ma famille pour partir en croisade tellement j'ai toujours jugé que ce plat c'est juste du grand n'importe quoi), avec un peu de chance, ça va me faire sombrer dans le coma.

you take my heart and drink it for tea

 

J'ai chopé pour que dalle le DVD d'Un couteau dans le coeur de Yann Gonzeles cet après-midi et ça m'a rendu nostalgique. Je me rappelle encore très bien que je devais aller le voir au cinéma. C'est absolument ridicule, mais je revis encore le truc: si vous saviez à quel point j'avais tout bien préparé, acté comme mon moment à moi, ma solitude caressée dans le sens du poil. Mon père était décédé depuis quelques mois et je ne m'étais pas retrouvée seule depuis un bout de temps. Alors j'avais sacralisé le bordel à outrance. Limite j'avais pas préparé un sac d'expédition et un couteau bushcraft. Mais j'avais du annuler, j'avais du me résigner. C'était l'année où rien n'était à moi, pas même mon temps. J'en garde encore les traces, aujourd'hui. Cette difficulté à remettre des barrières. Je savais faire. Mais aujourd'hui, moins. Aujourd'hui, tu peux pas trop difficilement me tordre. Peut-être parce que je reste épuisée. Vidée. Rien ne comble, pas même le repos. 

Alors j'étais un peu heureuse, en le trouvant sur cet étalage perdu au milieu de nulle part. J'ai pris ça comme le signe que je devais prendre un peu de temps pour moi. Et puis ça tombait bien. J'aime beaucoup ce qui englobe Vanessa Paradis. Un jour, j'avais croisé son mec à Monop, je lui ai lancé que j'adorais sa femme, il m'a répondu que lui aussi, devant le rayon tarama. J'estime qu'on doit lui rendre hommage, partout, tout le temps. Même au rayon tarama.



C'est difficile de ne pas être subjugué par cette nana. Elle a cette chose en elle qu'one ne peut pas vraiment ignorer. Quand j'étais gamine, j'écoutais Bliss en boucle, et j'arrêtais tout quand le clip Pourtant passait à la télé. Mathieu Chedid était d'ailleurs pas loin de moi au concert de Sean Lennon, je vous raconte ça, on était encore sur Myspace, et je regrette de ne pas être allé le voir pour lui dire merci. Juste pour ce cadeau là.

Mais Paradis au cinéma, c'est encore autre chose. Son monologue dans La Fille sur le Pont. Sérieusement, je chiale rien qu'en vous écrivant ses mots. Atomik Circus, aussi. J'ai toujours apprécié ses choix qui sortent du sentier. Elle a une carrière incroyable, quand on y pense. Inclassable. J'aime bien ces personnalités là. Ces personnalités qui rayonnent par leur prise de risque, leur envie d'aller là où on ne les attend pas. Cette mise en danger permanente sur leur propre gueule, dans une industrie où tu peux crever plus vite que ton ombre.



Donc oui, Un couteur dans le coeur, j'avais hâte. Pour les meurtres, pour le porno gay. Pour toute cette imagerie surfaite, excessive, en toc. Dans la bande-annonce, elle a ce désarroi amoureux, je sais pas, rien que ça, ça donne envie. Elle est époustouflante dès qu'elle est au bord du précipice. Si je la croisais, je lui demanderais où elle puise ce mélo. Si ça vient de son enfance, de la mort de son chien. Ca me fascine, ces gens comme ça. Faits dans ton béton armé avec tout l'intérieur qui s'effrite. 

don't rain on my parade



Cette update sera dramatiquement robotique. Je me sens vidée. Je me suis levée avec une putain envie de pleurer. Et ce temps gris. Et cette flotte. Je sais pas. Je déteste quand je retombe dans ces moments, dans ces travers. Le progrès qui fait marche arrière. C'est absolument détestable. Cette envie de tout lâcher mais de se sentir encore prise au piège. L'angoisse, la peur, la fatigue. Cette merde de temps (MAIS EST-CE QUE CA VA S'ARRETER A UN MOMENT??). Donc franchement, je ne sais pas si je serai la meilleure des compagnies aujourd'hui. On va voir comment la journée va se dérouler mais honnêtement, je n'ai qu'un seul besoin: rester dans mon lit et attendre que Poutine nous balance une bombe nucléaire dans la tronche (parfois je me demande s'il regarde nos tiktoks le suppliant de pas le faire parce qu'on est totalement pas dans le même bateau que l'autre taré de l'Elysée et qu'il se marre) (il devrait parce qu'ils sont très drôles).

Tout ça pour dire, à plus tard. Ou peut-être pas. Tout dépendra si l'envie de poster une photo de Tomato Chalamop ou une autre de Florence P. and the machine sera plus forte.

sing me to sleep

 

N'oubliez pas d'aller dormir. On se retrouve dans quelques heures!

holy trinity from this marijuana smoke smell in my hair

 

J'ai écouté le nouveau disque de Beyoncé et j'arrive pas à me décider. Certains titres auraient du être interprêtés par d'autres. Ils auraient été parfaits pour d'autres. Juste, sa voix. Parfois, ça collait pas, et j'ai trouvé ça frustrant. Mais c'est un détail, vraiment, faut pas se focaliser là-dessus, après la deuxième écoute. C'est Beyoncé qui a fait du Beyoncé et c'est tout ce qu'on lui demandait, au final. Etre la voix d'une histoire qui n'avait jamais été écrite. Ici, c'est la country sur Earth 2, là où Taylor Swift n'a pas fait de Safe and Sound un tube. Oui, Beyoncé a fait autre chose avec ce disque. Ou plutôt a-t-elle fait exactement ce qui aurait du être fait, depuis toujours. Elle n'a pas redéfini le genre, elle n'a pas joué avec les références, elle ne s'est pas réappropriée son histoire. Non, Beyoncé l'a emmené à bord de sa bagnole, genre épopée à travers un Texas lui-même déglingué, pour lui rappeler d'où elle venait, type dessin initiatique d'une héroine qui se serait perdue en chemin. Les racines, ça s'oublie pas, ça se vit, et ça continue de grandir en soi. J'aime bien l'idée. Je sais pas, si la country était une personne, elle serait heureuse, je pense. Sentiment de retrouver son chez soi, après une longue errence. L'église au milieu du village. Cowboy Carter a ouvert les fenêtres, a senti le soleil sur son visage et a souri. Home sweet home. 

Tout ça pour dire, Bodyguard, quelle réussite. Le genre de titre qui te donne envie de danser sur ton lit en petite culotte, chaussettes Damart et tshirt University of Paris un dimanche soir sur les coups de 19h (Zendaya arrive avec les chips, le Dr Pepper et les joints, elle doit se replonger dans le rôle de Rue). Et Daughter, quelle douceur. Et Ya Ya, quelle amusement.

Non, vraiment, well done Knowles.

drive my truck midway to the motorway station



J'ai enfin vu The Sweet East et c'était : SUPER. Déjà parce que je suis une grande fan des voyages initiatiques à la Candide, mais encore plus quand ça a pour fond une Amérique qui part en couilles (on me souffle dans l'oreillette que l'Amérique est toujours partie en couilles DONC encore plus qu'à l'habitude). Non, vraiment, ce côté Alice aux pays des merveilles des rednecks, je m'attendais pas à voir ça. Et rien à foutre si c'était attendu sur le papier. A l'écran, ça m'a débloqué un truc enfoui, un truc oublié. Ma vie rêvée d'adolescente qui défilait sous mes yeux. Tout ce fantasme d'Amérique de la part d'une gamine qui se mettait sur pause quand la vie devenait trop chiante. J'avais besoin de revoir un peu de ce trash foutraque à l'écran. Ce trash convenu d'une petite conne qui se croyait profonde mais qui ne faisait qu'effleurer la surface des choses.



J'étais comme ça. Moi aussi je rêvais de pas remonter dans le bus quand on s'arrêtait pour pisser sur l'autoroute. Aller me cacher dans un restaurant de seconde zone, entre un camioneur slovaque et une famille de touristes immatriculée Pays-Bas. Je serais partie me cacher dans le coffre d'une voiture qui m'aurait amenée je ne sais où. Pas de décision prise à l'avance, seulement de l'aveugle et des rencontres qui n'ont aucun sens. J'aurais nourri les pigeons sur un banc avec Micheline, j'aurais volé des crêpes à la confiture pour les manger à l'abri dans un squat, j'aurais fait la manche en échange d'une lecture de tarots (tous mes clients potentiels auraient connu un amour incroyable avant de vivre une mort atroce, il aurait fallu se méfier du chiffre trois et éviter de tomber sur tous les frigos dont la marque commence par un m). Ma nouvelle vie aurait été remplie de ratages en tout genre. J'aurais été une catastrophe ambulante. Ma propre catastrophe ambulante. J'aurais été bien. J'aurais été sereine. J'aurais pris mon destin en main, comme la dernière des nazes. 



Au lieu de ça, j'étais première de mon lycée en sciences physiques et j'avais aucune Micheline avec qui nourir les pigeons. J'allais à des concerts de punk, je buvais des bières dégueulasses. J'étais pas médiocre. J'étais uncool et c'était beaucoup trop cool. Je me faisais chier, j'étais le prototype d'une réussite hybride. J'aimais pas la pression qui se tramait, j'aimais pas cette image là mais j'avais pas le choix. Je me faisais chier (oui je sais, je l'ai déjà dit, mais je le répète, je crois que je commence à piger quelque chose) mais ça a toujours été mon moteur. L'ennui, le rien, la bière dégueulasse.

Je sais pas pourquoi mais d'un coup, j'ai envie d'écouter Superbus. Je comprends pas pourquoi personne n'a pensé à faire un road trip adolescent qui part de Rennes jusqu'à Plan-de-Cuques à bord d'une Renault 14 avec Radio Song en bande-son.

Je crois que je vais me le noter en idée de livre. La daronne en jaguar. Me demandez pas pourquoi ce titre, j'en suis à mon huitième jour de négociations syndicales. J'ai l'esprit d'un crackhead et je sais pas mais je suis intimement convaincue que je sens la merguez.

Heureusement c'est le week end, je vais pouvoir dormir, me gratter les fesses et foutre des sheet masks à l'algue en toute quiétude.

Et updater, oui, updater, bien évidemment.

un jour j'irai à new york avec toi

 

Je n'ai pas pu aller au concert d'Adam Green à cause du travail et je ne vais pas pouvoir aller au concert de Sky Ferreira à cause du travail.

Je déteste le travail.

JE DETESTE LE TRAVAIL.

Donc je vais apaiser mon âme avec des photos de Timothée Chalamet qui mange une pizza.

Vous vivrez cet apaisement avec moi...

...en vous bombardant de photos de Timothée Chalamet qui mange une pizza.

N'essayez même pas de me convaincre du contraire.







(c'est mon blog, je fais ce que je veux)

honey, you're a funny girl

 

J'ai un truc avec Rachel Sennott. Savoir qu'elle va réaliser une série pour HBO, ça me fout une de ces pêches. Apparemment, ça va être un truc de nanas, un truc très gen z, et ça me convient parfaitement. Môme, j'avais adoré Sex and the City, dans ma vingtaine, j'avais détesté, DETESTE, Girls, mais là, la trentenaire que je suis est en amour devant cette nouvelle génération (même si elle est très bizarre à ne pas connaitre Madonna et à vouloir s'habiller comme quand on avait 7 ans).

C'est un peu la même aussi avec Olivia Cooke. J'aime la décontraction de cette vague d'actrices, un peu fendardes sur les bords. Je trouve parfois qu'on est un peu trop why so serious (et y a de quoi, je dis pas le contraire). Mais je sais pas, on a perdu de vue le concept de se donner un peu des soupapes de décompression de temps en temps. Genre, je me demande si c'est pas ça, le vrai self care: se marrer en recrachant son coca par les narines.

what you don't do for love


(oui, je fais des infidélités à Timothée car nous n'avons pas assez de Julia Fox dans nos vies)

Je relis pour la trentième fois cette note de Polly sur le pourquoi du blog et c'est exactement la raison pour laquelle je voudrais tant qu'on revienne à ce mode d'expression. Cette espèce de liberté de ton sur ce qu'on a envie de montrer, pas de pression, juste être soi-même face à l'écran, dans ce qu'il y a de plus profond, ou de surfait, selon l'humeur. J'aime bien cette chose, d'établir ses propres règles, son propre tempo. Et puis tant pis si ça fait chier. Le blog, c'est un peu une crise d'adolescence qui n'en finit pas. Etre le weirdo de service avec sa bande d'asociaux. 

Après, en ce qui me concerne, j'aime l'idée de sacraliser le truc. Ca me ferait mal que ça parte dans les limbes. Je ne suis pas accrochée aux choses mais je suis accrochée aux mots, aux idées. Je crois que j'ai besoin de marquer à nouveau ça au fer rouge. J'ai envie de m'étendre, de tourner autour du pot. J'ai envie de passer des heures sur des notes qu'on survolera sans doute à peine. Mais je continue pour ce lecteur, celui qui a envie d'y retrouver un peu de lui là-dedans. Un autre weirdo pour compléter la bande d'asociaux. Que ça lui évoque quelque chose. N'importe quoi. Une phrase, une photo des cheveux de Timothée Chalamet. Non, vraiment. J'ai envie que mon blog soit un peu votre bar PMU favoris. Qu'on le lise en fin de cuite, avant de s'écrouler dans sa dégueule, ou encore dans son lit, un dimanche matin à 16h de l'après-midi. Je veux refourguer du second degré et de l'émotion. Se dire qu'au final, on est pas tout seul dans ce bordel et que potientiellement, il y a moi, pire que vous, pour vous servir dans votre loose sublime.

On est dans le même bateau. Alors autant se fracasser sur cet iceberg à la con, sourire béat aux lèvres.

Sinon, dans un autre registre, j'apprends à l'instant que la maison incroyable de Cara Delevingne a cramé il y a quelques jours et je pense, sans m'avancer, être encore plus dévastée qu'elle. Envie de me fracasser sur l'iceberg juste pour cette raison.











Effondrée. je suis éffondrée.

clean cut kid

 

Je vous avais prévenu: Timothée, Timothée et encore Timothée (par contre, je vous épargne les premiers clichés du biopic de Bob Dylan) (les cheveux, ça fait définitivement tout).

Journée assez pourrie dans l'ensemble, je sens que mon esprit commence à quitter mon corps. Vraiment, l'impression de flotter à chaque instant au-dessus de ma gueule, à observer ma carcasse déglinguée aller et venir, dossier sous le bras, pour le compte de ce bon vieux capital de merde. Plus j'écris et plus j'ai envie d'écrire et plus ça me conforte que je ne veux qu'écrire. C'est déjà un bon début, parce que j'étais quand même partie de nombreuses années sur l'idée de foutre le truc au feu. Mais y a des gens, comme ça, qui vous rattrappent au détour d'un dm twitter. Ca prend du temps, ça fait son chemin (c'est que je suis pas une épreuve simple) mais on y arrive, pas à pas. C'est la prise de conscience qui est difficile à embrayer. Mais une fois que c'est fait. Putain, la légèreté.

Tout ça pour dire que je me pose beaucoup de questions. Sur le pourquoi du comment. Si j'ai encore envie d'être là, s'il n'est pas temps que je tire ma révérence. C'est pas tant une démission officielle qu'un largage en bonne et due forme. J'aime mon travail, au final, mais je n'aime ni les gens que je cotoie, ni la personne que ça a fait de moi. C'est ce que je disais à une collègue ce matin: faut savoir se donner le coup de pied au cul nécessaire au bon moment, pour se retrouver face à soi. 

Je crois que c'est le bon moment.

leave the room with the fire on

 

J'ai fait le plein de photos de Timothée Chalamet, donc je vous préviens: vous allez en bouffer. Comme je le disais dans ma précédente note, ses cheveux m'inspirent (et ne me demandez surtout pas pourquoi, les voies des icones bisexuelles sont impénétrables).

Je pensais ça en regardant trois de ses films ce week end (quand on aime on ne compte pas) (on m'a remis devant Call My By Your Name, Les filles du Docteur March et Le Roi) et j'ai été bluffée par sa capacité à faire passer autant d'émotion par ses yeux. Ce type ne regarde pas les personnages qui l'entourent, il les voit tout comme il voit ceux qu'il interprète. Je le trouve très européen pour ça, à la fois nonchalent et terriblement précis. Il y a quelque chose de beau et de précieux chez lui. Une fragilité, sur le fil. Après, j'ai toujours eu un faible pour les antihéros à la Shakespeare, mon côté littéraire midinette. Mais il a le mérite d'être captivant et brute, avec une rare assurance (et c'était pas gagné d'avance quand on se traine des faux airs de Zemmour).

En attendant, je remets un peu de Romy dans nos oreilles (et donnez-lui une scène où il danse sur She's on my mind).

A demain!

73 questions with stenia | vogue edition


Quel est ton moment préféré de la journée ?
Le début de la matinée, sur les coups de 8h. I'm a morning person, sorry not sorry.

Quelle est ta plus grande faiblesse ?
J'ai beaucoup d'ego, il est très facile de me mettre en colère.

Quelle est ta plus grande force ?
Quand je tombe, je ne sais pas rester à terre.

Quelle est la plus grande expérience d'apprentissage que tu aies eue ?

La maladie de ma mère.

Quelle est ton idée d'un rendez-vous parfait ?
Une exposition. Un tea time. Beaucoup de pâtisseries. Flâner dans une librairie. Une légèreté entourant le tout.

Quel est un vice que tu aimerais pouvoir abandonner ?
L'orgueil.

Quelle est une cause qui t'est importante ?
Le féminisme.

Quel est le meilleur compliment que tu aies jamais reçu ?
On avait 5 ou 6 ans, on jouait au billard de gosses que mes parents m'avaient offert pour mon anniversaire. En fin de partie, mon meilleur pote avec qui j'avais disputé une partie m'a sorti : "Pas mal pour une gonzesse". C'est ridicule, ce n'est pas non plus le meilleur compliment mais j'associe l'idée au plus drôle. J'ai 36 ans, j'y pense encore en riant.

Quand es-tu le plus inspirée ?
Vers 23h.

Sucré ou salé ?
Salé.

Quelle chanson pourrais-tu écouter en boucle ?
"Wicked Game" de Giant Drag.

Qu'est-ce qui te fait le plus sourire ? 
L'idée d'aller au cinéma un samedi matin.

Quelle est une chose que les gens ne savent pas à ton sujet ?
Même mes proches ne sont pas au courant. Ça me suivra dans la tombe.

Talons, chaussures plates ou baskets ?
Talons.

Vintage ou neuf ?

Vintage.

Quelles sont les trois choses sans lesquelles tu ne pourrais pas vivre ?
Du halloumi, un livre et un diffuseur d'huiles essentielles.

Siège près de la fenêtre ou dans l'allée ?
Je m'en fiche.

Quelle est ta dernière obsession en matière de personnage de télévision ?
Ça commence à dater mais la garde-robe de Mabel dans "Only Murders in the Building".

Cuir ou dentelle ?
Je ne peux pas choisir. JE NE PEUX PAS CHOISIR.

Quelle est la chose la plus aventureuse que tu aies faite dans ta vie ?
Avoir fait de l'auto-stop pour me rendre au festival de Woodstock, édition polonaise.

Comment te définirais-tu en trois mots ?
Rancunière, impulsive, cynique.

Quel est ton vêtement préféré que tu possèdes actuellement ?
Un t-shirt qui dit : "So Exhausted From Carrying Around My Big Heaving Tits All Day".

Quel est un article vestimentaire indispensable que tout le monde devrait posséder ?
Un perfecto.

Qu'est-ce qui t'inspire dans la vie en ce moment ?

Les cheveux de Timothée Chalamet dans "Dune".

Quel est le meilleur conseil que tu aies reçu ?
De ma grand-tante Elfrida, à plus de 80 ans : "Baise autant que tu veux, et surtout, ne te marie pas. Comme ça, tu ne seras pas stressée."

Qu'est-ce qui t'agace le plus ? 
La mollesse, la tiédeur, l'indécision.

Diamants ou perles ?

Le toc, les bagues du type obsidienne, malachite.

Quelle est la première chose que tu remarques chez quelqu'un lorsque tu le rencontres pour la première fois ?
Le degré de nervosité, le langage corporel.

Quel est ton plus grand regret ?
Ne pas avoir persévéré au lycée dans le théâtre.

Qu'est-ce qui est beaucoup joué dans ta playlist musicale en ce moment ?
Mary Timony et Helium.

Quel est ton jeu de société préféré ?
Je ne suis pas très jeu de société.

Quel est ton plaisir coupable ?

Faire la voix off de mon clebs (elle est rocailleuse et il a l'accent écossais).

Quel est le dernier livre que tu as lu ? 
Une relecture. Lily Allen, "Moi, exactement".

Que lis-tu en ce moment ?

Je n'ai rien commencé pour le moment, je pense que ce sera "Les derniers américains", de Brandon Taylor.

Comment commences-tu ta journée ? 
Un verre d'eau, des étirements, une douche.

Quelle est ta fête préférée ?
La fête des morts.

Si tu pouvais fouiller dans le placard d'une femme ?

Mary-Kate Olsen.

Si tu pouvais échanger ta vie avec une personne pour une journée ?
Une personne, n'importe laquelle, qui participe à des concours de danse avec son chien (je sais pas danser, et mon clebard comprend rien).

Quelle est une chose que tu as toujours voulu essayer mais que tu as eu trop peur de faire ?
Tout lâcher. Mais vraiment. Tout lâcher.

Qu'est-ce que tu aurais aimé savoir à 19 ans ?
Que le temps, ça ne file pas, ça se gère. Et que du coca à chaque repas, c'est une fausse bonne idée.

Mis à part ton téléphone ou ton portefeuille, quels sont quelques articles indispensables dans ton sac à main ?
Des mouchoirs.

Si tu n'exerçais pas ton métier actuel, que ferais-tu ?
Dog sitter.

Quelque chose que tu ne peux pas faire ?
Cacher mes émotions. Tout se lit sur ma gueule.

Où as-tu passé tes meilleures vacances ?
Londres. Toujours Londres.

Quelle est la ville que tu as toujours rêvé de visiter ?
Saint-Pétersbourg.

Qu'est-ce que tu emportes toujours avec toi en voyage ?
Un carnet et un crayon.

Nourriture préférée ?

Une assiette de halloumi, patates douces rôties, champignons et riz noir.

Dessert préféré?

Forêt noire.

En-cas préféré ?
Carottes et houmous. Ou chips au poivre noir.

Quel film t'a fait pleurer ?
Pas un film mais la série "The Haunting of Bly Manor". J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps.

Quel est ton film préféré de ces cinq dernières années ?
"Poor Things" de Yórgos Lánthimos.

Quel talent aimerais-tu avoir ?
Savoir danser. Avec mon chien.

Quel est ton exercice préféré ?

La marche. Je pourrais déambuler dans les rues de Paris pendant des heures.

Quel est ton groupe préféré ?
R.E.M. Butthole Surfers. Hole. Je ne peux pas choisir.

Quelle est ta commande de restauration rapide préférée ?

Eggtoast épinard, trio de pancakes, caramelised macadamia oat latte, de chez Starbucks.

Quelque chose que tu ne veux pas faire dans 10 ans ?
Devoir tuer mon voisin pour du papier toilette parce que l'économie se sera effondrée.

Quelle est la chose la plus mignonne sur terre ?

Les chiens. Et Harry Styles.

Quelle est la meilleure chose qui te soit arrivée cette année ?

Réussir à rebooter ma petite cervelle.

Quel est ton cocktail préféré ?
Rusty Nail.

Quel film te fait le plus rire ?

"Mary à tout prix", des frères Farrelly.

Que manges-tu habituellement pour le dîner ?

Des légumes, une poelée de champignons, ou une soupe, avec un yaourt soja fruit rouges ou vanille, un carré de chocolat noir. Parfois une pizza.

Que manges-tu habituellement pour le déjeuner ?

Des salades à base d'haricots, de lentilles, de quinoa. De l'avocat, parfois de l'œuf, du poisson avec parcimonie. Des trucs healthy et chiants de blogueuses lifestyle.

Que manges-tu habituellement pour le petit déjeuner ?
Un thé vert et des tartines de pain de seigle avec du fromage. J'alterne avec du porridge et un matcha.

Quelle est ta chose préférée au monde ?
Ne rien faire.

Quelle est ta couleur préférée ?

Vert impérial et rouge bourgogne. A égalité.

Quelle couleur de vêtements portes-tu le plus souvent ?
Du noir.

Trois mots pour décrire la vie Paris ?
Usant, déprimant, surfait.

Aimes-tu les surprises ?

Oui.

Quelle est la chose que tu as dû apprendre à la dure ?

Le patronat.

Quelque chose dont tu es fatiguée ?

Le patronat.

Vers qui te tournes-tu quand tu es triste ?

Je me tourne vers personne.

Quelle tendance aimerais-tu voir disparaître pour toujours ?

Le bob. Ça me tend.

Que voulais-tu faire de ta vie à l'âge de 12 ans ?

Être dans le raisonnable, ne pas trop me fracasser la gueule, écrire des scénarios.

anything but me



Elisabeth me disait que j'avais des vibes californiennes et que ça explique un peu pourquoi j'aime pas New York. I'm a California Bitch, body and soul. C'est étrange, parce que je n'ai jamais foutu les pieds à Los Angeles et j'ai toujours cru que j'étais plutôt du type british country girl, mais la vérité est là, de la part d'une pote qui a effectivement foutu les pieds à L.A.: je suis pas là où je devrais.

Pourtant, j'en ai eu, de ces rêves de Paris, mais une fois qu'on y est, putain l'angoisse...Pour moi, c'est qu'un grand trou qui sent la naphtaline, je préfère encore mon Santerre natal. Sans doute pourquoi je suis aussi douée pour les grands écarts et les mariages bizarres. Mais l'ambiance californienne. Je sais pas. C'est la famille. Ou du moins quelque chose que j'estime en tout cas être de l'ordre du familial. Y une ambiance spéciale, là-bas, je l'ai réalisé en écoutant Clem Creevy de Cherry Glazerr en parler dans cette vidéo. J'ignore ce que c'est, ce sentiment là. Une famille, voulue ou imposée, je m'en fous. J'ai ma mère, bien sûr. Mais j'ai pas eu ces moments, ces rencontres, ces échanges. J'idéalise beaucoup la chose, dans ma tête. Quand j'entends les drames que ça implique, les repas chiants qui s'éternisent, les gueulantes entre celles et ceux qui veulent faire péter la machine et les autres qui s'en accomodent très bien. Ma mère a fait volé ça en éclats dès le départ, surtout du côté de mon père, pour pas que je subisse (même si on finit toujours, tôt ou tard, par payer les pots cassés). Mais j'aurais aimé avoir le choix, l'espoir secret de me dire que j'allais pouvoir la vivre, ma série à l'américaine. Là où tout est toujours bien qui finit bien, même après avoir foutu le feu à la baraque, failli te noyer dans la piscine et comptabilisé six comas éthyliques parmi tes potes, le tout pendant l'absence de tes vieux. Pouvoir se réfugier chez ta grand-mère, ou ta tante, sans même avoir besoin de téléphoner avant. J'ai bien eu ma première gorgée de Spirytus par mon oncle vivant en Pologne (et qui m'avait aussi expliqué comment marchait une bonne femme, au cas où je voudrais devenir lesbienne), mais c'était pas pareil, il était loin, c'était maintenant ou jamais, fallait graver ce moment dans la pierre et passablement à l'hôpital (je me suis juste contentée de m'écrouler de ma chaise). 

Pendant un temps, je les ai eus, pourtant, mes weirdos, cette composition bordélique de différentes âmes errentes. Ce sentiment illusoire d'appartenance, de faire partie d'un tout. Une espèce d'adoption, qu'on me comprenait autant que je pensais les comprendre. Mais ça ne pouvait pas durer. C'était pas appelé à durer. Après, je jette pas la pierre. 
Pour ma défense, j'étais qu'une sale conne d'adolescente, en détestation constante d'absolument tout. C'était, disons-le, à cause de moi et de mes envies d'ailleurs, de mon arrogance et de mon dédain légendaire. Et avec du recul et de la bouteile, de croire que je n'étais pas assez. De rejeter la faute. D'être en colère. En permanance. De me foutre dans le crâne que c'est le mieux que je pouvais être et d'en vouloir à celles et ceux qui me poussaient dans le sens contraire parce qu'ils refusaient de l'accepter. J'étais déjà à l'époque la Lady Bird que Greta Gerwig allait écrire. Vous voyez comment ça peut vriller quand on veut juste que quelqu'un vous demande si vous allez bien.

C'est donc comme ça que la vie s'est rappelée à moi et que je me suis retrouvée à vivre dans le 15eme en bossant dans des magazines d'art et des galeries parisiennes de mes couilles. Sur le papier, ça faisait pourtant envie, mais je pense vraiment avoir raté tellement de choses, à tellement de niveaux. Ca vous fracasse, l'air de rien, d'avancer dans un brouillard que vous aviez pourtant voulu. Les années filent et ça y est, vous y êtes, la gueule au dessus des toasts à l'avocat et des oeufs brouillés. La perte de temps abyssale que je redoutais tant. C'est drôle parce que je pensais que j'allais pouvoir rattrapper, comme je l'ai toujours fait. Mais là, je vois qu'une impasse. Je pense sincérement que ma crise de la quarantaine va être mémorable.

Apportez-moi Sunset Boulevard sur un plateau.

the sound of the bell


Time to go to bed.

Bons baisers de Timothée Chalamala-bing-bong.

body and soul


En prenant de l'âge (et du plomb dans la cervelle), j'ai appris à délaisser les mauvaises choses. D'une manière générale, j'accepte la trahison et être trompée sur la marchandise. Ce monde n'est qu'un théâtre de merde, après tout, et on en fait toutes et tous partis. Je ne suis pas naïve et certainement pas du genre à me voiler la face, on ne peut jamais totalement tirer un trait sur ses penchants quelque peu discutables et par extention, ses problematic fav (et ça, définitivement pour les raisons qui nous regardent). Ma toxicité, celle qui croupit bien dans mes entrailles, ce sont les films de Vincent Gallo. Plus j'en apprends sur lui et plus il m'évoque un sale goût de pourri dans la bouche. Mais Buffalo 66 aura toujours cette aura qui m'a amenée à aimer un cinéma différent et moins évident. Comme une espèce de passage initiatique. J'ai mis du temps à l'admettre, mais les sales personnes nous sont tout autant nécessaires que les meilleures. Elles participent à notre construction, puis deviennent une part de nous-même, qu'on doit apprendre à dompter, avec le temps. Je n'ai jamais eu l'idée de partir en guerre contre moi-même, surtout parce que ça me parait une entreprise assez vaine. Je suis un peu comme mon clebard de 19 ans: j'en suis arrivée à un stade où il est clairement difficile de me changer. J'ai été éduquée par le prisme d'un regard masculin aussi dégueulasse qu'inutile mais sans ça, est-ce que j'aurais été cette même femme jouant avec les mots crasses? Aurais-je été cette même femme à l'amour pour la pellicule crâmée? Ne gardez que ce qui vous parle et le transcendez-le pour en faire quelque chose qui ne donne pas envie de vous flinguer devant le miroir. Après, elles ont été là aussi, les Acker et autres Despentes, mais sur le tard, périphériques. De toute façon, ça n'est pas vraiment la même, ça se joue sur une autre tessiture. Mais ces connards, je les fais encore graviter, pas comme un ex dont on a du mal à se détacher, mais pour statuer sur la ligne à ne pas franchir, la critique sous la main. Garder un oeil sur ce qui ne doit plus être, contrepoids. Ils ont été là, pour le pire. Oui, j'ai mis du temps à le comprendre. Ca ne sert à rien de les éviter, ils viendront toujours pour nous rattraper.


En attendant, je regarde des photos de Kate Moss. Je l'apprécie beaucoup plus depuis qu'elle s'est mise à parler. Sa voix mi nasillarde mi rocailleuse. J'ai la même au réveil et ça m'attriste de ne pas la conserver le restant de la journée. Ca me rassure un peu, aussi, de voir qu'elle n'est pas qu'une simple image. Même si c'est pour nous parler de la recette de son poulet rôti et de ses trois pauvres patates ou faire des sorties à la con du style Nothing tastes as good as skinny feels. Je vous le dis, on ne peut pas torturer comme on veut sa part d'ombre. 

manic street preachers

 

Il faut que je pense à m'organiser une séance pour All of Us Strangers, avec Paul Mescal et Andrew Scott. J'ai deux trains de retard concernant Mescal, par ailleurs. Je l'ai vu récemment dans Foe, avec Saoirse Ronan, que j'avais plutôt bien aimé (j'ai un truc avec les films de science-fiction et autres apocalypses très apaisés dans le traitement, sans grosse explosition, juste une baraque paumée au fin fond du Minnesota). Ca m'a donné envie de lancer Aftersun et Normal People, histoire de briller en société.

Tant que j'y pense, très très hâte aussi de la sortie de Drive-Away Dolls, le nouveau film d'Ethan Cohen, qui relate le road trip bordélique de deux nanas, Jamie et Marian, et de leur rencontre avec une bande de criminels en mode bras cassés. Rien à foutre, j'ai décrété que l'idée de base qui mêle looseuses sublimes et voyous pourraves a été spécialement taillé pour moi. Ethan, si tu passes par là: MERCI MERCI MERCI. J'avais VRAIMENT besoin de ce film. 


Je ne peux que vous conseiller aussi le documentaire d'Ovidie, J'ai tiré sur Andy Warhol: Scum Manifesto, actuellement visible sur Arte+ et en complément, la lecture de l'interview qu'elle a donné pour Numéro. Je pense qu'il était important qu'on se penche sur la vie de Valérie Solanas, ses traumas, ses espoirs, sa révolte. Qu'on la voit autrement que par le prisme d'un fait divers qui l'a mené en hopital psychiatrique. Elle m'a toujours fasciné pour ça, pour son féminisme qui ne disait pas encore son nom. Ovidie résume bien le truc: elle était une lutte armée sans troupes. Extrême dans ses positions, mais difficile de ne pas lui donner tort dans sa démarche. Gardons dans un coin de tête cette phrase:  "Si les femmes ne se remuent pas le cul en vitesse, nous risquons de crever tous." Parfois, faut pas plus compliqué.

i am a f****** star

 

En cherchant des photos je suis tombée sur un article des 32 things Kate Moss can't live without et je vois pas pourquoi je ne reprendrai pas le concept sur mon propre blog car je suis la Kate Moss de ma vie. Je vais donc vous partager les 32 things Stenia Jeane can't live without.

  1. Diffuseur huiles essentielles - Nature et découverte 42,95 euros
  2. Tapis d'accupression - Gifi 19,99 euros
  3. Fontaine zen - Action 12,99 euros
  4. Chaussettes thermolactyl - Damart 25 euros
  5. Eco-friendly corn mug Reading is sexy - Amazon 20 euros
  6. Shampoing à l'avoine - Klorane 8 euros
  7. Chocolat noir fleur de sel - Carrefour 1,25 euros
  8. Vernis (taupe / neblun grey / muget green / light crimson) - Kiko 2,99 euros
  9. Eau thermale - La Roche Posay 7,60 euros
  10. La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan - Toussaint Louverture 15,50 euros
  11. Oeufs mayo - Bouillon Pigalle 2,50 euros
  12. Des charrentaises - imitations 15 euros
  13. Baby Powder - Yankee Candle 34,90 euros
  14. Elie Saab Le Parfum - Sephora 147 euros
  15. Amandes - Naturalia 5,20 euros
  16. Bagues - Marché de Convention 5 euros
  17. Tapis de yoga - Décathlon 30 euros
  18. Short en jean Levi's - seconde main 10 euros
  19. N'importe quel carnet à moins de 2 euros - Noz, Action ect
  20. Thé noir - PG Tips 3,50 euros
  21. Gamme Moringa (gel douche / yaourt corporel) - Body Shop
  22. Salicornes sauvages de la Baie de Somme
  23. Chemise à carreaux - Paul Smith seconde main
  24. Gua Sha - Action 2,50 euros
  25. Ogórki Kiszone - Comme en Pologne 4,50 euros
  26. Masque lacto collagène - Pure & Care 3,95 euros
  27. Leggins - sans marque 5 euros
  28. Chapelet Saint-Benoit - cadeau de ma mère
  29. Branston Pickles - Candy Dukes 5,50 euros
  30. Pyrite - Mineral do Brazil 8 euros
  31. Bottes de pluie caoutchouc - sans marque 15 euros
  32. Halloumi - Epicerie Sabah 4,50 euros

cool as ice cream


Je me demande si je ne vais pas aller voir les Smashing Pumpkins mais j'ai toujours eu beaucoup de mal à voir un groupe d'une autre era que je place dans une époque bien définie. Je ne sais pas, c'est difficile à expliquer. Pour moi, Corgan, tu dois le voir avec D'Arcy Wretzky à la basse, dans une fosse, entourée par une populace dépressive à cheveux longs et/ou gras. Mon collègue macroniste m'a dit qu'il y allait et ça a fini de m'achever. Je crois que le rock alternatif s'est trop embourgeoisé pour moi. Je tolérais Courtney Love et son armée de loulous de poméranie mais là, ça va trop loin, j'ai besoin d'imposer des limites. Non, je n'irai pas gueuler que Emptiness is loneliness, and loneliness is cleanliness and cleanliness is godliness, and god is empty just like me à côté de quelqu'un qui veut qu'on supprime nos acquis sociaux.

 

Par contre, je pense que je vais m'arranger pour aller voir Sky Ferreira au Cabaret Sauvage, sur les bons conseils d'Arièle. Vous remarquerez que je ne déconne pas dans ma nostalgie indie sleaze (sauf que maintenant je suis vieille et que je vais probablement aller à ce concert en pantalon de jogging). Je suis assez triste de la tournure qu'a pris sa carrière. Je trouve qu'on a été assez injuste avec elle (comme on a pu l'être avec Lana Del Rey, c'est l'époque qui voulait ça pour les femmes qui sortaient du lot de la pop traditionnelle mais qui ne s'inscrivait pas forcément dans une image indé de niche) (pour résumer, c'était très primaire dans les analyses, mais c'est qu'on ne maitrise pas grand chose quand on vit in a man's world et autres boys club) (je vous parle de ça, j'ai vraiment l'impression d'avoir fait la guerre). 

 

Tout ça pour dire, écoutez-là à nouveau et si vous êtes à Paris le 2 avril, allez la voir.


(Ce disque est un must have, arrêtons d'être ridicule)

so american



Je le répète, Julia Fox est une icône.

Parenthèses fermées, je lis cet article sur ce type qui a fait 500 bornes pour revoir un amour de jeunesse. Une promesse de 20 ans, un rendez-vous lancé comme une bouteille à la mer. Lui n'a pas oublié, elle, visiblement, si (spoiler alert, elle n'est pas venue). L'anti romantique que je suis n'est pas allée jusqu'à rire mais à me mettre à la place de la femme: déjà que j'arrive pas à me souvenir de mes plans sur deux jours, pour que je m'accroche à une idée sur 20 années, faudrait que je sois sacrément dans l'obession.

C'est ce que je dis toujours, il faut savoir foutre la paix au passé, surtout quand il s'agit d'amour. Le disséquer pour mieux le sacraliser, dans le bon comme dans le mauvais. C'est pour ça que j'ai de plus en plus de mal avec des artistes qui s'obstinent à vivre continuellement ces histoires. Les marquer au fer rouge comme si elles avaient une quelconque espèce d'importance. Apprendre à savoir fermer les portes et ranger la clef dans le placard, c'est le seul geste qui devrait importer. Je sais pas si c'est l'âge aidant, mais quand je regarde dans le retro, ce qui me paraissait d'une rare intensité a, aujourd'hui, des airs d'ennui profond, voire même un truc vaguement conceptuel qui pue la fraude. Aimer quelqu'un pour ce qu'il représente et non pas pour ce qu'il est. La superficialité de la démarche ne pourra jamais rencontrer la profondeur d'un lien, avec toutes les paillettes qu'on peut y foutre. Sorry pour le sexisme mais je trouve cette démarche très masculine (même si ça touche tout le monde, en vérité). Nous pousser à idéaliser une image, à la faire rentrer dans une case pré-établie. Si je devais résumer, partant de mon expérience personnelle, c'est bien ça. N'avoir été "aimée" que pour ce que je représentais, de près ou de loin, avec des idées préconçues comme des vérités intangibles, l'immaturité et la stupidité en prime. Forcément que ça reste en tête, cette connerie. Vous vous doutez bien que j'adhère moyen.

Après, mon moi de 3h du matin, suitant de niaiserie devant Pride et Prejudice aurait adoré que ces deux là se retrouvent. Pas pour remettre le couvert, mais juste pour réaliser que non, ce qu'ils avaient vécu était bien réél. Mais l'amour dure à peine trois ans, si
tenté qu'il s'agissait vraiment d'amour. Bien sûr que ça me rend un peu triste quand même, surtout quand on a raison pour un truc aussi spécial que ça. Et puis, comment véritablement déméler, sur l'instant, d'une chose rare, précieuse? Je suis là, avec mes grands airs, à balourder à qui veut l'entendre que rien n'a vraiment d'importance. C'est pas l'idée. Mais que voulez-vous, je suis quelqu'un de dur. Et puis même si vous voulez vous obstiner à figer le passé. Je sais pas, l'avenir a toujours quelque chose à offrir. Tout est toujours différent, tout mérite qu'on s'y investisse, un tant soi peu.

Donc oui, laissez vos histoires au placard, tout ne mérite plus d'être raconté, passé la date d'expiration. Vivez le présent, c'est déjà assez rough comme ça.

Et écoutez Olivia Rodrigo, si ça veut vraiment pas lâcher
. C'est une bonne catharsis.

no one knows i'm gone


Quand j'étais adolescente et désespérée, je me rappelle m'être demandée quelle adulte j'allais être et si ce sentiment qui pourrissait mes tripes allait perdurer.

Il n'est plus vraiment là aujourd'hui et je me surprends à regarder la personne que je suis aujourd'hui avec un certain soulagement. Au final, mon moi terriblement perfectionniste (pour quelques rares aspects de ma vie) arrive à s'en accomoder. 

Journée qui s'annonce prometteuse. Deux bons disques à écouter, Waxahatchee et The Jesus & Mary Chain (il me semble pas si terrible que ça mais j'aime les vieux écossais, c'est ma faiblesse).

Et j'en place une pour aussi pour Anywhere I Lay My Head de Scarlett Johansson, que je tenterai de refourguer comme l'un des meilleurs disques de 2008 jusqu'à ma mort (ScarJo, si tu me lis, refais un disque, des covers, n'importe quoi, mais reprends). 

that sounds like a pony



J'ai hâte d'être au mois de septembre juste parce que je sais qu'il s'agit de la sortie du nouveau livre de Rachel Kushner, Creation Lake. Dans les grandes lignes, le bouquin relate l'infiltration d'une américaine dans un collectif anarchiste, paumé au milieu de nulle part, en France. Il m'en fallait peu pour me le vendre. J'ai une affection toute particulière pour Kushner, depuis Les lance-flammes. Elle est l'une des rares autrices que je suis à la trace, avec Dorota Maslowska (mais plus personne ne la traduit maintenant, je ne vous cache pas que ça me désole).

Ce qui me fait penser que j'ai une liste de lecture longue comme le bras parce que j'aime beaucoup passer mes insomnies à chercher des bouquins qui finiront sur une pile:
  • Hysteria, de Jessica Gross
  • Acts of desperation, de Megan Nolan
  • Enjoy me among my ruins, de Juniper Fitzgerald
  • Adult Fantaisy, de Briohny Doyle
Je me rappelle aussi que je vais voir Adam Green la semaine prochaine. J'apprécie beaucoup mon moi du passé d'avoir été autant self care en prenant ce billet. J'ai l'impression d'avoir à nouveau 16 ans, j'aime bien ce sentiment nostagique très clean, très apaisé. 

On se laisse ici, je me refais une intégrale de The Bear (uniquement pour les tatouages de Carmy) (oui, je suis faible) (jugez-moi, je sais qu'on est sur le même bateau).



(Find someone who looks at you the way Carmy looks at Syd)

sick of dreaming



La douceur de Maggie Rogers. Si je devais changer de voix, je voudrais la sienne. Surrender m'avait transportée tout l'été 2022, j'ai hâte que son nouveau disque, Don't Forget Me, en fasse de même en 2024. 

my thoughts, exactly



(Bordel, qu'est-ce que j'aime les photos de mariage de Lily Allen et David Harbour)

On m'a envoyé un message en me disant qu'il fallait que je fasse une update donc Polly, VOILA, JE M'EXECUTE.

Journée légère à siroter un iced honey oat coffee. Je me suis replongée dans l'autobiographie de Lily Allen. J'aime beaucoup ce livre. Peut-être parce qu'elle n'y fout aucune limite et que c'est ce que j'apprécie le plus chez elle. Il y a quelque chose de profondément authentique, dans sa manière de raconter ses déboires, la dope et l'alcool. Quelque chose qui te démolie tes neuronnes plus vite qu'un bulldozer.

C'est ce contraste qui m'interpelle, son enfer en robe rose et baskets pour mieux se faire bouffer par les fauves. Lily Allen a été digérée et recrachée sur le red carpet mais elle s'en branle sincèrement. Elle n'a pas peur d'y raconter la souffrance et la solitude, les galères, les échecs, les mecs pourris, comme si on était attablés un dimanche matin au PMU, bière et clope devant le tiercé. Avec cette sagesse des vieux qui en ont trop vu dans la vie: c'est pas un long fleuve tranquille, c'est une putain de tempête où tu te noies si t'es pas assez fort.

J'aime ce livre parce qu'il me rappelle que même au fond du trou, t'as toujours une chance de remonter à la surface, de te battre pour ce qui compte vraiment. La résilence, c'est pas qu'un mot à la con, c'est un attitude à adoper: un doigt d'honneur à cette vie de merde qui te met des bâtons dans les roues.

Sa manière d'arracher les discours formatés, d'hurler la rage, la passion, la joie de vivre. Parce que s'il y a bien une leçon à retenir de tout ça, c'est tant que t'as de l'espoir, des ovaires en acier, et David Harbour, t'es jamais complètement foutue.

Pas besoin de jouer un rôle, de faire semblant pour plaire aux autres. C'est peut-être primaire, mais elle me donne envie d'être la plus imparfaite possible. La beauté qui réside dans les cicatrices, ce qui fait de toi un être unique.

Donc tu comprends bien que si t'as besoin d'une claque dans la gueule, je ne peux que t'encourager à ce bouquin (et à le passer à tes potes en galère).

Parfait pour te rendre vivante, même quand tout semble perdu.